Je suis la seule.

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Voyez-vous, tout le monde à peur de quelque chose. Beaucoup de personnes ne serraient même pas capables de rester une nuit entière dans la forêt, seules. Dans notre génération, nous avons perdu la belle façon de voire les choses. Plus personne, n'aime la nuit, plus personne ne voit sa beauté.

Je me lève dans la noirceur et je sors dehors. Je fais de l'insomnie, alors j'en profite pour observer les magnifiques cadeaux que la nature nous donne. L'herbe était fraîche cette nuit là, c'était sûrement à cause de l'averse qui avait lieu. Mais bon, je m'en fichais totalement qu'il pleuve, j'étais donc restée allongée là ,les bras croisés sur ma poitrine, dans l'herbe qui, faute de pas avoir été coupée depuis deux mois, recouvrait quasiment ma tête.

Les étoiles étaient invisibles, le nuage de pluie les recouvraient. Ce n'est pas bien grave, car la pluie était tellement resplendissante. Le paysage que je voyais deviens de plus en plus sombre. Et puis d'un coup, ce fut le noir complet. Je n'entendais plus les criquets, ni le son de la pluie. Je ne sentais même plus l'odeur de celle-ci sur l'herbe.

Et puis, une image m'est venue en tête. Elle était floue, on ne pouvait y distinguer que la vague forme d'une homme. C'était en fait plutôt un adolescent, 16-17 ans environ. Du moins, je crois. Je n'en avais franchement aucune idée. Tout ce que je me souvenais, c'était qu'il était là, il s'approchait de moi gentiment, comme si il essayait de me consoler, et puis tout d'un coup, il était devenu violant et tentait de me frapper.

L'homme qui se tenait devant moi semblait si musclé... Et il avait clairement pour but ultime de me tuer. Cela se voyait dans la manière dont il marchait. Celui-ci était enragé, et son air décidé avec les bras tendus me disaient que ma fin était proche. Il élançait son poing vers ma figure. Celui-ci s'en venait si vite, et avec tant de force. Comme premier réflexe, j'ai tout simplement fermer les yeux. Au moment ou l'impact a eu lieu, j'ai sentis une douleur effroyable qui se propageait partout sur ma face. Un coup. Et un autre. Puis trois autres ont suivis. Par la suite, un autre dans le ventre. Je n'étais plus capable de respirer. Maintenant que j'étais assez amochée, l'homme recula. Je croyais que c'était fini, qu'il allait me laisser en paix. Mais non. Il agrippa le revolver qu'il avait caché dans une poche et le pointait sur mon front. Ça y est, c'est la fin. Il était en train de pousser la détende quand ,tout à coup, mes yeux se rouvrirent.

La pluie avait cessé, mes vêtements dégoulinaient d'eau un peu partout, mais ça ne paraissait pas, car le gazon était également trempé. Une douce brise me rassurait. Elle m'aidait à me remettre de mes émotions. Ce n'était qu'un rêve. Ce n'était qu'un rêve..

Ce n'était qu'un rêve, je le savais, mais pourtant, il y avait quelque chose de trop réaliste dans celui-ci. Les sentiments que j'ai vécus étaient restés, et ça, ça n'arrive pas souvent. Habituellement, quand ça arrive, c'est un très mauvais signe. Je sentais.. Je sentais que ce rêve aura une suite. Mais pas dans l'univers de l'imagination, non.. Plutôt dans la réalité.

Sans espoirs.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant