J'entre à l'intérieur de la maison en passant par le sous-sol. En fait... J'habite dans le sous-sol. C'était un endroit humide, froid et déplaisant, avant. Et ça l'est encore. Partout, sauf dans une pièce, celle où je dors une nuit sur deux. L'autre, comme vous vous en doutez probablement déjà, je la passe dehors. Tout de même, j'ai l'électricité et l'Internet. C'est tout de même étonnant, entant donné la mauvaise qualité des fils électriques.
Dans la vie, il y a de nombreuses tentations. Beaucoup plus que vous ne saurez imaginer. Et ses tentations qui semblent parfois être le bon choix, même si ce n'est pas le cas, nous amènent à commettre des -comme on dit en bon chrétien- "pêchés". Je suis loin d'être pratiquante à la religion, ma haine envers mes parents m'en empêche. De toute façon, je suis destinée à aller en enfer. Disons tout simplement... Que je ne suis pas une sainte.
Je sors un paquet de cigarettes de l'intérieur d'un vieil oreiller tout troué. Je cache pas nécessairement mes cigarettes, mais tout de même, c'est mon moyen à moi de ne les pas perdre. De toute façon ça ne changerais rien que je ne les cachent pas, mes parents, mes amis, mes amis "avec des avantages", ils savent déjà tous que je suis une erreur humaine.
Les cigarettes sont d'une telle beauté, je n'en reviens tout simplement pas. Magnifiques, tout simplement magnifiques. Elles sont simples, mais en même temps toutes différentes l'unes de l'autre.
C'était mon ex petit-copain qui m'avait initier à fumer. Quand on s'est rencontré, à un party chez une amie, il m'a dit qu'il avait commencé à fumer il y a trois ans. Et maintenant, ça fait, à mon tour, trois ans que je fume. Je ne me plains pas, et je ne rejette pas du tout le blâme sur lui. Je savais bien que j'allais aimer la cigarette. Avant même de fumer, j'adorais l'odeur, alors je me doutais bien que j'allais aimer le goût aussi.
Je l'aimais follement ce garçon, il me faisait sentir si bien. J'oubliais tous mes problèmes quand j'étais avec lui. Mais nous étions deux personnes bien trop affaiblies par la tristesse, pour qu'on puisse se consoler mutuellement. Nous avions vécu tous les deux des choses effroyables, et nous sommes tombés dans des dépendences. Au début, avant même de s'être rencontrés, nous dépendions de l'alcool. Il avait été plus courageux et plus rapide, alors c'est lui qui a adopter la cigarette en premier.
Et puis un jour, ce qui devait arriver est arrivé. Il est parti, me laissant seule dans mes vieilles tragédies. Laissant derrière lui que cette dépendance que nous partagions. Sincèrement, malgré le fait que j'ai sortis avec bien d'autres gars depuis, je crois que je ne l'ai jamais vraiment oublié. Je ne l'oublierai probablement jamais d'ailleurs. Il était le seul avec qui je me sentais si bien..
Divaguant dans mes pensées, je pris un crayon et je commençais à dessiner toutes sortes de formes sur la petite cigarette que je tenais entre mes doigts. Après avoir fini ma petite œuvre d'art, j'ai décidé de la replacer dans son paquet de carton. Je n'en avais pas envie pour l'instant. Il me faudrait quelque chose de plus fort, un joint peut-être. Ouais, ça serait bon ça.
Il devrait sûrement être maintenant près de 7:30 du matin. L'autobus arrive dans plus ou moins une demie-heure. Je me suis fait un bon petit joint, et je suis présentement en train de souffler la fumée sur un vieux cadre familial, un cadre où tout le monde faisait en semblant de s'aimer et de s'accepter tels que nous sommes, alors que c'est complètement faux. Je fais toujours cela, la photo commence à noircir tellement que je le fais souvent.
J'ai mis la chanson de Pink Floyd -Wish you were here- au fond. J'aime bien cette mélodie. Ouais.. Même que je l'apprécie énormément. Elle est chantée avec plus de sentiments que les autres chansons de 'notre génération'. Elle a une vrai histoire, pas comme celles qui parlent de 'bitchs' tout le long.
Je prépare mon sac pour m'assurer que j'aurai tout le matériel nécessaire à l'école aujourd'hui. C'est à dire; crayon, paquet de cigarettes, bouteille de Smirnoff et une bouteille de rhum. J'ai un bon ami dans le bus qui s'appelle Gabriel, et avec qui, chaque matin, avant de se rendre à notre destination, on boit un peu pour nous aider à nous donner le courage pour survivre à une autre journée.
8:00 est arrivé. Et deux minutes après, ce fût l'autobus qui arriva. Je traverse l'herbe verte qui était encore humide, mais qui était d'une beauté ahurissante. Les gouttes d'eau sur les minces fils de gazon leurs donnaient l'impression d'être fait de cristal, ça avait l'air tout simplement magique. Je m'agrippe durement à mon sac et je monte à l'intérieur. Mes yeux s'illuminèrent, et ma bouche s'ouvrit grandement :
-HEYYYYY GAB!
Je m'assois à côté de lui, dans son banc, et lui dit d'une voit moins forte :
-J'ai la bouteille et.. Pour ce que tu m'as demander hier, j'accepte.