Chapitre 40

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"Finalement les vacances sont passées rapidement, grogne ma meilleure amie à côté de moi en se frottant les yeux"

J'hochai la tête rêveusement et enfilai mon uniforme.
Ma mère a proposé à Rachel de rester tout le week-end d'avant la rentrée chez nous.
Du coup elle a récupéré ses affaires vendredi après-midi et on est restées collées la fin des vacances.

"Pour le déjeuner vous voulez quoi ? questionne ma mère quand nous arrivons en bas"

Je laissai Rachel dire ce qu'elle veut et me servis moi-même dans les placards pour composer mon petit déjeuner.
On s'assit pour manger et entre temps mon père arrive.
Personne ne lui adressa un regard et je sentis Rachel gênée subitement.
Comme il n'est pas bavard, les seules fois où il a croisé ma meilleure amie, il l'a royalement ignorée.
Je pense qu'elle doit se demander comment se comporter avec cet être qui se trouve être mon paternel.
Ma mère lui adressa un petit sourire et je fais de même puis un silence tombe.
Quand j'eu finis, je me suis levée silencieusement et débarrassai en vitesse puis j'attendis ma rousse pour qu'on monte ensemble.
Déjà pratiquement prêtes, on s'appliqua du maquillage car Rachel avait insisté.
Elle mit un gloss rouge, du mascara et un trait d'eye-liner pendant que je la regardais faire, étonnée qu'elle puisse savoir aussi bien manier l'art du maquillage.

"Bon allez lâche-toi un peu miss ! Tu ne mets jamais rien de plus que de gloss qui se voit à peine et du mascara, UN TOUT PETIT PEU ! Aujourd'hui, ça va être toi la plus belle, s'exclama-t-elle en se tournant vers moi"

Je lui fis signe que non en riant nerveusement mais elle croisa ses bras sur sa poitrine d'un air ferme.

"Il nous reste à peine 20 minutes ! je proteste
- Je fais vite t'inquiète, elle dit rapidement avec un air satisfait"

Je soupirai et me laissai faire.
Une dizaine de minutes plus tard, je contemplai le résultat.
De l'eye-liner et du rouge à lèvres ont été soigneusement mis sur mon visage et je devais avouer que j'étais plutôt heureuse du résultat.
Elle a vraiment un don.
Le maquillage était plus discret qu'elle, elle l'a fait exprès car elle sait que je me sens mal à l'aise quand j'ai l'impression qu'on me remarque beaucoup, elle m'a démêlé les cheveux et fait une petite tresse sur le côté.
Je la remerciai en souriant puis on va dans ma chambre et on prit nos sacs.
Nous nous sommes précipité dans l'escalier pour ne pas rater le bus quand on nous interpella depuis la cuisine :

"Hey les filles, attendez ! Je peux vous emmener si vous voulez. Je suis libre ce matin."

Je me retournai juste avant de passer la porte et lançai un "on t'attend alors" avant de sortir et de me poster, avec Rachel, juste sur le trottoir de façon à ce que ma génitrice nous prenne directement avec la voiture.
Cette dernière ne tarda pas et heureusement pour nous, la cloche sonna après notre entrée.
Le temps nous manquait pour saluer Justin donc nous nous sommes contentés d'un signe de la main avant de rejoindre nos classes respectives.
Pendant la pause du matin je croisai Thomas du regard mais n'y prêtais pas attention et tout se déroulai normalement...jusqu'à la pause du midi.

"Pas trop dur la dernière heure ? me demandai la rouquine en me voyant"

Je soupirai et balançais mon sac dehors.

"Carrément épuisant."

Comme toutes les semaines, je finissais une heure plus tard à midi alors que Rachel avait la grande chance de finir à l'heure "normale".
La chanceuse en question me proposa d'aller manger et on fit la queue finalement pour le self.
Mais avec toute la chance du monde que j'ai, mon regard tomba sur la seule personne que je ne pouvais pas voir.
Thomas.
Je me crispai et détournai vivement la tête en essayant de me concentrer sur ma meilleure amie qui parlait.

"Et tu sais...avec lui c'est l'amour fou ! C'est tellement niais mais je ne peux pas le nier. Ahah t'as compris le jeu de mots ? Euh...eh oh ! Heyyy, m'appela Rachel soudainement
- Oh euh pardon Cookie. Mais continue hein, je...il à l'air bien ce Achille ! Vu comme tu en parles...
- Crown tu vas pas bien, il se passe quoi ?
- Ça va, ça va...
- Je t'ai connue mieux ! Tu as l'air toute pâle ! Franchement dis-moi, je suis sûre qu'il y a un truc, insista-t-elle
- C'est vraiment bête...je...je pense à Thomas et...bah il est là, à...à côté, je lâche en me grattant la nuque par gêne"

En entendant ma déclaration, la mâchoire de ma voisine de place se décroche.

"Comment tu fais pour penser encore à lui ?!"

Je sais qu'elle est à bout de nerf.
Elle le prenait pour un gars bien mais ça l'a vraiment énervée quand elle a appris ce qu'il m'avait fait.
Pourtant ces derniers temps, je m'obstinai à croire que ce n'était pas totalement sa faute.
Que j'avais peut-être fais quelque chose de mal envers lui.
Les sentiments que j'avais pour lui se sont réveillés.
Une voix me disait que je devais lui pardonner, lui laisser une deuxième chance.
Mais en même temps, c'était si stupide, je m'étais attachée à lui au point d'en tomber amoureuse, alors qu'au fond, je ne le connaissais pas tant que ça.
Il était peut-être radicalement différent de celui avec qui je parlais en Skype.

"Je sais pas Rachel, soufflais-je enfin en baissant mon regard"

Elle continua de manger rageusement et fusillai du regard tout ce qu'il y avait sous ses yeux.

"Je ne veux pas qu'il t'embobine. Et il y a bien d'autres mecs sur terre ! Pourquoi tu sautes sur le premier venu, et tu n'arrives même pas à te le sortir de la tête.
- Je sais pas, répétais-je"

Elle soupira et je vis passer la pitié dans ces yeux.
Mais j'imagine que c'était tout ce qu'on pouvait ressentir dans cette situation.
Un silence pesant s'installa entre nous et quand on sortit dehors, mon regard était fixé au sol.

"Je crois que tu devrais laisser tomber, Rachel coupa le silence
- Laisser tomber quoi ?
- Ben, Thomas, je vois bien que tu te raccroches à lui malgré que vous vous ignorez depuis pas mal de temps, malgré qu'il reste collé à Jade, malgré Mark, malgré tout !"

Je restai bouche bée après ces paroles.
Tout simplement parce qu'elle avait entièrement raison.
Pour une raison inconnue, je continuai d'être sous le charme de Thomas, ce bel idiot que je devrai bien détester.
Et je me haïssais pour ça.

Jolie fleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant