Chapitre 33

202 13 2
                                    

Essoufflée, je sortis mes clés de mon sac pour rentrer.
Je ne sentais plus mes jambes mais ce n'était pas ce qui me préoccupait le plus.
Nerveusement, je fouillais parmi toutes mes affaires mais aucune trace de clés.
Je finis par abandonner et m'asseyant sur le seuil de la porte, je soupira et passa une main dans mes cheveux.
Pourquoi il partait ?
Je me mordis la lèvre inférieure jusqu'au sang et des larmes commencèrent à dévaler mes joues.
Le peu de gens qui passait dans la rue devaient me prendre pour une hystérique qui n'avait rien d'autre à faire que de s'asseoir dehors...
Alors que je pleurais encore, ma mère m'ouvrit, enfin, et se rendit compte que j'étais là.
J'avais du faire trop de bruit en tapant contre le mur.
Quand elle se positionna devant moi, elle poussa un petit cri d'effroi.
Je baissa automatiquement la tête, qui ne devait pas être belle à voir.
Elle ordonna précipitamment :

"Rentre, débarbouille-toi et viens me raconter."

Je posais mon sac sur ma chaise et me déshabilla en prenant un t-shirt et un pantalon au hasard, puis je m'engouffra dans la salle d'eau pour prendre une douche.
Après avoir enfilé les vêtements, je descendis voir ma mère et on discuta dans le salon, mon père n'étant pas la.

"Tu t'es battue enfin ?
- Non maman. articulais-je en me pinçant les lèvres et en jouant nerveusement avec le bas de mon t-shirt qui s'avérait soudain intéressant"

Elle soupira.

"Je vois bien que ce n'est pas pour rien que tu étais dans cet état-là, elle prit mes mains et les posa sur mes genoux en les recouvrant, raconte-moi, elle marqua une pause en me regardant profondément dans les yeux, je suis ta mère, conclut-elle
- Je...c'est un ami qui va déménager."

Je ne me souvenais plus si je lui avait présenté Mark ou pas mais ce n'était pas ça qui comptait, ce n'était qu'un détail.

"Pour que tu pleures, il devait être important... remarqua-t-elle
- En effet, on a une énorme complicité et je reste beaucoup avec lui, presque autant qu'avec Rachel, mais un peu moins tout de même.
- Je te soutiens de tout cœur ma chérie, essaye de rester en contact avec lui...si tu peux, vas le voir si il ne déménage pas loin. elle me conseilla
- Ben...je crois qu'on est un peu en froid, dis-je tout bas en sentant mes joues rougirent"

Elle me regarda avec un air interrogateur et je lui raconta comment ça s'était passé.

"Tu sais autant que moi que ça va te faire encore plus de peine de lui faire la tête. Excuse-toi auprès de lui et explique-toi, je suis sur que vous allez continuer votre amitié, même à distance, elle me caressa la jour tendrement, ha tu grandis trop vite."

Je rigolais doucement.
Ma mère était une femme fantastique, elle me comprenait beaucoup et faisait pleins d'effort, encore une fois elle m'avait la solution pour rétablir mon amitié avec Mark.
Comme je ne me sentais pas trop à lui parler pour l'instant, je commença mes devoirs qui s'annonçaient long vu mon agenda rempli.
Inconsciemment, je crois que je voulais me replonger dans ma vie d'avant, quand il n'y avait pas Thomas, quand Mark et moi ne nous connaissions pas beaucoup, je voulais retourner en arrière dans ma vie paisible et remplie par les études.
Mais dans notre monde, le replay n'existe pas.
Après une demi-heure de travail, je me retira de mon bureau et allais à la cuisine pour voir ma mère mais elle n'y était pas.
Je fis volte-face et la vis dans le vestibule en train de prendre son manteau.

"Ha te voilà ! On va manger au restaurant, ça fait longtemps. Et puis ton père n'est pas la, profitons de cette soirée ensemble ! débita-t-elle sans me laisser le temps de parler"

J'enfila mes ballerines dans ma chambre et pris mon manteau à mon tour.

"C'est parti ! elle lança joyeusement avant d'ouvrir la porte"

Un vent glacial me fit resserrer les pans de mon manteau et je courais le plus vite possible me réfugier dans la voiture.
Ma mère me rejoignit et démarra.

"On est arrivées."

Je dis un mouvement de la tête et on se dirigea dans le restaurant.
Le serveur arriva rapidement et nous passa les cartes avant de repartir aussi vite qu'il était venu.
Après avoir choisi, il prit nos commandes et on commença à parler un peu pour faire passer le temps.
Un autre serveur revint avec nos plats dans la main.
On le remercia avant de prendre nos couverts.
J'allais piquer de la fourchette quand je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche.
Me demandant qui m'appelait, je le dis dépasser pour voir le nom de la personne qui tentait de me joindre.

"Mark :) affichait mon écran"

Je le rangeais dans mon pantalon en grognant et en me concentrant sur mon plat de pâtes.

"Tout va bien ? C'était qui ? questionna ma mère en commençant à manger
- C'est rien. soupirais-je en me mettant aussi à manger"

Elle ne dit rien et on se contenta de finir notre repas avant de reprendre nos manteaux et de repartir.

"J'ai passé une bonne soirée, merci maman. dis-je avec un léger sourire
- Moi aussi, ça m'a fait plaisir."

Elle me rendit mon sourire.
Comme on ne savait pas trop quoi dire, on fut silencieuse.
Devant la maison, je sortis et attendit ma mère qui avait les clés.
Elle garait la voiture puis en sortit et nous ouvrit la porte.
Dans la nuit sombre, on n'entendait plus que le trousseau qui émettait un petit cliquetis.
La maison était froide et silencieuse aussi.
Ca faisait vraiment longtemps qu'on était pas sortit le soir.

"Bon...même si c'est les vacances, essaie de te coucher tôt, ou plutôt pas trop tard. dit-elle"

J'hochais la tête sans grande conviction, je connaissais ma mère, elle ne se prenait pas la tête.
Je trouvais ça cool, mais en même temps je n'avais pas l'habitude de lui désobéir.
Alors que je me changeais, j'entendis un bruit.
J'arrangeais mon pyjama avant de descendre voir si il y avait quelque chose.
Ca faisait un peu peur je dois avouer.
Le salon était plongé dans la pénombre, hormis la lune qui éclarait par un rayon, une partie de la salle.
J'entendis un aboiement et je me retourna.
On aggripa ma jambe et je poussa un petit cri.
C'était Wenclys.
Je m'abaissais à sa hauteur et le pris dans mes bras.

"Tu m'as fait peur toi. chuchotais-je contre lui"

Je pris un verre de jus de raisin dans la cuisine, car c'était le seul jus qui restait, et m'assis sur le sofa avec Wenclys à mes pieds.
Ayant la télécommande près de moi, je la pris et fit défiler les chaînes.
Notre petit chien grimpa sur le canapé pour se coller contre moi.
Je passais un de mes maigres bras autour de lui et regarda le programme qui passait.
Rien de bien intérressant concrètement mais je me détendis et m'enfonça un peu plus dans mon siège.
Jusqu'à m'endormir...

Jolie fleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant