Chapitre 34

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Jade et Thomas qui s'embrassaient.
Rachel qui se faisait admirer par les beaux gars de la classe.
Justin qui avait fini par se remettre de sa rupture.
Mark qui avait de nouveaux amis et avait l'avait oublié.
M'avait oublié...
Tout mon entourage semblait heureux, sauf moi.
Je n'y arrivais pas.
Tout était noir dans cette pièce.
Si c'était une pièce...
Je me repliais un peu plus dans moi-même et restais silencieuse, gardant ma souffrance à l'intérieur de mon corps frêle.
On me chuchotait des phrases dans l'oreille, je sentais des légers coups de vents autour de moi, mais je ne parvenais à distinguer que des bribes de phrase n'ayant aucun sens.
Petit à petit, mon corps disparut...
Je sentis mes mains s'évaporer, puis mes bras...
C'était doux et en même temps brusque.
Et je disparut dans l'abîme...
...

"Vrrrrrrr. Réveille-toi ! Vrrrrrr."

L'affreux bruit de mon réveil mélangé à la voix de ma mère me fit mal à la tête et je grognais avant de me redresser.

"Quelle idée de mettre un réveil samedi aussi ? répliqua ma mère en pouffant après avoir vu ma tête
- J'ai oublié de le désactiver. articulais-je lentement pas encore bien réveillée
- Tu as un message d'ailleurs.
- Heeee depuis quand tu regardes mes messages toi ?"

Elle leva les mains en signe d'innocence et je récupérais mon petit cell de ses mains en la regardant farouchement.
Le petit appareil indiquait un message de Rachel et un de Mark.
J'ouvris d'abord celui de Rachel et vit que ma meilleure amie demandait si je pouvais sortir ce soir.

"C'est déjà la fête de fin d'année ? répondis-je, enfin plutôt demandais-je
- Non, c'est une petite fête ça. :) La fête de fin d'année c'est dans une semaine d'ailleurs ! <3 J'ai trop hâte, je t'envoie toutes les infos mardi tkt. :* m'envoyait-elle instantanément
- Non alors, désolé.
- Steuplait, allez éclate-toi un peu. C'est les vacances ma chérie !"

Je soupirais, elle n'allait pas lâcher l'affaire.

"Bon...ok."

Après cette brève réponse, mes doigts défilèrent jusqu'à ma conversation SMS avec Mark.
Qu'avait-il à me dire ?
Il ne m'avait pas oubliée ?

"Bon je vais te laisser. dit vaguement ma mère avant de fermer la porte"

Je rigolais nerveusement en me demandant si elle avait vu les messages.

"Va voir ta boîte aux lettres"

Voilà son message.
Il était partit comme ça, et il pensait qu'un simple "va voir ta boîte aux lettres" était suffisant.
Qu'est-ce qu'il m'avait envoyé hein ?
Un vulgaire poème sortit d'Internet pour se faire pardonner ?
Un collier pour symboliser notre "amitié éternelle" ?
Je marchais d'un pas ferme et sortit pour ouvrir la foutue boîte aux lettres.
Je retirais le paquet de feuilles, d'enveloppes et de magazines d'un geste vif et fermais la porte avant de poser le tas sur la table centrale à côté du salon.
Laquelle était-ce ?
Je fouillais un peu, pour découvrir factures, lettres administratives, magazines de mode ou d'électro-ménager et je finis par trouver une enveloppe blanche, avec un cœur fait à l'encre dessus.
Ça m'étonnerait que ce soit une lettre d'amour pour un de mes parents.
En passant mes doigts sur le papier, je pressais fermement mes lèvres l'une contre l'autre.
J'avais peur de savoir des choses que je n'aurais préférer ne jamais savoir.

"Dark Flow'.
Ma fleur.
Désolé d'être partit sans te l'avoir dis, ou presque.
Je sais que je suis un pur idiot mais s'il-te-plait, lis cette lettre jusqu'au bout."

À la lecture de cette dernière phrase, mes dents se serrèrent.
Je penchais le pour et le contre.
Il avait l'air sincère, mais quelque chose me poussait à émietter ce bout de papier, il m'avait fait mal en partant.
Mais le pire je crois, c'était que ce n'était peut-être pas sa faute.
Je me faisais peut-être des idées, il avait été peut-être forcé.
Et soudain je repensais à Maeva.
On m'a raconté que c'était sa sœur, et qu'elle était décédée dans un crash d'avion.
Il tenait beaucoup à elle, il paraît que c'était la seule personne à qui il tenait réellement.
Je me suis rendu compte que si il m'écrivait, ça veut dire qu'il tenait à moi.
Cette lettre ne pouvait pas me faire de mal...alors, je continuais de la lire.

"Pardon pour tout.
Je ne voulais pas t'abandonner.
Mais je ne suis pas clean.
J'ai des choses à régler et je ne veut pas te mêler à ça.
Ne t'inquiète pas, ce n'est rien de grave mais s'il-te-plait, essaye de comprendre.
Tu sais bien que je ne suis pas le mec le plus doux et gentil de la terre mais si je pouvais, je te ferais un câlin de toutes mes forces.
Comme quoi, les amitiés peuvent être aussi fortes que l'amour.
Je t'aime.
Désolé pour cette lettre un peu brouillon mais c'est un peu ce que j'ai sur le cœur.
Pardonne-moi...
Je t'en prie."

Il n'a pas signé mais je savais que c'était lui.
Mon cœur a fait un bond en lisant cette phrase.

"Je t'aime."

Même au bout d'une plume, je ressentais sa peine.
C'est dingue comment en si peu de temps, je peux m'attacher à une personne, sans en tomber amoureuse.

Jolie fleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant