Chapitre 20

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Louis pousse la porte du hangar à bateaux et s'arrête à l'entrée pour actionner des interrupteurs. Des néons s'allument l'un après l'autre en grésillant, pour répandre leur lumière blanche et crue dans le grand bâtiment en bois. Toujours tête en bas dans le dos de Louis, je distingue un grand yacht qui flotte doucement sur l'eau sombre, mais j'ai à peine le temps de l'apercevoir car Louis gravit un escalier en bois.
Parvenu au premier étage, il s'arrête à l'entrée d'une pièce pour actionner un autre interrupteur - les halogènes à variateur d'intensité produisent une lumière plus douce. Nous sommes dans un grenier à décor nautique, bleu marine et crème avec des touches de rouge, meublé de deux canapés.
Louis me pose par terre. Je n'ai pas l'occasion d'examiner la pièce car je n'arrive pas à le quitter des yeux. Hypnotisé, je l'observe comme on guetterait un prédateur dangereux et rare qui s'apprêterait à bondir sur sa proie. Il ahane - il est vrai qu'il vient de me porter sur son dos pour traverser la pelouse et monter l'escalier. Ses yeux bleus brûlent de colère et de désir à l'état brut. Je pourrais m'enflammer spontanément, rien qu'à me faire regarder comme ça.

— S'il te plaît, ne me bats pas...

Son front se plisse, ses yeux s'écarquillent. Il cligne des yeux à deux reprises, comme si j'avais désamorcé sa transe.

— Je ne veux pas que tu me donnes la fessée, pas ici, pas maintenant. S'il te plaît, non.

Dans un accès de bravoure insensé, je lui caresse la joue, curieux mélange de doux et de piquant. Il ferme lentement les yeux et appuie son visage contre ma main en retenant son souffle. Je tends l'autre main pour plonger mes doigts dans ses cheveux. J'adore ses cheveux. Il pousse un gémissement à peine audible, mais lorsqu'il rouvre les yeux, c'est pour m'adresser un regard suspicieux, comme s'il se méfiait de mes intentions.
Je me colle contre lui en tirant doucement sur ses cheveux pour rapprocher sa bouche de la mienne, et l'embrasser en forçant le barrage de ses lèvres, avec ma langue. Il geint et m'enlace. Nos langues se trouvent et s'enroulent. Sa bouche a une saveur divine.
Tout d'un coup, il recule, haletant, pour me fusiller du regard.

— Tu fais quoi, là ?

— Je t'embrasse.

— Tu m'as dit non.

— Quoi ?

— Sous la table, avec tes jambes.

Ah... c'est donc ça.

— Mais on était en train de dîner avec tes parents !

Je le dévisage, totalement déconcerté.

— Personne ne m'a jamais dit non. Et je trouve ça... bandant.

Ses mains s'emparent de mes fesses. Il m'attire brusquement contre lui, contre son
érection. Oh mon Dieu...

— Je ne comprends pas. Tu es fâché ou excité ?

— Les deux. Je suis fâché parce que tu ne m'as jamais parlé de ce voyage à Savannah.
Je suis fâché parce que tu es sorti avec ce petit con qui t'a sauté dessus quand tu étais
bourré et qui t'a laissé seul avec un parfait inconnu quand tu étais malade. C'est ça, un ami ? Et je suis fâché parce que tu as refermé tes jambes, mais ça m'excite.

Ses yeux scintillent dangereusement ; il tire le bas de ma chemise pour la sortir de mon pantalon et baisse celui ci sur mes genoux.

— J'ai envie de toi, ici, maintenant. Si tu ne me laisses pas te donner la fessée que tu mérites, je vais te baiser sur ce canapé tout de suite, à la hussarde, pour mon plaisir, pas pour le tien.

Ma chemise recouvre maintenant à peine mes fesses nues. Il m'agrippe le sexe et fait de long va et viens dessus. De son bras libre, il me tient par la taille. Je réprime un gémissement.

CINQUANTE NUANCES DE TOMLINSONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant