Chapitre 18

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Le Dr Greene est une grande blonde impeccable, coiffée d'un chignon et vêtue d'un élégant tailleur bleu roi. Bref, un clone des collaboratrices de Louis. Elle doit avoir la petite quarantaine.

— Monsieur Tomlinson.

Elle serre la main que lui tend Louis.

— Merci d'être passée malgré un délai aussi court, dit Louis.

— Merci de m'avoir rémunérée en conséquence, monsieur Tomlinson. Monsieur Styles.

Elle me sourit, mais son regard est calme et scrutateur.
Nous nous serrons la main, et je devine qu'elle est le genre de femme qui ne s'en laisse pas conter, comme Zayn ce qui me la rend aussitôt sympathique. Elle regarde Louis fixement : au bout d'un petit moment, il comprend enfin le message.

— Je serai en bas, marmonne-t-il en quittant ce qui sera ma chambre.

— Bon, monsieur Styles, à nous. M. Tomlinson me paie une petite fortune pour cette consultation. Que puis-je faire pour vous ?

Après un examen approfondi et une longue discussion, le Dr Greene et moi optons pour la pilule mini-dosée. Elle insiste longuement sur l'importance de la prendre chaque jour à la même heure, me rédige une ordonnance et me recommande d'aller la chercher à la pharmacie dès demain. Je ne suis atteint de rien, tout va bien chez moi, c'est à dire aucune maladie détectée. J'aime beaucoup son attitude directe et concrète, et je devine qu'elle brûle de m'interroger sur la nature exacte de mes relations avec le mystérieux M. Tomlinson. Je reste le plus vague possible. Si elle soupçonnait l'existence de la Chambre rouge de la Douleur, je crois qu'elle perdrait son beau sang-froid. Lorsque nous passons devant la porte pour redescendre dans la galerie d'art qui sert de salon à Louis, je m'empourpre.

Louis lit le journal sur le canapé. La sono déverse un air d'opéra d'une beauté stupéfiante qui tourbillonne autour de lui, l'enveloppe dans son cocon et remplit la pièce d'une mélodie douce et mélancolique. Il a l'air serein quand il lève les yeux vers nous.

— Ça y est ? demande-t-il comme s'il était sincèrement intéressé.

Il pointe la télécommande vers la boîte blanche où est logé son iPod, et l'exquise mélodie s'atténue jusqu'à devenir un fond sonore. Il se lève pour nous rejoindre.

— Oui, monsieur Tomlinson, Monsieur Styles est un jeune homme beau et brillant. Prenez bien soin de lui.

Tout comme moi, Louis semble interloqué par cette remarque, déplacée dans la bouche d'un médecin. Soupçonne-t-elle quelque chose ? S'agit-il d'un avertissement à peine voilé ? Louis se ressaisit.

— C'est mon intention, marmonne-t-il, perplexe.

Je le regarde en haussant les épaules, un peu gêné.

— Je vous ferai parvenir ma note d'honoraires, lui dit-elle en lui serrant la main. Bonne journée, et bonne chance, Harry.

Taylor surgit de nulle part pour la raccompagner. Comment s'y prend-il ? Où rôde-t-il ?

— Alors, ça s'est bien passé ? me demande Louis.

— Très bien, merci. Elle m'a dit de m'abstenir de toute activité sexuelle pendant les quatre prochaines semaines.

Louis en reste interdit. Incapable de me retenir, j'éclate de rire.

— Je t'ai bien eu !

Il plisse les yeux et mon rire s'étrangle. Il me fait peur, tout d'un coup. Et merde. Ma
conscience se tapit dans un coin tandis que mon visage se draine de tout son sang : je le revois en train de me donner la fessée.

CINQUANTE NUANCES DE TOMLINSONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant