CINQUANTE NUANCES DE TOMLINSON

Chapitre 3

Zayn est fou de joie quand je l'appelle pour lui annoncer la nouvelle, planqué dans la réserve.

— Mais qu'est-ce qu'il foutait chez Clayton's ?

Je m'efforce de répondre avec désinvolture :

— Il était dans le coin.

— C'est insensé, comme coïncidence. Tu ne penses pas qu'il est venu exprès pour te voir ?

Mon cœur fait une embardée, mais ma joie est de courte durée. La triste réalité, c'est qu'il est ici pour affaires.

— Il visite le département agroalimentaire de la fac. Il finance des programmes de recherche.

— Ah oui, c'est vrai, il leur a accordé une subvention de 2,5 millions de dollars.

Waouh.

— Comment le sais-tu ?

— Harry, je suis journaliste et je viens de rédiger un portrait de ce type. C'est mon boulot de savoir ce genre de chose.

— Ça va, ne monte pas sur tes grands chevaux. Alors, tu les veux, ces photos ?

— Évidemment. La question, c'est de savoir qui va les faire, et où.

— On n'a qu'à demander à Tomlinson où il veut qu'on le retrouve, puisqu'il est à Portland.

— Tu peux le contacter ?

— J'ai son numéro de portable.

Zayn s'étrangle.

— Le célibataire le plus riche, le plus insaisissable et le plus énigmatique de la côte ouest vient de te donner son numéro de portable ?

— Euh... oui.

— Harry ! Tu lui plais. Ça ne fait pas un pli.

— Harry, il veut simplement se montrer aimable.

Mais tout en prononçant ces mots, je
sais qu'ils sont faux. Louis Tomlinson n'est pas du genre aimable. Poli, à la rigueur. Une petite voix douce me chuchote : Peut-être que Zayn a raison. Mon cuir chevelu se met à picoter à l'idée que peut-être, peut-être je lui plais un petit peu. Après tout, il m'a bien affirmé qu'il était ravi que Zay' n'ait pas fait l'interview. Je jubile silencieusement en caressant cet espoir. Zayn me ramène sur terre.

— Ce qui m'emmerde, c'est qu'on n'a pas de photographe. Levi n'est pas dispo, il passe le week-end chez ses parents à Idaho Falls. Il va être furieux d'avoir raté l'occasion de faire le portrait de l'un des plus grands chefs d'entreprise d'Amérique.

— Hum... Et Liam ?

— Bonne idée ! Demande-lui. Il ferait n'importe quoi pour toi. Ensuite, tu appelleras Tomlinson pour savoir où il veut qu'on le rejoigne.

Qu'est-ce que c'est agaçant, sa façon de prendre Liam pour acquis.

— Je pense que ce serait plutôt à toi de l'appeler.

— Qui, Liam ? ricane Zayn.

— Non, Tomlinson.

— Harry, c'est avec toi qu'il est en relation.

— En relation ? Je le connais à peine, ce type !

Ma voix a subitement gravi plusieurs octaves.

— Mais tu l'as déjà vu. Et lui, j'ai l'impression qu'il a envie de mieux te connaître. Harry, appelle-le, aboie-t-ilen raccrochant.

Qu'est-ce qu'il est autoritaire, parfois ! Je tire la langue à mon portable.
Je suis en train de laisser un message à Liam lorsque Paul entre dans la réserve pour prendre du papier émeri.