𝟷𝟸

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Le réveil sonne, ma tête me lance, j'ai envie de rester couché.

- Ça va? Demande Alex.

- Non.

Il se lève et revient vite à côté de moi, poser un verre de médoc sur la table de nuit. Je m'assieds sur le lit, en enfilant mes lunettes pour limiter les dégâts. Il part s'habiller puis revient.

- Je reviendrai sûrement plus tard, j'ai besoin d'un matos là-bas, donc je resterai.

- Moi Amalia m'a invité à travailler après les cours, mais je suis pas sûr.

- Vas-y, et c'est un ordre.

- D'accord.

- Les migraines te rendent coopératif? Si j'avais su.

- Si t'avais su de rien du tout. Va travailler.

- J'ai un petit peu de temps devant moi, je vais m'assurer que tu ne vas pas te recoucher à l'instant où j'aurai fermé la porte.

- Je ne démens pas ne pas y penser depuis que le réveil a sonné.

- Je le sais, je te connais.

Il s'assieds à côté de moi sur le lit et passe sa main dans mes boucles. Je me tourne vers lui puis installe ma tête sur son épaule, il pose sa main dans mon cou à la racine de mes cheveux et dépose un bisous sur mon crâne.

- Si j'apprends que tu n'as pas travaillé ce matin, je te tue pendant ton sommeil, il glisse doucement.

- Ce sera ça de moins à faire.

Je n'écope que d'une pichenette, je grimace et me redresse en le poussant.

- Et je parie que Alessio naîtra aujourd'hui.

J'ai parlé du prénom à ma mère dimanche soir, c'est adopté par tout le monde, elle a même dit qu'elle n'aurait pas choisi mieux. Sébastien a dit que le prénom lui plaisait aussi beaucoup, et qu'il était content que j'ai choisi le prénom au final, alors oui au final. Donc il n'était pas si content que ça de base, mais il n'a rien osé dire, heureusement que j'ai trouvé un super beau prénom parfait qui plait à tout le monde, hein?

Je trouve que j'ai du talent pour ça, trouver des prénoms, je devrais faire ça, choisir des prénoms, je ne sais pas si il y a un métier comme ça, mais je veux en faire! C'est cool, je n'ai qu'à réfléchir, et comme je ne fais que ça ce ne sera pas si difficile. Quoi que, si je dois toujours réfléchir à un nom, peut-être qu'un jour mon imagination sera en panne et je me ferai virer? Et donc j'aurais fait ça pour rien, et je vais me retrouver au chômage avec plus aucun avenir devant moi.

- À quoi est-ce que tu réfléchis.

- Est-ce que si on réfléchit trop, notre imagination peut tomber en panne?

- Qui sait, on verra.

- Trop de questions sans réponse.

Il pouffe.

- C'est vraiment ça ta question existentielle du moment?

- Oui, et alors? Un problème? Moi j'aime bien, je trouve ça très intéressant, pas toi? Tu critiques encore?

- Encore? Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre ici. Bon je vais y aller avant d'être en retard, prends ton médoc et au boulot hein?

- Oui oui.

Il m'embrasse puis se lève et part travailler, parce que monsieur est responsable et fait ce qu'il a à faire. Lui il a un avenir. Est-ce que j'en ai un? C'est ça ma question existentielle. Est-ce que j'ai un avenir?

Reste avec moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant