Chapitre 16 : John Falcon

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Rogue donnait cours aux sixièmes années quand il les renvoya soudainement de sa classe avec trente centimètres de rouleau de parchemin à rédiger pour le lendemain sur la potion d'aiguise-méninge. Personne n'osa protester sachant pertinemment que le professeur Rogue était d'une humeur massacrante depuis une semaine. Il n'avait pas hésité à retirer des points à quiconque se voyait rater sa potion ou son devoir. Même quelques malheureux Serpentards n'y avaient pas échappé lorsqu'ils étaient arrivés en retard à son cours, ce qui n'était jamais arrivé ! Depuis ce jour, plus aucun élève n'avait pris le risque de rater, ne serait-ce que d'une seule seconde, le début de ses cours. Les devoirs étaient rédigés de façon consciencieuse et on pouvait entendre le bruit des mouches voler lorsque les chaudrons étaient éteints.

En conclusion, personne n'avait jamais vu le professeur Rogue d'aussi mauvaise humeur que depuis l'attaque de Poudlard.

Alors évidemment, certaines rumeurs allaient bon train dont la plus folle qui racontait qu'il était sûrement à la tête des derniers Mangemorts et que, l'attaque ayant échouée, il devait avoir envie de se venger.

La réalité était toute autre. Il ne devait sa mauvaise humeur qu'aux cachotteries de cette insupportable Je sais tout ainsi qu'à, il fallait se l'avouer, ce qu'il avait ressenti le jour de l'attaque. Il ne comprenait pas ce que cela signifiait mais une chose était sûre, il n'aurait jamais dû ressentir cette douleur dans son cœur. Ce dernier était mort, un point c'est tout.

Il était énervé contre lui-même et n'avait rien trouvé de mieux que de se venger sur cette bande de cornichons sans cervelle.

Lorsque les élèves furent tous sortis, il quitta sa salle de classe et se dirigea vers l'infirmerie. En chemin, il croisa quelques élèves de Gryffondor auxquels il n'hésita pas à retirer le plus de points possible sans motif véritablement valable. Cela semblait apaiser sa colère mais ce n'était qu'en apparence.

Il arriva devant la porte de l'infirmerie et l'ouvrit d'un seul coup, faisant sursauter Mme Pomfresh qui se trouvait non loin de l'entrée.

- Par Merlin Severus, pourriez-vous cesser d'entrer dans mon infirmerie de façon si magistrale ? Vous n'avez personne à impressionner ici.

Severus ne répondit rien se contentant seulement de lui jeter un regard sombre. Il se dirigea ensuite vers le dernier lit de la pièce. Sur celui-ci se trouvait Hermione, qui était toujours plongée dans un coma depuis l'attaque qu'elle avait subie.

Rogue s'approcha lentement et resta un moment debout, à côté du lit, à l'observer. Énormément de questions tournaient dans sa tête mais une seule l'obsédait réellement et il s'impatientait de voir Granger revenir à elle pour la lui poser.

- Severus, je vous ai dit que vous seriez le premier au courant lorsque le professeur Granger se réveillera. Inutile de venir perturber le calme qui règne ici tous les jours, intervint Mme Pomfresh qui venait justement prendre les paramètres d'Hermione et dont le comportement de son collègue commençait à l'agacer.

- Quand pensez-vous qu'elle se réveillera ?

- Comme je vous l'ai déjà dit, il lui faut du temps pour récupérer de tous les Doloris qu'elle a reçus. La pauvre, comme si le sortilège en lui-même n'était pas assez douloureux, il a fallu qu'ils lui ajoutent un maléfice si atroce qu'elle s'est presque vidée de son sang, soupira Mme Pomfresh. Et puis...

L'infirmière hésita à expliquer la suite, ce qui interpella Rogue.

- Et puis quoi ? Continuez ! lui intima-t-il en la regardant sévèrement.

- ... Et puis il faudra voir si elle aura toutes ses facultés mentales à son réveil. Vous n'êtes pas sans savoir que le sortilège Doloris en lui-même peut infliger des dommages irréversibles s'il est lancé à plusieurs reprises. Certains ont été hospitalisés définitivement à Sainte-Mangouste pour moins que ça.

Tant que tu vis - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant