4. Le Loup (part. 1)

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J'ouvris lentement les yeux mais les refermai aussitôt, aveuglée par la lumière du matin. On dirait que j'ai plus dormis que la nuit dernière, je me dis plutôt satisfaite.
J'attendis quelques secondes pour les rouvrir et regardai autour de moi. Pendant un instant, je paniquai, ne me rappelant plus où je me trouvais. Mais je me calmai en voyant à quelques mètres de moi le visage endormit d'Arisu. Je scannai les lieux: je me trouvais sur un matelas en plein milieu d'une salle de jeu dans un centre commercial. Autour de moi, les autres en avaient chacun un. Nous avions été les « emprunter » dans la boutique immobilière du bâtiment.

Après le jeu, j'avais décidé de rester quelque temps avec Arisu et les autres. Nous avions donc choisi de nous installer dans ce grand centre commercial. Ici, nous avions tout ce don nous avions besoin: supérette pour la nourriture et les soins, toilettes pour... et se laver, des lits, et même des accessoires de cuisine pour manger chaud. Bref, de quoi avoir le belle vie. Je ris ironiquement. Quel luxe !

En rentrant, j'avais immédiatement soigné la jambe de Chota, le pauvre gémissait de douleur. Enfin... guérir était un grand mot, je lui avait simplement désinfecté, bandé la jambe et lui avait donné des anti-douleurs. Il me faisait vraiment mal au coeur alors j'avais essayé de tout faire pour le calmer et lui faire penser à autre chose. Nous avions bien discuté et j'avais appris à mieux le connaître. Sous ses airs d'idiots se cachait une vraie personnalité de mec sympas. Une fois qu'il s'était endormis, j'étais sortie discuter avec Arisu et Karube qui étaient encore debout, jusqu'à ce que la fatigue m'aie rattrapé. J'avais déjà eu l'occasion de discuter avec le blond mais je ne le connaissais pas vraiment. Je l'avais trouvé vraiment sympa et bien qu'il ressemble à une brute, on pouvait deviner en lui un grand cœur.

Quant à Arisu, j'étais vraiment heureuse de l'avoir retrouvé dans ce monde pourri. Mais d'un autre côté, ça m'ennuyais. Je n'aimais pas l'idée de le savoir en danger, pas plus que les deux autres, et je m'inquiétais pour eux.
Je m'étais souvenue de ma première rencontre avec Karube et Chota qui remontait à plusieurs mois auparavant. Je les avais croisé par hasard en sortant de chez moi et Arisu m'avais présenté à eu comme étant sa voisine, il leur avait dit que l'on se connaissait depuis que j'avais emménagé à côté de chez lui.
En me remémorant ce souvenir, j'eu un sourire nostalgique. Je ne n'avais jamais réalisé à quel point j'aimais le monde d'avant. Comme quoi, c'était en perdant les choses que l'on se rendait compte de leur véritable valeur.

Puis, il y avait Shibuki... ugh... sans commentaire. Je me contentais de lui adresser mes plus beaux sourires hypocrites. Je ne l'aimais pas, mais dans un monde comme celui-ci, mieux valait ne pas se faire d'ennemis. Alors je préférais me la mettre dans la poche, ne savait-on jamais. Elle semblait croire à ma fausse amitié puisque elle avait essayé de venir discuter avec moi plusieurs fois. J'étais restée cordiale et gentille, même si au fond je l'insultais. Sale prétentieuse. C'est assez rare que je n'aime pas quelqu'un, mais je n'avais vraiment pas aimé son comportement avec mes amis.
Elle nous avait suivis sans nous demander notre avis, et je n'avais pas apprécié. Déjà que son attitude durant le jeu avait été à désirer...

Sur cette charmante pensée, je décidai de me lever et d'arrêter de paresser. Aujourd'hui il fallait que je m'entraîne pour le jeu de ce soir. Nous avions décrété avec Arisu et Karube que nous allions y participer afin de trouver un médecin pour Chota. L'idée de rejouer ne m'enchantait pas vraiment, mais si c'était pour allonger mon visa et peut être trouver de nouvelles infos, c'était un mal nécessaire. J'étais encore à moitié endormie, alors je décidai de me rendre sur le balcon pour me réveiller un petit peu. L'air frais matinal me ferait le plus grand bien.
Je m'appuyais contre le rebord et contemplai le paysage qui s'offrait à moi. Rien n'avais changé, la ville était toujours déserte et abandonnée. A cette heure ci, nous devrions entendre les Klaxons des personnes aigries du matin, des gens discuter dans la rue, des marchants ouvrants leur magasins, mais rien... le silence. D'un côté, ça me rappelait un petit peu une apocalypse, et je n'arrivais pas à me faire à ce silence qui me donnait encore la chair de poule. Cette ville semblait morte.

♥️ Gagner pour survire ( Chishiya x reader - Alice in Borderland )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant