chapitre dix-sept

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Des milliers de fans sont déjà présents.
L'endroit est étouffant. Bruyant.
Pour moi et mes deux heures de sommeil.
Mon estomac retourné et ma tête douloureuse.

J'entre dans le paddock croisant des centaines de regards que je n'arrive pas à sonder.
Je ne peux m'empêcher de penser que tous ses gens savent ce qu'il se passe.
Lando Norris. Pilote McLaren a été vu aux côtés de l'actrice Maë.
Il apparaît sur ses réseaux sociaux. Ils profitent de son temps libre ensemble.
Pourtant hier soir. Il ne l'embrassait pas elle.
On ne parle que de ça sur les réseaux sociaux et je me sens bête de traverser le paddock à présent.

Mon téléphone me surprend à sonner dans ma poche de mon jean.
C'est lui.
- Je suis là. Je te vois.
Je ne dis rien. Lève les yeux droit devant moi et il est là.
À quelques mètres de moi. Son stupide sourire aux lèvres.
À cet instant même. Je le déteste.
Ce sourire.
Qui, pourtant, faisait naître le mien.

Lorsque j'arrive à sa hauteur, il m'ouvre ses bras.
- Lando..
Ma voix se veut sûre mais elle déraille.
Je n'entre pas dans ses bras.
Je ne rêvais que de ça.
Dans l'avion.
Dans le taxi.
Mais plus à présent.
Je me sens juste humiliée.
Il le sait. Il sait ce qu'il a fait.
Pourtant il agit comme si de rien n'était.
- On s'isole deux minutes?
Il hoche la tête et m'amène dans son vestiaire. Son bureau.
Sa loge. Peu importe.

- Ça va?
Il me demande.
Il me le demande vraiment.
Qu'est-ce qu'il lui prends?
Pourquoi est-ce qu'il est si différent à présent?
- J'ai vu les photos Lando.
Son expression inspirant confiance et contrôle se démolit en un instant.
- C'est pas ce que tu crois. J'étais bou-.
Il s'agite. Parle avec ses mains.
Je reste là. À ne pas bouger ne sachant quoi faire d'autre.
- Dis pas ça. Me dis pas que tu étais bourré. Dis moi seulement que tu t'es arrêté là.
L'image de lui au lit avec une autre repasse des centaines de fois dans ma tête.
- Il ne s'est rien passé d'autre. Je suis désolé. Je sais pas ce qu'il m'a pris..
Il m'agace.
Je ne peux pas continuer de l'écouter s'excuser.
J'aimerai simplement qu'il ne l'ai jamais fait. Parce que là. Tout de suite. J'ai envie de pleurer.
- C'est pour ça que tu me réponds pas? T'es en soirée à embrasser toutes ses femmes?
Le week-end dernier me revient tout à coup. Comme un coup dans l'estomac.
Il s'approche de moi. Affolé.
Je ne recule pas. Je ne pourrai jamais m'éloigner de lui. Peu importe ce qu'il se passe.
Il faudrait qu'on me force.
Il attrape ma main.
- C'était qu'un baiser. Je suis un con et je m'en veux.

Je le regarde dans les yeux et je ne peux m'empêcher de le voir. Lui. Celui qu'il est avec moi.
Sans que j'en sois prête. Des larmes dévalent de mes yeux.
J'ai honte.
J'ai honte de devoir sortir de cette pièce et d'affronter tous ces gens.
J'ai, avant tout, honte de moi parce que quoi qu'il arrive c'est lui que je veux.
C'est lui que je veux dans mes bras.
Dans ma vie.
- Je comprends pas Lando..Pourquoi?
Voyant que je pleure, il me prends dans ses bras.
Ma tête sur son épaule.
Il ne cesse de répéter qu'il est désolé.
Qu'il s'en veut.
Mais ce que je cesse de me répéter est que je n'étais pas assez bien pour lui.
Qu'il n'a pas pu se contenter de m'embrasser. De me désirer.
Peut-être que je ne suis pas jolie. Intelligente. Bruyante et confiante pour lui.
- Est-ce qu'elle était plus jolie? Dis moi la vérité.
Il me retire de ses bras à l'entente de ma question. Me regarde dans les yeux sans me lâcher.
Je peux voir dans ses yeux de la tristesse qui ne se veut pas discrète.
- T'es la plus belle femme à mes yeux. Je déteste te voir pleurer.
Elle était plus belle.
Plus extravertie.
Intéressante.
Entrepreneuse.
Ses deux mains sur mon visage me forçant à le regarder.
- Je suis désolé.
- Tu le savais. Tu savais que je doute constamment de moi et tu viens d'embrasser une autre femme..
- Je suis désolé.

De ses doigts, il vient essuyer mes yeux humides puis embrasser une de mes joues.
- J'ai besoin de rentrer.
Je n'ai pas ma place ici. Aujourd'hui.
- Reste.
- Je vais rentrer.

Avant de le quitter.
- Tu peux me briser le cœur des millions de fois, je serai toujours là Lando. J'ai juste pas ma place ici.

Lundi.

Mardi.

Mercredi.

Jeudi.

Vendredi.

Samedi.

Dimanche.

La lumière du jour traversant les trous de mes volets vient me brûler la rétine.
Je me lève avec l'impression qu'hier était il y a un an.
Le temps me paraît long. Insupportablement long.

Demain il me rends visite. Chez moi. À Paris.
Lando Norris arrive chez moi après son nouveau week-end de course.
Je ne peux l'empêcher de vouloir me voir. De vouloir se faire pardonner.
Puis il me manque. Tant que ça me ronge le cœur.
Peu importe mon mal être. Je veux toujours être avec lui.

Lorsque j'ai atterri en France. Il y a une semaine. J'ai reçu des messages inattendu de pilotes.
Tel que Pierre Galsy.
J'ai vite compris que. Lui aussi. S'était penché sur les réseaux sociaux. Il savait donc ce qu'il se passait.
Il n'a fait que de s'assurer que j'allais bien. Il n'a même pas essayé de défendre son adversaire.

Le premier soir. Dans un hôtel en Autriche.
Je pleurai. Me repassant tous les instants passés à ses côtés me disant que j'aurai peut-être pu faire mieux.
J'aurai pu empêcher tout ça.
Je m'en voulais.

Lando n'a cessé de m'appeler mais je ne pouvais pas le voir.
Je lui ai demandé une semaine.
Seulement une semaine.
On se retrouvera et tout sera comme avant.

Vendredi.
Une matinée pénible. Une après-midi ennuyante. Mais pas ma soirée.
Parce que mon téléphone se mets à sonner.
Un numéro américain apparaît.

En raccrochant je suis de retour. Complètement de retour.
Plus un air de tristesse apparaît sur mon visage.
Un nouvel air.
Une nouvelle histoire.
Je suis prise.
J'ai le rôle.
Et le tournage commence dans quelques semaines.

Lundi matin.
Un van noir se gare quelques instants devant mon immeuble et je devine qu'il s'agit de lui.
Les vans noirs à vitres teintées sont rares dans cette rue.

- Salut.
Il me donne l'impression d'être un soulagement pour sa personne. Il lâche son sac sans mal et s'approche de moi.
Me voulant près de lui. Dans ses bras.
- Tu m'a tellement manqué..
Il entre dans mes bras et ce contact m'avait manqué.
Des frissons parcourent son mouvement.
J'embrasse sa joue. Une fois puis deux puis trois.
- Ça va?
Il me demande. Une fois séparés.
Il me regarde profondément dans les yeux. Je le connais. Il essaye de sonder mes émotions.
Et je me demande si il peut voir à quel point je suis soulagée de l'avoir à mes côtés de nouveau.
Je me demande si il me comprendre tant bien qu'il peut voir à quel point je me sens seule.
Je me sens incapable de le combler.
Incapable d'être assez bien pour lui.

Born again (lando norris)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant