chapitre vingt-deux

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C'est finalement deux mois qui se passent avant que je le revois.
Deux longs mois sans se voir. Se toucher. Se sentir et s'embrasser.
Non pas que le tournage s'est énormément éternisé mais qu'une fois arrivée en France. Les défilés parisiens avaient commencés et j'y été invitée.
J'étais officiellement et publiquement de retour cette fois.

Les premiers flash me font légèrement faiblir puis le soutien d'autres célébrités m'adoucit.
Mes réseaux sociaux étaient de nouveau actifs. Tout reprenait son rôle. Doucement comme je l'avais imaginé.

Après avoir revu mes proches et la terre entière. Il ne manquait qu'une seule personne. Qu'un seul homme.
Lui.
Ses deux mois n'ont pas été de tout repos pour le pilote McLaren. De nombreuses choses se sont passées. Comme des bonnes et des mauvaises.
C'est ce que implique ce sport.

Jeudi je quitte Paris pour un territoire qui m'est complètement inconnu.
Abu Dhabi.
Le dernier Grand Prix de la saison. Le plus symbolique.
Toutes les places se jouent ce week-end. Gagner des points pour peut-être finir au dessus est primordial.
Il s'agit aussi d'une course en pleine nuit. Mes préférés.
J'aime l'atmosphère que la nuit crée. La tension.
Les feux d'artifices éclatants le ciel parfaitement sombre.

Ce Grand Prix signifie aussi la fin. La fin de contrat, de binômes mais surtout la fin de la saison.
Les vacances sont là. À quelques jours. Les pilotes en rêvent.
Constamment.
Après avoir réalisé une saison épuisante, les vacances sont attendues de pieds fermes.

Il sera enfin en vacances et pour lui je le serai aussi.
Dans quelques mois la promotion du film commencera et très vite il sortira. Tres vite il appartiendra au monde et plus seulement à nous.

Dès lors mon premier pied sur la terre ferme. Je me prends l'air étouffant et pesant d'Abu Dhabi.
En moins de cinq minutes je transpire déjà et regrette ma tenue.
Pourtant à Paris je n'avais pas le choix. Les températures sont complètement différentes. Je me retrouve donc en jean sous vingt-cinq degrés.
Il fait nuit lorsque j'arrive et Lando m'a commandé un taxi pour m'amener à son hôtel.

Durant le trajet je perds mes yeux un peu partout et réalise le luxe de cet endroit.
C'est presque étouffant de voir tout ses buildings. Toutes ses tours luisant d'argent et de pouvoir.
Toutes les rues me semblent propres et je n'en crois pas mes yeux.
Vivant dans les rues de Paris, tout ça me paraît complètement irréel.
Le chauffeur n'est pas d'humeur bavarde, il se contente de laisser la radio combler nos silences.

Je finis par arriver devant un immense hôtel. Tant l'immeuble face à moi est grand. Je suis obligée de complètement relever ma tête pour apercevoir le toit.
On pourrait même croire que je regarde le ciel pourtant non.

En haut des escaliers se tient un homme. Les bras croisés derrière lui. Dans ses yeux se lit de l'épuisement et de l'ennui.
Je n'ose pas imaginer ces horaires. Ces horaires à rester là, devant l'hôtel.
Lorsque j'arrive à sa hauteur, je lui sourit un peu trop fort pour le contexte actuel.
Il est peut-être quatre heures du matin. La ville dort. Il semble fatigué et moi je lui sourit l'air de rien.
- Bienvenue.
En moins d'une seconde il me débarrasse de ma valise et m'accompagne à l'intérieur.
Le hall d'entrée de cet hôtel correspond à tout ce que pourrait imaginer.
Le sol brille de propreté. Les murs sont clairs et la décoration simpliste mais luxueuse.

Sans perdre de temps et sans complications la réceptionniste me donne une carte de chambre. Celle de Lando Norris. Le seul et unique.
Il avait même prévenu la réceptionniste de mon arrivée pour ne créer aucun quiproquo.
Alors je passe la carte, un bruit ridicule retentit et la porte s'ouvre. Puisqu'il est très tard je ne m'attends pas à ce qu'il soit levé.
Je traverse le long couloir de cette chambre plongée dans le noir pour arriver à son lit.
- Maë..
Je crois bouillir à l'intérieur lorsque je le découvre à moitié endormi. Me regardant les cheveux emmêlés.
- Salut..
Je chuchote avec un sourire sur les lèvres.
Il dort torse nu et son corps m'avait manqué.
À l'entente de ma voix et de ma réponse. Il se réveille un peu plus. Ses yeux s'ouvrent complètement pour me regarder et il se mets à sourire. Tant que ses yeux se referment.
- Viens..
Sa voix se craque témoignant d'un sommeil profond interrompu.
Il tends ses bras pour m'attraper et sûrement m'enlacer mais je prends la peine de retirer mes chaussures.

Puis me revoilà dans ses bras. Après deux mois sans cette sensation, sans cette chaleur. Je me sens renaître. Je l'entends marmonner quelques mots insensés.
Je sens qu'il est à moitié réveillé alors je ne fais pas durer le câlin et je me glisse rapidement sous la couette à ses côtés.

Il me faut un certain temps avant que je m'endors. L'homme dont les bras m'entourent encore, finit très vite par ronfler.
Je reste un instant à trouver tout ceci complètement fou. Il y a moins de vingt-quatre heures j'étais à Paris et à présent je suis à Abu Dhabi. Dans ses bras, dans son lit.
La facilité avec laquelle tout s'emboîtent m'effraie.

Quelques heures de sommeil s'écoulent facilement puis un réveil retentit. Une horrible sonnerie retentit. Le corps musclé de l'homme à mes côtés bouge et d'un mouvement de main cesse le bruit.
Je n'ai que la certitude qu'il est réveillé que lorsqu'il se mets à embrasser le haut de mon épaule.
Sans réfléchir je me retourne pour enfin le voir. La lumière du jour traverse légèrement les rideaux. Illuminant ainsi la pièce.
Son visage est visible. Parfaitement visible.
- Waouh..C'est un réveil de roi aujourd'hui.
Il sourit déjà, cela ne fait que quelques minutes qu'il a ouvert les yeux pourtant il sourit déjà.
- Tu m'a manqué
Je finis par lâcher. Le cœur lourd tant je le pense.
Ses doigts viennent faire des mouvements circulaires dans mes cheveux.
- J'espère bien.
Mes sourcils se lèvent face à son insolence matinale.
- Parce que je me sentirai con d'être le seul à avoir penser à toi tous les jours..
Ils redescendent aussitôt et je me mets à sourire bêtement.
Amoureuse.

Je n'avais aucune idée à quel point tout de sa personne m'avait manqué.
Les moindres détails presque invisibles pour les autres. Sont comme existentiels pour moi.
Ses grains de beauté. Ses centaines de grains de beauté un peu partout sur son corps.
Son rire. Sa voix.
Tout.
L'entièreté de sa personne m'avait manqué.

Born again (lando norris)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant