Born again (lando norris)

chapitre vingt-trois

Il m'embrasse avant de me quitter pour partir en direction du circuit.
Non pas que je ne vienne pas mais plutôt que je n'ai pas envie de débarquer à ses côtés.
Pas aujourd'hui. Pas le premier jour d'un week-end de Grand Prix.

Alors je traverse le paddock seule, laissant mon chauffeur de taxi repartir à son train de vie.
Traverser cet endroit m'avait manqué. C''est un moment hors du temps.
Autour de moi je reconnais plusieurs personnes. Des ingénieurs, des mécaniciens. Des journalistes que j'écoute parfois depuis mon appartement.
Je remarque aussi que plusieurs célébrités sont présentes ce week-end.
Cela faisait pas mal de temps que je n'avais pas vu quelqu'un porter le logo de n'importe quelle écurie.
Partout les logos se mélangent. Parfois même sur une personne.

- Maë! Comment tu vas depuis?
Alors que je tenais les murs, un visage familier s'approche de moi. Heureux de me revoir.
Charles Leclerc.
- Très bien et toi?
On se mets naturellement à discuter en français. On se sers légèrement dans les bras avant qu'il reprenne la parole toute en répondant positivement.

Très vite de nombreux pilotes nous rejoignent tel que Pierre Gasly ou encore Yuki Tsunoda.
La conversation ne tient absolument pas debout.
Pierre ne peux s'empêcher de tous nous charier, Charles essaie tant bien que mal de rester sérieux dans ses explications.

J'apprécie vraiment le pilote français. Pierre est d'un naturel étouffant. Je me souviens encore de notre première interaction remontant à quelques mois auparavant.
De ses messages pour s'assurer que je vais bien toute en restant moqueur sur les bords.
Il est drôle et agréable.
Il l'est encore plus lorsqu'il s'entoure de personnes qu'il apprécie vraiment.

Je me sens heureuse d'être de nouveau ici. Comme par hasard au milieu d'une conversation avec les pilotes qu'ils sont.
Je le réalise par les dizaines d'appareils photo braqués sur nous depuis quelques minutes. Les trois hommes autour de moi ont l'habitude et semblent même ne plus les voir.
Je ne peux m'empêcher de penser aux conséquences de ces clichés. L'inflammation qu'ils vont créer sur les réseaux sociaux.
Une femme entourée de pilotes tel que ces trois là. Je n'ose pas imaginer les préjugés qui seront dit sur ma personne.
Je sais au fond de moi qu'il ne s'agit que d'une partie de gens. Que quelque part des personnes comme Mélia existent. Alors je me fiche qu'on reprennent ses clichés en me jugeant. En critiquant mon apparence et même en m'inventant des relations avec les hommes qui m'entourent.
Car il n'y en a qu'un seul et ça pour toujours et je me demande où est ce qu'il est à cet instant même.

Évidemment je le retrouve rapidement. Vêtu de sa tenue à l'effigie de son écurie.
Alors qu'il souriait déjà, assez pour illuminer un stade entier pourtant lorsqu'il croise mon regard. Il peut à présent aveugler la terre entière seulement avec son sourire.
Ça me plaît d'être la raison de son sourire. Je crois que tout me plaît à ses côtés.
Il se mets à courir pour s'approcher de moi et prends mes mains dans les siennes tout en me regardant.
Le même regard que les premiers jours. Que la première fois qu'il m'a regardé.
Ses cils sont longs. Ses yeux brillent légèrement.
- Je suis heureux que tu sois là.
C'est à mon tour de sourire tel un enfant qu'on viendrait de complimenter.
Mon regard évite le sien pour nous ramener à la réalité mais ils ne trouvent que ses mains.
J'aurai pu plonger mon regard sur le sol blanc de ce garage pourtant non. Je regarde ses mains. Ses doigts. Sa bague et je fonds de l'intérieur.
J'ai tant envie de le prendre dans mes bras avant qu'il entre dans sa voiture. J'ai tant envie de l'embrasser.
- Tout le monde est prêts?
Puis la voix qui résonne dans la garage nous sépare. Avant que j'y arrive.
Ses doigts quittent les miens et il se contente de hocher de la tête.

Nous revoilà, de nouveau, Heidi se tient près de moi. Toutes les deux, les yeux plongés sur l'écran. Où défile les pilotes.
Elle est encore plus jolie. Elle a un sourire plaqué sur ses lèvres depuis le début des essais libres.
Ce n'est plus le Grand Prix de France. Je ne contente pas de rester dans mon coin sans prendre la peine de discuter.
Cette fois, j'ai envie de parler. De tout et de rien.
De la température de cette ville. Des futurs vacances. De mes deux mois passés. De la vie.
J'ai envie d'apprendre à connaître n'importe qui. Sans regretter chacun de mes mots.
Alors très vite après les essais libres. Alors que nos deux pilotes McLaren sont occupés à répondre aux questions des journalistes. Heidi m'entraîne avec elle, dans le paddock.

- Maë? Est-ce que je peux avoir une photo s'il te plaît?
Les regards se posent sur cet inconnu, je lui aborde un sourire sincère et me contente d'accepter.
Un jeune garçon tient dans sa main son portable, sa caméra déjà activée.
- Merci beaucoup! Continue ce que tu fais c'est génial.
Je le remercie encore plus souriante puis le sers dans mes bras rapidement avant qu'il reprenne sa course.
Reviens vers les femmes avec lesquelles je discutais.
- Tu es une vraie star!
Taquine la copine d'un pilote.
À vrai dire il s'agit d'une conversation de copine de pilote et elles sont beaucoup amusantes que je ne le pensais.
- Je disais qu'ils ont soit disant prévu une soirée..

Je me jette sur l'immense lit de cette chambre d'hôtel. J'aimerai m'endormir là. Tout de suite.
Mais une vague de frissons me parcoure le corps tout entier lorsque je sens ses doigts sur mon dos.
- Ça va?
Il s'assoit au bord de ce lit et je m'efforce de me relever.
Les cheveux légèrement en pétard à cause de mon saut.
- Ça va..Je suis juste fatiguée et toi?
Je me penche pour le regarder car il regarde mes mains et tout à coup je me sens stupide d'être si fatiguée.
C'est lui qui l'es et pourtant il ne dis rien.
Je vois dans ses yeux cette fatigue. Cet épuisement qu'il transporte constamment avec lui.
Deux mois avant je pouvais déjà la voir.
- J'ai envie de dormir honnêtement.
Mon cœur se craque. Je hais le voir ainsi et je n'ai surtout pas l'habitude.
Plusieurs fois il s'est montré faible. M'a parlé de son stress, de la pression qu'il endure mais cette fois je le ressens pleinement. Complètement.
De ses deux mains il vient essayer d'arranger mes cheveux comme il le peut. Tendrement il me touche les cheveux.
Défait les noeuds puis finit par caresser ma bouche.

Je sors d'une douche de luxe. Une serviette enroulée sur ma tête. Une culotte et un long t-shirt pour traîner. Pour pouvoir fouiller à la recherche de ma tenue.
Lando s'est allongé et a dormi facilement deux heures sans problèmes.
J'arrive près du lit et déballe ma valise dessus alors qu'il est réveillé. D'après certains pilotes ce soir nous sortons.
La plupart ont prévu une sortie en boîte de nuit pour fêter la fin de la saison.
La pièce est silencieuse pourtant dans ma tête je suis déjà en soirée.
Je penses à des milliers de choses en même temps.
La première est de paraître belle ce soir en choisissant une tenue.