1 - Les répercussions

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 Deux ans plus tard.

Lorsque je repris conscience, j'étais maintenu de part et d'autre. On me transportait de force, mes pieds trainaient sur le sol. Un grand couloir se dressait devant moi, les murs étaient blanchâtres et sur ma gauche des portes en acier sécurisaient par un système de cartes magnétiques. La lumière des néons m'éblouit. Je tournai la tête pour détailler un de mes deux geôliers. Il portait une blouse d'infirmier, sa carrure était aléthique et les traits de son visage ne dégageaient aucune noce d'humanité. Quant à l'autre, sa taille était moyenne, mais ses biceps m'impressionnaient. Ce dernier me sourit et me fit un clin d'œil. Voilà que tout était clair ! Je savais où je me trouvais : dans un centre de remodelage.

Mon cœur se serra dans ma poitrine. Eun jung, était-elle en sécurité ? Je jetai un rapide regard en arrière. À part nous, il n'y avait personne. Un soulagement gagna tout mon être. Elle était ma raison de vivre et mon unique amour, depuis trois ans. Hier, j'avais pris la décision de tout lui avouer. Une tristesse intense me submergea avec cette réflexion ; seuls mes parents et Eun jung étaient au courant pour moi. Je n'imaginais pas mes proches me dénoncer. Qu'en était-il de ma petite amie ?

Je chassai cette question de mon esprit embrouillé. Eun jung n'aurait pas pu faire une chose pareille, surtout, en sachant ce qu'il m'arriverait en suite, me rassurai-je. Alors qui ? J'avais bon me creuser les méninges, je ne voyais personne. Quand je m'étais confié à elle, nous n'étions que tous les deux. J'avais pris soin de choisir un parc peu fréquenté. Après que je me sois confessé, je me souvins de sa surprise. Un détail révélateur me revint en mémoire ; son visage angélique s'était assombri et elle était devenue brusquement très froide. Plus de doute possible, ça ne pouvait qu'être elle. Je fermai les paupières sous le coup de la déception.

Attristé, je pensai à mes parents qui devaient être fous d'inquiétude. Ils avaient tout fait pour me protéger, depuis qu'ils avaient compris que j'étais un discordant. Comment j'avais pu être aussi imprudent ?  Croire que l'amour pouvait passer outre ma différence. C'était complètement stupide, me bramai-je. Maintenant, on allait m'étudier comme un animal ou voir pire me disséquer au nom de la science. Au font plus rien n'avait d'importance. Je relâchai une lamentation d'entre mes lèvres, ce qui fit rire mes matons.

Ce corridor ne prenait pas fin, il était gigantesque. Il devait y avoir au moins une centaine d'oubliettes. Combien de personnes comme moi y étaient enfermées ? Et combien d'entre elles souffraient le martyre ? J'allais sans doute le découvrir sous peu. Il n'y avait que de minuscules lucarnes tout en haut des parois incolores qui offraient une faible lumière naturelle. Il était très clair que je ne pourrais en aucun cas m'échapper d'ici. J'étais coincé pour une durée inconnue ou pour l'éternité. Je n'avais aucune sécurité qu'ils arrivent à me changer, un jour.

La chaire lacérée de mes pieds était lancinante, alors qu'ils me trainaient encore. Mon corps endolori et fébrile ne m'offrait aucun moins de défense. Ils avaient dû utiliser une drogue pour m'empêcher de me révolter. Le gouvernement chassait depuis des années les discordants telle que moi. Ces derniers découverts disparaissaient sans la moindre trace. Par la suite, notre chef d'État avait été dans l'obligation d'informer la population de ces centres créés pour aider les personnes différentes à s'adapter. Une grosse fumisterie, quand on s'avait que les individus n'en sortaient presque jamais. Tout était fait pour maintenir au pouvoir les alphas supérieurs.

Enfin, ils s'arrêtèrent devant une porte, l'ouvrirent et me jetèrent dans la pièce sans le moindre ménagement. Je me retrouvai ventre à terre sur le sol glacial. Une rage incandescente brûla chacune de mes veines. Je roulai pour leur faire face, mes membres ne me permettaient pas de me relever pour leur infliger la correction qu'ils méritaient. Eux me regardèrent avec mépris.

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