Chapitre 16. Convalescence

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Cassie

Il m'a fallu trois jours pour me remettre de ma soirée au club à l'ambiance tropicale. Après analyse médicale, il s'est avéré que ce Michael m'avait bien injecté une dose GHB par seringue. Substance qui m'a fait perdre connaissance avant de me réveiller treize heures plus tard.

Durant la semaine qui a suivi, Eliott et Emma ont été aux petits soins avec moi. J'ai profité de ce break pour découvrir Paris en plus grande intimité. Je me suis glissée dans la peau d'une touriste : Trocadéro, Musée D'Orsay, Notre-Dame, Sacré-Cœur. J'en ai même tiré profit pour faire des emplettes, chose que je n'avais pas encore eu l'occasion de faire.

Le succès de ma boutique s'est davantage amplifié. Beaucoup de médias m'ont contacté pour des interviews. Les gens parlent de moi et en bien. C'est la première fois que je me sens si bien valorisée.

Parallèlement à ça, avoir autant de temps pour moi m'a laissé la possibilité de penser à Louis Lawton. Sans arrêt. D'après les dires d'Eliott et Emma, il m'aurait porté comme une princesse jusqu'aux urgences les plus proches où j'ai été prise en charge. Il aurait même déposé son témoignage auprès d'un policier pour lui décrire les agissements de Michael.

Tout ça me fait tourner en bourrique.

Comme je ne l'ai pas revu depuis, je n'ai pas pu le remercier. Je le devrais, mais j'ai la trouille. D'un autre côté, j'ai tellement honte de moi. Résultat des courses : je n'arrive pas à le sortir de ma tête...

Il me déteste, je le déteste aussi. Pourtant, sans lui, Dieu seul sait ce qui me serait arrivé. Pourquoi m'a-t-il secouru alors qu'il m'a toujours dit qu'il était prêt au pire avec moi ? Ç'aurait dû le faire jubiler de me voir en difficulté.

— Cassie ? Est-ce que ça va ?

La voix d'Emma me fait sursauter. Je me lève de mon bureau puis éteins ma machine à coudre que je n'ai pas utilisée de la matinée. J'étais trop occupée par mes pensées qui n'ont ni queue ni tête.

— Tout va bien ! J'étais juste un peu ailleurs, la rassuré-je.

Emma pose les dossiers qu'elle a en main puis s'assoit sur le rebord de mon bureau où sont entassés des tas de croquis.

— Tu repenses encore à ce dégénéré ?

— Toujours... acquiescé-je. J'ai eu l'impression de n'être qu'un morceau de viande à ses yeux. Je n'arrive pas à passer à autre chose. Il m'a drogué, ç'aurait pu très mal se finir pour moi. C'est pour ça que je déteste les mecs que je rencontre dans des bars ou dans les clubs. Soit ils sont là juste pour baiser, soit ce sont des psychopathes. Puis quand t'as de la chance comme moi, c'est les deux combinés !

— Je m'en veux de ne pas avoir pu être là pour toi ! On aurait dû rester ensemble au lieu de tous se disperser. Je suis tellement désolée !

— Emma, ce n'est pas ta faute ! J'aurais dû mieux choisir mon cavalier, c'est tout. Je savais qu'il n'allait pas devenir l'amour de ma vie. Je pensais juste passer un agréable moment, pas finir droguée et inconsciente pendant qu'il allait faire je ne sais quoi de moi...

Je claque mes paumes sur mes joues, puis souffle un bon coup.

— Je vais arriver à penser à autre chose. Ne t'inquiète pas ça va aller ! ajouté-je en levant mon pouce en l'air.

— Tu sais ce qu'il te faut pour te remettre d'aplomb ? Une bonne séance de sport ! Ça te dit que venir avec moi à la salle ? Y'a même un sac de frappes pour te défouler !

Charmes TrompeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant