Chapitre 28. Bibliothèque Ardente

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Cassie

Un toucher.

Je tourne la tête brusquement vers Dixon et Jade qui observent le show que nous donnent les invités au milieu du jardin. Je regarde alors le bas de ma jambe avec panique. Lorsque je comprends enfin d'où vient ce geste, je me pétrifie. Louis Lawton me jauge avec l'une de ses paumes appuyées sur son menton.

Il est sérieux ?

Est-ce qu'il est réellement en train de me faire du pied sous la table ? 

Au moment où je m'apprête à lui enfoncer mon talon dans sa chaussure, il l'écarte. Dans un mouvement rapide, il traverse la banquette pour se placer juste à côté de moi.

— Tu ne danses pas ?

Je suis bien trop décontenancée de sentir son effluve corporel de si près pour répondre. Iseult est toujours en train de parler avec son ex, je suis à présent seule dans ses filets.

Ce n'est pas bon.

Ses doigts se posent sur ma jambe. Je les pousse dans un geste agressif, mais ils ne les bougent pas d'un millimètre malgré mes ongles plantés dans sa main brûlante. Ma cuisse l'est tout autant. 

Je baisse mon regard sur son poignet qui est orné d'une Rolex. Ce n'est pas la même que la dernière fois. Je me demande combien il en possède inutilement. Ses doigts se mettent à caresser ma peau nue qui ne tarde pas à se recouvrir d'une chair de poule.

Je déglutis quand mon intimité se resserre à la pression de sa chaleur qui s'en rapproche dangereusement. Mon cœur s'affole et j'ai besoin de respirer plus fort pour oxygéner correctement mon corps.

Pourquoi son toucher me fait ressentir autant de choses agréables alors que je le hais de tout mon être ? Pourquoi mon corps ne s'enfuit pas alors que mon cerveau me hurle de le faire ?

Au lieu de ça, mes jambes s'écartent légèrement, il en profite pour se faufiler encore. Je pose ma main sur la sienne lorsqu'il dessine de son majeur la longueur de ma fente sur mon sous-vêtement.

Mon Dieu, je suis en train de devenir maboule.

Une lueur de lucidité s'émane enfin de moi. Je décale sa main puis me lève avec panique. Je slalome entre les invités à toute vitesse et entre dans l'immense salon où il n'y a pas un chat. Toute l'action se passe dehors...

J'emprunte une direction au hasard. J'ai besoin de m'asperger le visage d'eau glacée afin de me faire réaliser que je ne rêve pas. Les doigts de Louis Lawton étaient bien en train de me caresser sous la table, la partie la plus intime de mon corps, sans se soucier de tous les gens autour de nous. J'espère que personne ne nous a vu...

La porte au fond d'un couloir donne sur une immense bibliothèque où je décide de me réfugier, le temps de me remettre les idées en place. Cet endroit qui donnerait envie à n'importe quel amoureux du livre. La pièce est éclairée par une lumière de chevet sur une large table qui orne le lieu.

— Cendrillon doit déjà partir ?

Une voix grave résonne à quelques mètres. Je sursaute en manquant de trébucher. Mon ventre se tord. Je suis prise dans son piège, encore une fois.

— Va te trouver une autre fille avec qui faire mumuse, je lui intime, sans me retourner.

— C'est toi que je veux.

Mon cœur rate un battement. Si ça ne venait pas de lui, ça aurait pu sonner comme une phrase romantique. Mais ce n'est que lui. La seule chose qu'il désire, c'est jouer avec moi, ensuite, il me jettera, m'humiliera.

Charmes TrompeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant