Chapitre 6 - Lyam

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Nous rejoignons la voiture, et une fois installés, ma mère ne cesse de fixer son regard sur moi. Ses yeux pétillent de curiosité et de questions qu'elle rêve de me poser.

— Vas-y, dis moi ce que tu as en tête, je lui demande amusé.

— Mais je n'ai rien, Lyam.

Je souris. Bien sûr que si, mais elle n'aime pas lorsque je lis en elle.

— Allez, maman. Ne te fais pas prier.

— Ok, ok. Je me demandais comment avais-tu fait la connaissance de la nouvelle maîtresse ?

Mince ! Je n'ai pas envie de lui raconter notre rencontre. Je ne suis pas persuadé qu'elle apprécierait de savoir combien je me suis conduit en véritable connard. J'imagine bien lui dire : "Oh tu sais, rien de grave, je l'ai juste traitée de grosse vache !". Bon, ceci dit, elle s'est plutôt bien défendue il faut l'avouer. J'espère juste qu'elle ne prenne pas en grippe Hope à cause de mon attitude envers elle, bien qu'elle ne semble pas être ce style d'instit', mais sait-on jamais. À priori, la hache de guerre est enterrée, nous verrons bien. Je ne m'attendais tellement pas à la revoir, et encore moins dans ces circonstances. Quel choc ! Ses filles et ma baby avaient l'air de bien s'entendre lors de la réunion d'entrée, si seulement cette année pouvait mieux se passer que la précédente. Je ne supporterai pas que ma fille subisse encore les moqueries des autres gamins. L'année dernière, j'ai laissé cet abruti de maître gérer, mais tu parles, il n'a rien fait du tout. Si ça se reproduit, je m'en occuperais moi-même et irais trouver les parents !

— Lyam, je t'ai posé une question.

— Pardon, je pensais à Hope, je souffle. On s'est croisé au pub une fois avec les mecs.

— Ne me dis pas que tu as agi avec elle comme avec les autres ?

Houla, non ! Ça ne risque pas d'arriver ! Trop teigneuse, petite et en chair.

Trop comme Erin.

Je préfère m'oublier avec des nanas aux grandes et fines jambes, comme sa copine. Et même si elle m'avait tapé dans l'œil, je ne vais pas coucher avec la maîtresse de ma fille, ce serait bien trop d'emmerdes.

— Non, j'ai pas baisé avec elle.

— Ton langage, Lyam ! Tu sais très bien que je n'aime pas lorsque tu parles comme ça.

Je lui sers un sourire contrit alors qu'elle secoue la tête dépitée.

— Tu sais, c'est plus une femme comme cette madame Healy qu'il te faudrait, rajoute-t-elle. J'ai d'ailleurs vu qu'elle ne portait pas d'alliance.

Ah ça, aucune chance !

— Oh non, maman ! Oublie tout de suite. Il ne se passera rien entre Beibhinn et moi.

— C'est dommage, elle est vraiment charmante et semble si douce.

J'éclate de rire devant le regard ahuri de ma mère. Douce ? Ce n'est pas le premier mot qui me vient en tête quand je pense à elle.

— Tu sais, j'aimerais tellement te voir épanoui avant qu'il ne m'arrive quelque chose.

Je perds instantanément mon sourire. Le souvenir de mon père malade me revient en pleine tronche. Mes mains se mettent à trembler en serrant le volant.

— Tu es malade ? je lui demande des trémolos dans la voix.

— Oh non, mon Lyam ! Désolée, je ne voulais pas te faire peur.

Sa main se pose sur ma jambe agitée en signe de réconfort.

— C'est juste que je ne suis pas éternelle, ta sœur va construire sa vie et...

Faded Sparks [En Cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant