Chapitre 2

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Diana

« Tu ne connais jamais personne réellement. Ni elle, ni ses intentions »

— Attention, ne t'approche pas trop de l'eau !

Daniel suivait le niveau de la marée, en accompagnant les mouvements d'oscillation de l'eau. Il ne pleuvait pas, nous laissant ainsi nous promener sur le sable de la plage comme je l'espérais hier soir. Cette dernière était quasi déserte, contrairement au restaurant que l'on avait quitté il y a plusieurs minutes.

Le mauvais temps installé depuis quelques jours était toujours d'actualité. La vue sur l'océan me permettait de m'en rendre compte. Son bleu était sombre, le faisant paraitre plus terrifiant, et il était plus déchaîné que d'habitude, ce qui n'échappa pas à mon père.

— La tempête à l'air d'avancer à grands pas.

— Et pourtant son pic n'est attendu que pour le week-end prochain, fis-je remarquer.

La côte ouest était rarement touchée par les intempéries hivernales. La pluie de temps à autre ainsi que des températures plutôt douces était ce dont nous étions habitués à avoir. Pourtant, la fin de ce mois de novembre s'annonçait différente. Bien que rien de dangereux ne soit prévu.

— Ce qui veut dire que le vent et la pluie vont souffler toute cette semaine, alors tu feras bien attention d'accord ? Habille Daniel de façon à ce qu'il ne tombe pas malade. Ne laisse aucune fenêtre ouverte, au risque de retrouver l'appartement inondé et de provoquer des courants d'air. Fais des courses pour la semaine entière, afin de t'éviter des sorties inutiles.

— Je sais papa, l'interrompis-je en plein monologue, je sais. Ce n'est pas comme si je m'occupais de Daniel et de la maison depuis toujours.

Un silence suivit mes dernières paroles. Un silence animé par le vent qui soufflait.

— Désoler, ajoutai-je aussitôt, je voulais dire que je gère la situation, tu n'as pas à t'en faire. Et tu devrais toi aussi faire attention d'ailleurs, les alentours de San Francisco seront également touchés.

— Non, tu as raison. Mes conseils sont les seules choses que je puisse t'apporter, c'est pourquoi je me permets de t'en donner même si je sais que tu gères très bien la situation, comme toujours.

— Tu penses que tu pourras rentrer à la maison le week-end prochain ?

— Tout dépendra de la météo. Je te tiendrais au courant tout au long de la semaine.

Ne pouvant pas admirer le coucher de soleil, dissimuler par le ciel gris et nuageux, nous continuâmes à longer la plage jusqu'à ce que le temps s'assombrisse un peu plus.


***

— J'espère que mes enfants ne sont pas trop durs à vivre, dit mon père en fouillant la poche intérieure de sa veste marron.

— Vous rigolez ? Depuis le temps vous devez savoir que ce sont les enfants les moins difficiles que j'ai pu connaitre.

Je regardai Noor, un demi-sourire sur aux lèvres.

— Il est vrai que s'occuper d'un enfant retarder qui ne sait pas se faire comprendre par la parole c'est plus facile, ironisai-je en faisant référence à mon frère.

Je reçus une frappe sur mon épaule, en signe de réprimande de la part de Noor, qui me fit perdre l'équilibre alors que j'étais adossé contre le meuble à chaussure de son couloir.

— Diana, reprit mon père.

— Je plaisante.

— Bon, continua-t-il une fois ce qu'il cherchait en main, il y a des chances que je sois absent le week-end prochain à cause de la tempête, alors tenez. La paie du mois de novembre s'y trouve entièrement.

THE LITTLE ANGELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant