Épilogue

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– Niccolò ! Vieni subito qui !

Chiara appelait notre fils premier né, depuis l'étage, et ce dernier, plongé dans la lecture des Contes de Noël de Charles Dickens, grogna véritablement. Il avait tellement grandi ces derniers temps que j'avais du mal à me dire qu'il avait déjà 7 ans. Il leva son joli minois si semblable à celui de sa mère dans ma direction.

– Je suis obligé d'y aller Papa ?

– Oui, et dis à ta sœur d'arrêter d'embêter Lili. Je sais qu'elle adore voir sa cousine, mais ce n'est pas une raison. Elle a des examens après les vacances de Noël et elle doit réviser. Tout comme Andor !

Mon fils se traîna à l'étage après avoir refermé son livre à contre-cœur et m'envoya sa petite sœur. Aurora pointa son visage et me fit un large sourire.

– Ze suis contente.

– Pourquoi mon petit amour... ?

– Parce que z'adore Noël !

Du haut de ses quatre ans, ma fille était sûrement la petite la plus fatigante de toute la famille. Elle était si enthousiaste sur tout ce qui se trouvait à proximité d'elle et posait toujours des questions, curieuse de mieux comprendre le monde. Elle se fourra dans mes bras.

– Dis... ze peut aller voir Asmund dans l'Arène ? Il est avec Nonno.

– File, mais tu mets ton manteau !

Ma mère, qui arrivait dans le salon avec deux tasses, me sourit avec compassion.

– Imagine son énergie multiplié par trois et tu n'auras qu'un mince aperçu de ce que vous m'avez fait subir ton frère, ta sœur et toi.

– Tu exagères...

– Oh que si... tu verras quand votre dernier sera né. Vous serez sur les rotules ! Je crois que ta sœur et son mari doivent arriver d'ici trente minutes. Je suis tellement contente que vous ayez tous pu venir ici cette année encore !

Vivi et Cosimo avaient convolé en juste noces quatre ans après notre propre mariage et à l'issue de la cérémonie vraiment magnifique où Chiara avait versé toutes les larmes de son corps, son petit frère était lui-même devenu un vampire.

La théorie de Brune selon laquelle les âmes sœur pouvaient procréer s'était révélé exacte le jour où Vivi était tombée enceinte de son premier enfant. Elle ne devait pas tarder à accoucher d'ailleurs, mais avait fait tout le chemin pour venir ici, dans la maison familiale, pour Noël.

– À quoi songes-tu, fils ?

– Tu crois qu'Asmund va un jour accepter de se caser avec la demie-sœur de Chiara ?

– Non, je ne pense pas qu'il soit prêt. C'est encore un enfant, tu sais... il n'est pas prêt de tomber amoureux et de vouloir fonder sa famille. Et puis, elle est encore très jeune.

– Autant que moi lorsque j'ai rencontré Sigmund... intervint ma femme.

Ma femme. Elle avait coupé ses cheveux et légèrement vieilli son apparence, comme nous tous, depuis ce don confié par Brune. Elle avança d'un pas léger vers nous et elle me vola ma tasse de boisson.

– Tu devrais l'inviter ici pour Noël ma chérie, sourit Maman.

– C'est fait. Søren me l'a demandé avant-hier. Et elle arrive un peu plus tard dans la journée.

Mes parents s'étaient également subtilement vieilli au cours des ans et ma mère avait laissé ses cheveux devenir légèrement grisonnant. Elle était toujours d'une beauté remarquable. Ma sœur et mon beau-frère arrivèrent et la maison se remplit de rire et d'embrassade. Cosimo et Chiara se parlaient à une vitesse folle en italien tandis que ma sœur s'était calée contre moi, une main sur son ventre arrondi.

Maudit Noël !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant