Chapitre 4 - Dylan

199 16 0
                                    

Lorsque ses mains ont touché mon torse, ses joues se sont colorées d'un rouge écrevisse. Je me suis retenu de me marrer, me disant pourtant à quel point elle était belle quand elle était gênée. Je ne la connais pas, et pourtant, j'aimerais en savoir tellement plus sur elle. Peut-être que Thomas pourra poser des questions à son amie pour que j'en sache plus sur cette fille.

Elle est au milieu de la foule et danse, bien qu'elle semble tout sauf à l'aise, chose que sa meilleure amie ne remarque apparemment pas, bien trop occupée à se frotter contre un homme.

J'observe Megan et, lorsqu'un mec s'approche d'elle et qu'elle cherche comment fuir, je n'hésite pas une seconde et la rejoins.

— Désolé, mec, dis-je en arrivant, elle est déjà prise.

Il me fusille du regard, puis fixe Megan dans les yeux à la recherche d'une réponse. Lorsqu'elle comprend mon intention, elle se contente de hocher la tête en silence. Immédiatement, l'emmerdeur se casse, me laissant seul à seule avec Megan.

— Ne crois pas que je vais te remercier, grogne-t-elle en m'évitant pour rejoindre sa place sur le banc.

Je la suis, et pose mon cul juste à côté d'elle, gardant cependant une certaine distance qui, je l'ai compris grâce à ses différentes réactions, est importante pour elle. Ses yeux se posent sur moi.

— T'es décidé à me faire chier, hein ?

Je lâche un rire.

— Un « merci de m'avoir sauvée de cet emmerdeur », ça aurait été un peu plus cool. Mais on dirait que je vais me contenter de l'insulte gratuite.

— Je ne suis pas une princesse qui a besoin d'être délivrée de sa tour gardée par un dragon, tu sais ? maugrée-t-elle.

— Ouais, je crois que je le sais. T'es plutôt compliquée dans ton genre. Alors, c'est quoi, ton histoire ?

Elle souffle, puis me fixe droit dans les yeux.

— Laisse-moi être plus claire. Toi et moi, on se connaît pas, et tu peux toujours crever pour essayer d'avoir rien que des miettes d'informations sur ma vie !

— Hum... j'en doute, rétorqué-je avec un sourire en coin.

Je me retourne vers Thomas et l'interpelle.

— Fais revenir ta pote. On va faire un jeu, lui annoncé-je.

À côté de moi, Megan se crispe.

— Tu as peur que ta pote révèle tes plus grands secrets ?

— Ça risque pas.

Je ris jaune.

— T'es sûre ? Même après avoir bu trois cocktail en ayant rien mangé ?

— Oui. Parce qu'elle ne peut pas révéler des informations qu'elle ne connaît pas.

Cette fois, mes sourcils se haussent.

— T'es en train de me dire que ta meilleure amie n'est au courant de rien ? Comment c'est possible ? Je connais tout de la vie de ces trois zigotos.

Je désigne Julian, John et Thomas d'un mouvement de menton.

— Je n'ai pas dit qu'il y avait quelque chose. Peut-être ai-je simplement une vie tout à fait normale, comme tous les gens de notre âge.

— J'en doute. T'es facile à déchiffrer. Les mecs te dégoûtent, en particulier les contacts physiques avec eux.

Ses yeux s'arrondissent, mais elle reprend aussitôt sa face impénétrable.

— Les discussions aussi, ça me dégoûte. Arrête de me parler et laisse-moi tranquille.

— Comme tu veux, princesse.

Elle grogne en marmonnant quelques injures.

Enfin, Thomas revient avec Rim, encore plus bourrée que je ne le pensais.

— Tu m'as cassé mon coup ! ronchonne-t-elle. T'es vraiment pas cool, Thomas !

— Ouais, ouais, allez viens.

J'attrape une bouteille de bière vide et annonce :

— On va faire le jeu de la bouteille.

Je sens Megan se crisper à mes côtés, si bien que je me dépêche de terminer ma phrase :

— Mais au lieu d'embrasser la personne désignée, on va devoir lui poser une question à laquelle elle devra répondre.

— J'me casse, déclare Megan en se levant pour se diriger vers Rim. Toi, tu viens avec moi.

— Au revoir, les garçons, marmonne celle-ci en riant bêtement.

Je fais un mouvement de la main en les regardant s'éloigner vers une petite rue. Si j'avais des couilles, je me lèverais pour les accompagner jusque chez elles. Mais comme l'a si bien spécifié Megan il y a quelques minutes, ce n'est pas une princesse en détresse, elle n'a pas besoin de moi. Et je sais que ce serait de trop.

Ainsi, je reste assis sur ce foutu banc, immobile, en ignorant ce que me disent mes potes. Je suis concentré sur cette fille aussi mystérieuse que belle, me promettant de trouver dans quelle entreprise elle bosse.

Et de déceler sa vérité la plus enfouie.

Heart Racing [SOUS CONTRAT D'ÉDITION NISHA ET CÆTERA]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant