Les combats de Grégoire ( Thème : Scène de combat)

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Grégoire se tient accroupi juste avant l'orée de la forêt, camouflé par la végétation dense qu'elle lui procure

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Grégoire se tient accroupi juste avant l'orée de la forêt, camouflé par la végétation dense qu'elle lui procure. Il se cale et s'apprête à lever ses yeux vers l'horizon lorsqu'ils sont retenus par une masse noire se déplaçant sur une feuille à proximité. Il se contient pour ne pas partir en courant alors qu'un frisson de frayeur lui parcourt la colonne en la découvrant. Son arachnophobie est bien la seule peur qu'il peine à maîtriser et à contenir, pourtant il n'est pas facile à effrayer. Mais, ce n'est vraiment pas le moment d'y céder...

Il se décale pour s'installer loin de cette écœurante créature afin d'observer leurs adversaires qui s'engouffrent dans la clairière et avancent inexorablement dans leur direction. Étrangement, cette horde d'ennemis l'effraie bien moins que l'horrible araignée velue croisée juste avant.

"Nous devons les arrêter !" se dit-il au plus profond de lui. En effet, il ne connaît que trop l'enjeu de cet affrontement. Ils ne peuvent absolument pas les laisser atteindre la Forêt des Saules. Ils doivent les arrêter ici, dans la clairière. Il pense cette phrase si fort qu'il la murmure sans même s'en apercevoir.

— Eh bien, allons-y alors ! lui suggère Camila qui se tient désormais à ses côtés.

— Qu'est-ce que tu fais là ? lui demande-t-il tout en se relevant.

— J'suis venue faire du tricot ! lui rétorque-t-elle ironiquement.

Grégoire arque un sourcil suite à sa réplique alors qu'elle l'observe avec un discret sourire en coin.

— Benêt, va ! Nous sommes venues en renfort, lui dévoile-t-elle en montrant les femmes qui l'accompagnent.

Il se retourne pour les contempler. Les trois quart des femmes du village se tiennent derrière Camila, toutes armées soit d'une épée et d'un bouclier, soit d'un arc et ses flèches.

— Mais... non... je ne peux pas vous laisser faire...

— Ça suffit ! Nous nous entraînons autant que vous et sommes toutes volontaires pour être ici ! Nous savons nous battre ! Nous ne laisserons pas nos hommes partir à l'abattoir ! lui déclare Camila avec détermination sans lui laisser le temps de finir sa phrase.

— Camila... chuchote Grégoire avec émotion.

— Ce n'est pas le moment de faire dans le sentiment ! Si tu espères partager ma vie un jour, commence par nous mener à la victoire, lui rétorque-t-elle alors qu'un sourire béat apparaît sur le visage de leur leader. Par Gaïa, efface ce sourire niais, tu n'as pas encore prouvé que tu mérites ta place à mes côtés.

— Je sais, mais j'avais envie de savourer cette petite victoire avant d'entreprendre la basse besogne qui nous attend, lui réplique-t-il avec un petit sourire en coin.

Puis, il se retourne vers ses camarades. Même s'il souhaitait préserver les femmes du village en les gardant au maximum hors du conflit, il est heureux qu'elles soient à leurs côtés, ils ne seront pas de trop tous réunis. Et, il est hors de question qu'il leur manque de respect en les congédiant. Elles sont toutes d'excellentes combattantes, comme tous les membres de son peuple.

— Mesdames, bienvenue dans cet affrontement. Si vous voulez bien rejoindre vos factions respectives, nous allons bientôt débuter l'offensive, leur dit-il alors qu'il s'aperçoit qu'un jeune garçon se tient parmi elles.

En s'approchant de lui, il se rend compte que ce n'est qu'un adolescent. Pourtant, il arbore un regard déterminé pour faire comprendre à Grégoire qu'il ne le laissera pas le renvoyer au village. De toute façon, il n'en a pas l'intention. Il ne lui fera pas cet affront, même s'il le trouve un peu trop chétif pour aller au combat au corps à corps.

Il connaît son potentiel et sait qu'il sera bien plus utile avec un arc, des flèches et l'équipement aérien. Il est un voltigeur né et sera bien plus utile dans cette faction. Il lui donne donc sa nouvelle affectation en lui tendant le matériel qui lui sera nécessaire. L'adolescent, fier du choix de leur chef, installe à sa taille l'équipement tridimensionnel, puis saisit l'arc et accroche sa réserve de flèches.

— Mes amis, il est l'heure... leur précise Grégoire.

Il dégaine ses deux épées, puis il se retourne. Pas besoin de faire un long discours, c'est inutile pour le peuple de la Forêt des Saules. Depuis leur naissance, veiller sur leur domaine est un devoir. Jamais aucun être malfaisant n'atteindra le Saule Légendaire tant que l'un d'entre eux sera en mesure de combattre.

— POUR GAÏA ! hurle-t-il en levant une de ses épées.

— POUR GAÏA ! crient à leur tour tous les villageois.

Les archers se répartissent tout autour de la plaine. Les voltigeurs déclenchent leur matériel, montent dans les arbres avec agilité et se meuvent avec légèreté et rapidité parmi les branches pour épauler leurs camarades qui courent dans la clairière en direction des adversaires. Les flèches sont tirées avec précision. La plupart font mouche et atteignent leur cible. Ils ne peuvent pas se permettre le luxe de manquer leur but. Il y a au moins dix ou douze adversaires pour un villageois.

Grégoire est le meilleur combattant du village, il manie ses épées avec précision et rapidité. La première stoppe les attaques de ses adversaires sans difficulté, puis la seconde délivre sans attendre la réponse. Elles tranchent les membres, les têtes, transpercent tour à tour les adversaires. Le jeune guerrier se décale à droite, à gauche, se baisse ou tourne sur lui-même telle une danse qu'il exécute comme s'il en connaissait instinctivement tous les pas. Ses armes le suivent naturellement, comme si elles étaient un simple prolongement de son corps.

Camila n'a pas à rougir, même si son niveau n'est pas aussi élevé que celui de Grégoire, elle part avec son bouclier les assauts de ses adversaires, puis entaille gravement leurs chairs tout en se déplaçant avec agilité et rapidité. Elle ne craint aucunement de planter son épée dans les entrailles des immondes créatures qu'elle affronte.

Tous les membres présents se battent avec détermination et font preuve d'un courage sans faille, tous mus par l'espoir d'offrir un avenir à leurs enfants de par leur victoire, mais aussi par celui de rentrer à la maison.

Les tintements des lames qui s'entrechoquent raisonnent dans les moindres recoins de la clairière alors que les sifflements des équipements de voltige et des flèches qui s'abattent se font entendre régulièrement. Petit à petit, la horde d'ennemis diminue en masse. Leurs corps inertes commencent à recouvrir l'herbe de la plaine qui se teinte progressivement d'un rouge foncé.

La volonté sans faille qui élève et transporte les villageois n'aura pas été suffisante pour les sauver tous. Malgré tout, leur ennemi comprend qu'ils lutteront même en enfer s'il le faut et qu'ils ne tomberont pas dans les ténèbres sans combattre. Ce n'est pas aujourd'hui qu'ils feront faiblir les hommes et les femmes de la Forêt des Saules. La horde obscure fait donc le choix de renoncer et bas en retraite en abandonnant leur projet d'invasion. La bataille prend ainsi fin et les assaillants encore vivants quittent tous la Clairière Dorée.

Grégoire cherche Camila des yeux. Il laisse sortir un petit soupir de soulagement lorsqu'il l'aperçoit. Désormais, l'heure est à prendre soin des blessés et récupérer les dépouilles des camarades tombés. Il pourra ensuite entreprendre son second combat, qui celui-ci sera bien plus agréable : gagner le cœur de Camila.

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