Chapitre 5 - Vérités douloureuses

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POV Misaki

Je commençais tout de même à me faire du mouron pour Aikawa. C'était vraiment inhabituel qu'elle ne réponde pas à mes appels... Ma théorie était qu'elle était au volant mais sa demeure n'était pas si loin de celle d'Usagi, à quelques kilomètres seulement. Et si elle avait eu un accident de la route ? Ils en parleraient sûrement dans le journal télévisé ce soir. Il fallait que je guette ça. Mais d'abord, il fallait que je puisse parler avec Usagi. Il était en route pour l'université et n'en aurait sûrement que pour quelques minutes, comme d'habitude. Un grand silence s'était installé dans la conversation que nous entretenions, Sumi-senpai et moi.

"- ... Donc nous allons attendre qu'Usami Akihiko arrive ?

- Oui, désolé senpai... Si tu veux partir, tu peux, je ne te retiens pas inutilement. De toute façon, il ne devrait pas trop tarder à arriver."

Il acquiesça avant de m'ébouriffer les cheveux et partir à l'opposé, sac sur l'épaule. Je continuais de lui sourire jusqu'à ce que je ne puisse plus voir son visage. Au moins, quand la voiture arriverait, les deux ne se disputeraient pas. Nous n'avions pas le temps. Mais pourquoi est-ce que je ne ressentais rien quand Sumi-senpai me touchait ?... Quand Usagi me touchait, mon coeur commençait à battre la chamade, j'en avais presque du mal à respirer. Pourquoi ?...

Est-ce que je... Je l'aime vraiment ?

Je restais silencieux un moment avant de me rendre compte de ce que je pensais et rougir brusquement. C'était impossible. Ce n'était pas parce que je vivais avec lui et que j'avais des rapports avec lui que je l'aimais... J'essayais de me persuader mentalement, même si j'avais de légers doutes. Mais je ne voulais pas qu'ils existent. Je voulais que tout ce supposé "amour" entre nous deux disparaisse. Je voulais qu'il arrête de me le répéter. Je voulais...

"- Raaaaaaah ! Je ne suis pas gay, bon sang !"

Le fait de l'être serait-il réellement dérangeant ? Mon frère ferait sûrement une tête bien étrange, mes parents se retourneraient peut-être dans leur tombe mais non, ça ne l'était pas vraiment. Ce qui pouvait me déranger plus que tout... Était que ça puisse peut-être être lui. Mais j'essayais de me faire une raison, peut-être en vain.

De toute façon, il a déjà Aikawa alors pourquoi est-ce qu'il voudrait d'un gamin qui vient d'entrer à l'université comme moi ? Je ne suis que le substitut de mon frère...

Je fus sorti de mes pensées lorsque j'entendis le bruit d'une voiture de sport qui m'était plus que familière. Il était donc enfin arrivé. Je poussais un petit soupir rapidement, avant de me ressaisir. Je devais prendre un air énervé. Ce point là de la conversation n'était pas particulièrement difficile. Lorsqu'il ouvrit la vitre, je pris la clenche de la porte sans rien lui dire avant d'ouvrir la portière et entrer dans la voiture. Je posais mon sac à mes pieds avant de regarder le conducteur de la voiture, qui semblait plutôt blasé à l'idée de me revoir plus tôt que prévu. Est-ce que, intérieurement, j'espérais plus ? Non... Enfin, je ne pense pas ?

"- Allons faire les courses, tu veux ?"

Il acquiesça d'un petit signe de la tête avant de prendre le volant à nouveau, appuyant doucement sur l'accélérateur. L'ambiance dans l'air était plutôt tendue... Je fermais les yeux un instant avant de les rouvrir à nouveau. J'étais plutôt fatigué, mais il n'était pas question que je puisse m'endormir à côté de lui et en voiture, alors que je devais lui parler de quelque chose d'important. Enfin, je commençais à jouer avec mes mains nerveusement.

"- De quoi voulais-tu me parler, Misaki ?"

Je baissais légèrement la tête, regardant le sac à mes pieds. Je devais prendre mon courage à deux mains pour l'affronter. D'habitude, je n'avais aucun mal à faire ça. Mais là, bizarrement, je ne me sentais pas forcément de taille. Mais je devais impérativement me lancer. Je prenais une grande bouffée d'air avant de remonter la tête et regarder devant moi, mes yeux traversant le pare-brise sans pitié. Ma voix était posée, je n'avais pas peur. Finalement, pour ajouter un peu plus de confiance à mon discours, je croisais les bras sur mon buste fièrement.

Junjou DilemmaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant