Chapitre 4 - Qui est vraiment le démon ?

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POV Misaki

Je sortais de l'amphithéâtre en marmonnant légèrement, me demandant déjà comment j'allais réussir à effectuer la tonne de travail que le professeur Kamijou venait de nous donner. Heureusement, nous ne l'avions que 2 fois par semaine. L'idée même de le voir plus souvent pouvait presque me rendre malade. Après avoir quitté la salle, je prenais mon emploi du temps avant d'écarquiller les yeux : Kamijou était le seul cours que j'avais de toute la journée ? J'avais presque envie de pleurer de joie. Je pourrais prendre tout mon temps pour faire les courses et quand même rentrer plus tôt ! Quelle sacrée aubaine !

"- Sumi-senpai, la journée est déjà terminée !

- Ah oui, c'est vrai... Tu veux venir passer prendre quelque chose à la maison ? Boire un verre, par exemple ?"

A cette heure-ci ? La journée venait simplement de commencer... Je rallumais rapidement mon portable avant de regarder si j'avais des messages distraitement. L'idée d'aller faire un tour chez lui ne me déplaisait pas, loin de là. C'était quelque chose auquel Usagi avait toujours été fermement opposé. Je n'avais aucune idée de l'apparence de la maison de mon camarade, je me demandais même dans quel quartier il habitait. Avait-il une maison ? Un appartement ? Un pavillon ? Après avoir rencontré Usagi, je pouvais m'attendre à tout. Je remarquais alors que j'avais un appel manqué, avec un message laissé sur le répondeur. Fronçant légèrement les sourcils, je remarquais qu'il venait d'Aikawa.

"- Mi... Misaki. C'est Aikawa... Je... Je ne veux plus être l'éditrice d'Usami Akihiko. Je suppose que tu es en cours... Il est parti brusquement tout à l'heure et... Et je ne l'ai pas revu depuis... T... Tu lui diras que la publication de ses romans sont... En suspens. J'ai laissé des pâtisseries... Dans la cuisine... Et il doit se trouver un nouvel éditeur..."

Renoncer à publier Usagi ?... J'ouvrais légèrement la bouche en guise de surprise non dissimulée. Aikawa avait traversé bien des crises en tant que son éditrice mais elle n'en était jamais arrivé au point de carrément renoncer et baisser les bras. Dans son message, sa voix était faible et on entendait des sanglots dans son discours. Qu'avait donc bien fait Usagi pour la bouleverser à ce point ? Je sentais la colère monter en moi. Je lui avais dit de la ménager et faire son travail correctement ! Pourquoi ne pouvais-je jamais compter sur lui au final ? Je commençais à en avoir assez. Je me rendis enfin compte que Sumi-senpai me fixait depuis un long moment déjà.

"- Misaki ?

- Désolé Sumi-senpai, mais je vais être obligé de repousser ton invitation."

Je souriais, gêné, passant une main dans mes cheveux. Usagi, je te hais... Pourquoi devais-je à chaque fois faire des concessions ? C'est la base du couple mais... Pourquoi est-ce que je parle de couple ?... Nous n'avons rien d'un couple. Je le déteste, tout simplement. Mes joues commençaient à rougir doucement. Je détournais alors le regard pour le poser sur l'écran de mon téléphone, allant rapidement dans mes contacts pour appeler Aikawa. Je devais aussi parler à Usagi mais il passerait en second. J'appuyais alors sur le bouton pour lancer l'appel, avant de porter le téléphone à mon oreille et attendre. Attendre. Attendre. Je fronçais doucement les sourcils.

Aikawa ?... D'habitude elle répond toujours à mes appels... Qu'est-ce qu'il se passe ? Elle est peut-être simplement sur la route pour rentrer chez elle, pas vrai ?...

Sumi-senpai voyait bien que je commençais à m'inquiéter. Il posa une main sur mon épaule dans un petit sourire. J'étais désolé de ne pas pouvoir aller chez lui mais il semblait aussi avoir compris que cette fois, il se passait quelque chose de plutôt important. Il ne saurait pas quoi... Et à vrai dire, je ne savais pas vraiment ce qu'il se passait non plus. Je poussais un léger soupir avant de tomber sur le répondeur d'Aikawa. Elle était sûrement au volant en train de conduire pour rentrer chez elle et ne pouvait pas me répondre, ça devait sans nul doute être ça.

"- Aikawa ? C'est moi, Misaki. Je voulais simplement vous dire que je suis désolé pour ce qu'Usami a pu faire... Ne baissez pas les bras comme ça, je suis sûr que tout va finir par s'arranger, pas vrai ? Je vais le pousser pour qu'il termine ses manuscrits, quitte à ce que je l'empêche de dormir pendant plusieurs jours pour ça ! Rappelez moi dès que vous avez le message."

Je raccrochais alors avant de soupirer doucement. Usagi... Je retournais dans les contacts avant de cliquer sur son profil et appuyer sur le bouton pour l'appeler. Je savais qu'il ne refusait jamais un de mes appels, qu'il y répondait toujours. Il n'arrêtait pas de s'inquiéter, dès que j'étais seul... Bizarrement, il avait toujours peur qu'il puisse m'arriver quelque chose. J'attendis pendant quelques instants avant de l'entendre répondre. Je pris alors une voix sérieuse.

"- Misaki, qu'est-ce qu'il se passe ?

- Il faut qu'on parle, Usagi. C'est important. Comme j'ai fini les cours, je vais faire un tour à la supérette et j'arrive.

- Non, je préfère venir te chercher directement, on pourra déjà parler pendant le trajet. Je n'ai qu'à commander quelque chose à emporter pour ce soir et ça ira très bien comme ça. Ça te va ?

- J'ai besoin de te parler rapidement alors oui. Prends quand même ton temps sur la route pour éviter d'écraser quelqu'un, je suis en bonne compagnie. Je t'attends devant la porte Nord de Mitsuhashi. A tout à l'heure."

Je raccrochais sans un autre mot, rangeant mon portable avant de regarder Sumi-senpai dans les yeux. J'espérais qu'Usagi avait une bonne excuse... Enfin, plutôt une excellente excuse. Étais-je au moins capable de le pardonner ?


POV Usagi

Cigarette toujours dans la bouche, je quittais la demeure avant de partir à pied en direction du centre-ville, qui ne se trouvait qu'à quelques pas de là. J'avais encore du temps avant que Misaki n'arrive... Du temps pour me calmer. J'avais vraiment eu besoin de partir m'aérer l'esprit, histoire de ne pas frapper du poing violemment sur la table. Il fallait vraiment que j'apprenne à me contrôler. J'avais l'impression d'avoir fait une énorme bêtise. Certes, j'en avais fait une. Le visage de mon éditrice ne m'avait pas trompé. Elle avait craqué.

Dès que Misaki rentrera de l'université, tout ira mieux.

Marcher. Je n'étais pas tellement adepte de la marche mais c'était un bon moyen de prendre l'air, même si la fumée de la cigarette était mêlée à l'air pur. Mes poumons n'avaient pas encore cédé, heureusement. Misaki m'en aurait tellement voulu... Il voulait mon bien et je voulais le sien. Tout revenait toujours à Misaki au final. Je fermais les yeux dans un soupir, m'arrêtant au coin d'une rue. J'étais parti assez loin dans la ville, je décidais alors de faire demi-tour pour voir si Aikawa avait quitté la maison. Portable dans la poche, je l'entendis vibrer. Je recevais un appel. De qui était-ce ? Je pris mon smartphone rapidement avant de répondre. Misaki.

"- Misaki, qu'est-ce qu'il se passe ?

- Il faut qu'on parle, Usagi. C'est important. Comme j'ai fini les cours, je vais faire un tour à la supérette et j'arrive.

- Non, je préfère venir te chercher directement, on pourra déjà parler pendant le trajet. Je n'ai qu'à commander quelque chose à emporter pour ce soir et ça ira très bien comme ça. Ça te va ?

- J'ai besoin de te parler rapidement alors oui. Prends quand même ton temps sur la route pour éviter d'écraser quelqu'un, je suis en bonne compagnie. Je t'attends devant la porte Nord de Mitsuhashi. A tout à l'heure."

Je n'eus même pas le temps de répliquer qu'il m'avait déjà raccroché au nez. De quoi voulait-il me parler ? De Sumi-senpai ? Ou peut-être qu'Aikawa l'avait appelé ?... Je ne savais pas encore ce qu'il voulait me dire et ce dont il voulait me parler. Je rentrais rapidement dans la demeure, remarquant au passage que mon éditrice était partie sans son document et que mon PC était intact. Sans plus de réflexion, je prenais les clés de la voiture de sport avant de partir dans le garage et monter rapidement, mettant le contact. Il était temps de savoir ce que Misaki voulait me dire.

Junjou DilemmaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant