Chapitre 7 - De courtes explications valent mieux qu'un long discours

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POV Usagi

Pourquoi les minutes me semblaient si longues, le temps si lourd et pesant ? J'étais assis dans la salle d'attente, les deux mains liées ensemble, mes doigts se touchant et s'entremêlant, les coudes posés sur mes genoux pliés, les deux pieds fermement appuyés au sol. Cela faisait déjà une bonne heure que nous étions arrivés à l'hôpital, et que je restais là à attendre que quelqu'un vienne m'informer de la santé de l'étudiant. Décidément, informer les autres n'était pas une de leurs priorités ici... Aikawa était aussi dans une de ces chambres, sûrement non loin de Misaki. Plus j'y pensais, plus c'était de sa faute. La faute de mon éditrice, dans le sens où si elle n'avait pas tenté de mettre fin à ses jours, Misaki n'aurait pas sauté pour essayer d'aller la sauver, et nous ne serions pas là. Mais si je n'avais pas poussé mon éditrice à bout, elle serait allée au bureau comme d'habitude et je serais simplement parti chercher le brun à l'Université après ses cours, nous aurions été faire les courses. 

Quelle idée aussi, d'être monté sur ce pont... 

De toute façon, j'allais devoir aller faire les courses à un moment ou un autre, puisque le réfrigérateur était affreusement vide. Je secouais doucement la tête dans un soupir, pressant finalement mes paumes contre mes yeux : sur qui rejeter la faute ? Et surtout, est-ce que ça allait réellement changer quelque chose que l'on trouve un fautif ou non ? Non. Absolument pas. Ce qui est fait est fait, comme on dit, et le retour en arrière n'est pas possible. Je sentis une main se poser doucement sur mon épaule, ce qui me fit instantanément relever la tête et déloger mes paumes de mes yeux. Je dévisageais la personne à côté de moi, qui s'avérait être une infirmière. Elle allait sûrement pouvoir me donner des informations précieuses sur les deux. Etaient-ils encore en vie ? On m'aurait sûrement prévenu un peu plus rapidement que ça s'ils étaient... Je préférais ne pas y penser et tout simplement me dire que les deux allaient bien.

"- Usami Akihiko ?

- En personne. Que se passe-t-il ? Comment vont Misaki et Aikawa ?

- Ils semblent tous les deux aller plutôt bien pour le moment, monsieur. Ils étaient en hypothermie mais leurs corps se sont réchauffés. Misaki Takahashi s'est réveillé il y a peu de temps, il s'est plaint d'avoir mal à la cheville mais ce n'est qu'une blessure superficielle. S'il la ménage le temps de quelques jours, il n'en sera plus rien. Quand à Eri Aikawa, elle ne s'est pas encore réveillée mais ne devrait plus tarder. Elle avait apparemment bu. L'état de Misaki Takahashi ne nécessite pas qu'il reste plus longtemps, vous pourrez rentrer avec lui."

Je laissais échapper un long soupir, me disant que j'avais réellement été trop loin avec l'éditrice. De là à ce qu'elle tente de mettre fin  à ses jours, j'avais du mal à y croire. Elle était pourtant particulièrement forte. Elle avait sans doute du craquer, comme la plupart des gens sous la pression intense. Si elle acceptait de rester en tant que mon éditrice, il allait falloir que je la ménage un peu elle aussi. Mais de toute façon, je savais que Misaki serait là pour veiller au grain si je manquais réellement de respect. Au moins, cela avait eu le mérite de lui faire comprendre que je n'étais pas d'humeur en ce moment... Mais ça ne justifiait absolument pas mon comportement envers elle, et surtout envers mon Misaki. Je l'avais blessé. Même si il essayait de se construire une carapace dans laquelle il se cachait parfois, j'arrivais tout de même à le connaître, petit à petit. Lui aussi avait appris à me connaître. Il savait quand il ne fallait pas m'énerver.

"- D'accord, est-ce que je peux aller voir Misaki ?

- Bien sûr, suivez moi s'il vous plaît."

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 13, 2015 ⏰

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