Comment leurs dire ?

Partie 6

Tony se rappelait encore de la première grosse frayeur que lui avait fait Peter, il se souvenait de chaque détail, chaque parole, chaque battement de cœur...

Ce jour là Peter avait cinq ans, il avait passé la journée à courir partout dans le penthouse, dans le parc, sans jamais s'arrêter : une vraie pile électrique. L'enfant faisait l'avion dans le salon, courant autour du canapé où était assis son père.

-Peter, tu ne veux pas arrêter et venir t'assoir à côté de moi pour voir un dessin animé ? Tu me donnes le tournis, rigola doucement Tony

Le petit garçon s'arrêta net regardant, les yeux brillants, son père, un immense sourire sur les lèvre. Sa respiration était forte et saccadée mais Tony ne s'inquiéta pas, le petit n'avait pas arrêté de courir de partout, normal qu'il soit essoufflé.

-Je vais aller chercher des plaids et des oreillers ! s'exclama Peter entre deux fortes respirations

Tony n'eut même pas le temps d'hocher la tête que l'enfant courait déjà dans le couloir, échappant à sa vision. Il entendit les petits pas s'éloignaient, disparaître et revenir, mais ils étaient plus lent, plus lourd. Et une respiration sifflante les accompagnait L'ingénieur avait commencé à se lever, inquiet, lorsqu'il entendit un bruit sourd, comme si quelque chose venait de tomber au sol. Les petits pas avaient disparu, mais pas la respiration sifflante qui se faisait plus bruyant de seconde en seconde. Sans perdre un instant, Tony courut dans le couloir, et son cœur rata plusieurs battements. Son fils, de cinq ans, était au sol, recroquevillé. Son petit poing tenait fermement son tee-shirt au niveau de sa poitrine, ses yeux étaient semi-ouverts et remplis de douleurs. Ses lèvres se teintaient légèrement de bleus et sa peau n'avait jamais été aussi blanche. Mais ce qui effrayait le plus Tony c'était sa respiration, il peinait à inspirer un bien trop léger filet d'air , donnant l'impression de respirer dans une pailles. 

-Oh mon Dieu...non non non....Peter....,babilla Tony les larmes aux yeux, sentant son cœur se briser, Friday appelle Bruce , vite !!

Il cria la dernière phrase en s'écroulant à genou près du corps de son fils, les mains tremblantes.

-Le Dr Banner a été prévenu, il arrive avec une équipe médical, informa l'IA quelques secondes plus tard

Tony, même si cette information le rassurait un peu, se sentait complètement démunis et effrayé face à la détresse de Peter, ne sachant pas ce qui lui arrivait. Il avait allongé son fils sur le dos, frottant durement son sternum, espérant l'aider à avaler davantage d'oxygène. 

-Aller mon grand, respire. Tu peux le faire ok ? Ça va aller. Tout va bien aller...

Peter le fixait, semi conscient, n'arrivant pas à comprendre les paroles de son père, tout était flou autour de lui. La seule chose dont il était conscient était la douleur dans sa cage thoracique, ses poumons réclamant de l'air.

Tony continuait à murmurer des paroles réconfortantes en caressant les boucles brunes et indisciplinés de son fils et en frottant, toujours, son sternum. Mais il dû se séparer de Peter lorsque l'équipe médical arriva enfin, ce fut Bruce qui le força à s'éloigner pour leur laisser l'espace nécessaire afin qu'ils puissent s'occuper de l'enfant, au sol, mal en point. Les images qui suivirent furent assez flous pour pour Tony, dont les yeux étaient brouillés par les larmes. Tout ce qu'il voyait était son fils, un masque à oxygène bien trop grand pour lui, sur sa bouche et son nez, luttant pour respirer. Il vu aussi l'équipe médical placer l'enfant sur le brancard avant de se diriger vers la Med Bay, il sentait la main de Bruce, rassurante, sur son épaule. Enfin il vit les portes de la salle de soin se fermer, laissant Tony, seul, les bras ballants, dans la salle d'attente silencieuse et bien trop oppressante. Il était resté un peu plus d'une heure, assis sur l'une des chaises inconfortables, en fixant le sol. Lorsque Bruce fut en fin de retour, Tony se leva brusquement.