Chapitre 6

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Au matin, Antoine se réveilla brutalement, grelottant de froid. « Ho non... » soupira t-il dans un demi-sommeil. Son pyjama était trempé de pipi, et une grosse auréole sombre se découpait sur le drap du lit. Il s'était fait dessus. Au bout de quelques secondes, il sortit du lit et se mit debout. Son pantalon était inondé, et le bas de son tee-shirt était aussi légèrement imbibé de son urine. « Merde... » se dit-il à lui même, constatant les dégâts. Il ne s'était pas raté.

Antoine essaya de se rappeler les paroles d'Émilie. Elle avait dit qu'il n'y avait pas problèmes, après tout ? Il tenta de s'apaiser en enlevant son pyjama et en se séchant rapidement le corps avec une serviette. En entrebâillant la porte, il vit que la salle de bains était occupée. Bon, il irait se doucher après. Antoine ouvrit la fenêtre pour aérer et enleva l'alèse et les draps sales, qu'il roula en boule au sol. Il remit rapidement un boxer et un autre pyjama propre, et se parfuma à la va vite. Ça ferait l'affaire le temps de prendre son petit déjeuner. Il veilla à bien fermer sa porte, et se mit en route pour la cuisine.

En sortant de sa chambre, il aperçut Valentin et Maxime remonter du petit dej, encore en pyjamas. Valentin, en montant les escaliers pour rattraper son frère, se dandinait comme s'il avait du mal à serrer ses jambes. Antoine jeta discrètement un coup d'œil à leur entrejambe, et se demanda un instant s'il ne rêvait pas. Une bosse bien visible sur le devant de leur pyjama indiquait sans nul doute qu'ils étaient encore dans leur couche de la nuit. En revanche, contrairement à la veille au soir, elle semblait avoir doublée de volume ! Chacun de leurs pas tirait mollement le tissu de leur pyjama d'un côté puis d'un autre, se tendant sur le renflement central qui s'enfilait entre leurs cuisses. Il était clair qu'ils avaient bien mouillé leurs couches et qu'ils n'étaient pas pressés d'enlever leurs protections avant de déjeuner.

- Hey, ça va Antoine, t'as bien dormi ? lança Maxime au garçon.
Antoine grommela quelque chose qui ne ressemblait pas certainement pas à un oui.
 - T'a fait des cauchemars ? demanda Valentin
 - Non, répondit Antoine en haussant les épaules.
 - Ben alors... quoi ? T'as un problème avec le lit d'Arthur ? Le garçon ne répondit rien.
- T'as pas fait pipi au lit, par hasard ? dit Maxime, qui semblait doué de dons télépathiques.
Antoine haussa les épaules en regardant le sol :
- Trop chiant, j'en ai marre...

Les jumeaux arborèrent une mine surprise, sincèrement étonnés que leur cousin puisse aussi faire au lit, surtout à son âge.
- Mince alors. C'est chiant oui... dit Valentin.
Maxime haussa les épaules :
 - Mais pourquoi tu demandes pas à maman de te laisser mettre nos couches ? C'est trop pratique !
 - Ah oui, renchérit Valentin, au moins le pipi nous réveille pas la nuit, et en plus c'est super confortable... Il plaqua sa main sans y penser sur son entrejambe, comme pour illustrer son propos.
 - ...surtout quand tu as fait dedans ! compléta Maxime en faisant un clin d'œil à son frère, semblant évoquer l'état dans lequel il étaient tous les deux. 

Antoine aurait trop aimé leur répondre simplement qu'il n'attendait que ça, mais il ne voulait pas montrer qu'il avait envie d'en remettre. Il devinait que cette envie était un peu suspecte, et préférait espérer que les choses viennent d'elles-mêmes :
- Je sais. Vous avez trop de chance. Mais je crois que ma mère voudrait vraiment pas.
 - T'es pas obligé de lui dire ! lui répondit malicieusement Maxime.
 - Oui, enfin ta maman lui en parlera forcément à un moment, et là je vais prendre cher... 

Les jumeaux semblaient sincèrement désolés pour leur cousin.
- Mince... C'est trop naze ! s'exclama Valentin.
 - Ouais, nous on kiffe trop, renchérit son frère. Mais on le dit pas trop à maman, parce qu'elle va finir par croire qu'on fait dedans exprès... rigola Maxime.

Antoine ne put s'empêcher de sourire, terriblement envieux des jumeaux. Si seulement il pouvait rien qu'un jour remettre une couche pour la nuit... Il s'imagina quelque secondes se lever dans un lit sec, la chaleur d'une protection bien remplie irradiant son entrejambe, comme quand il était plus petit. Hélas, ce paradis était définitivement perdu. Il garda quelques instants les yeux dans le vague, alors que Valentin et Maxime repartaient bruyamment en direction du salon, leur couche sale toujours aux fesses, une bande de plastique froissé dépassant légèrement sur leur tee-shirt. Il aurait bien aimé voir à quoi ces protections pouvaient ressembler quand elles étaient mouillées par ceux qui les portaient.

Antoine essaya de se rappeler si à leur age sa mère l'aurait laissé jouer à sa console dans sa couche de la nuit, mais il fut vite clair dans sa tête que non. Elle l'aurait forcément obligé à venir au petit déj lavé et habillé, c'est sûr. La permissivité de sa tante n'avait rien à voir avec celle de sa maman...

Les vacances d'AntoineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant