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YLEANA

Lycée Montaigne, Paris 6

Aujourd'hui, c'est mon premier jour dans ce
lycée, et les heures ont passé à une vitesse folle ! Les cours étaient intéressants, et les professeurs, passionnés par ce qu'ils faisaient, étaient agréables à écouter. Le seul problème, c'est la pause déjeuner qui semble interminable...

Un garçon, dont je ne connais pas le nom, me perturbe. C'est exactement le type que j'avais imaginé hier soir dans mon lit. Je me suis demandé à quoi pouvait bien ressembler un élève ici. Les adjectifs qui m'étaient venus à l'esprit étaient : grand, brun ou blond aux yeux bleus.

Je l'imaginais en pull bleu foncé et en jean Levi's plus clair. J'avais du mal à rester concentrée sur mon livre avec lui là, à quelques mètres de moi.

Ses magnifiques yeux bleus contrastaient avec son visage aux tons clairs. Il était absorbé dans la lecture d'un livre, et il avait l'air calme, passant doucement sa main dans ses cheveux courts couleur noisette.

Il devait mesurer environ 1m85, soit 15 centimètres de plus que moi !

Je m'aventure à la recherche du CDI, sans repères, avec mon livre, ma plaquette de post-it et ma trousse en main, comme une carte et une boussole.

— Tu cherches quelque chose ? demande-t-il.

— Euh, non, pourquoi ?

Il me dévisage, les yeux plissés. Je comprends pourquoi il pense ça :

— Ah, oui, je devrais peut-être mettre mes affaires dans mon sac.

— Non, reste comme tu es. C'est vrai qu'on dirait que tu vas explorer une île déserte, mais j'aime le fait que tu sois différente. J'ose imaginer que tu n'es pas comme ces filles-là.

Il me montre discrètement des filles qui se promènent avec des cigarettes électroniques ou des produits de maquillage. Elles ont toutes des sacs à main, tandis que moi, je suis avec mon sac à dos Eastpak.

Je hausse les épaules, et il ajoute :

— Je suis sûr que tu n'es pas du genre à te maquiller dans les couloirs pour attirer l'attention des garçons stupides.

C'est vrai, mais comment peut-il savoir que ces filles veulent attirer l'attention ? Peut-être qu'elles s'amusent juste à crier fort et à être tactiles avec les garçons. Ça ne me regarde pas !

— Bon, ravi de t'avoir parlé. Je vais à la bibliothèque.

— Je comptais y aller aussi. Je t'accompagne.

— D'accord.

— Tu es nouvelle, alors tu n'as pas encore de casier ?

— Non.

— Il y en a un à côté du mien, j'ai les clés. Il était à moi l'année dernière.

— C'est noté.

— Tu n'as pas l'air très bavarde.

— Dis-toi que je risque de l'être encore moins à la bibliothèque quand je me plongerai dans mon livre.

— Tu lis quoi ?

— Le Songe d'une nuit d'été.

— Tu l'as bientôt fini ?

— Oui, je suis à l'avant-dernière page. Pourquoi ?

— L'amour ne voit pas avec les yeux...

— Mais avec l'âme, réponds-je, surprise qu'il connaisse l'une de mes citations préférées.

Deux cœurs , un destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant