Deux cœurs , un destin

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« J'aime explorer les émotions humaines à travers les histoires. »

Je me suis laissé emporter par cette pensée tout en repensant à Nicolas, l'ancien fils du voisin. Une lueur d'espoir brillait en moi à l'idée de le retrouver chez Yléana. Mon cœur battait à tout rompre alors que j'étais assis sur le toit de mon immeuble. Techniquement, cet endroit appartient à ma mère, donc un peu à moi aussi. Du moins, c'est ainsi que je me l'étais toujours approprié. Yléana était toute mignonne avec un grand paquet de M&M's à la main et un pyjama pilou-pilou ridicule qui me faisait sourire.

Mais je ne pouvais pas rester une seconde de plus. La phrase que Nicolas m'avait dite la dernière fois que je l'avais vu me hantait : « Je ne peux plus rester ici une seconde de plus. » Yléana ne pouvait pas savoir, et je ne pouvais pas lui en parler. Ce drame, bien qu'il se soit produit il y a deux ans, reste un poids que je ne peux partager.

Nicolas et moi n'étions pas les meilleurs amis, mais nous trouvions refuge sur le toit, nous étions de bonnes oreilles l'un pour l'autre. J'étais responsable de sa mort, et je n'ai jamais cessé de me le reprocher. J'aurais dû l'aider, mais je n'ai rien fait.

FLASHBACK

- « Plus rien ne va dans ma vie, j'ai repris la drogue et la cigarette... Je ne me reconnais plus, enfin, je ne sais même pas qui je suis vraiment, et je ne me suis jamais compris. Je ne m'écoute pas moi-même, je ne sais même pas ce que j'aime ou ce dont j'ai besoin pour être heureux. »

Ces mots m'étaient douloureux. Nicolas avait arrêté ses addictions pendant trois mois avant de replonger. Pire encore, je ne savais pas quoi dire. Je tentais de me mettre à sa place, imaginant ce qu'il voulait entendre.

— Tu sais, Nicolas, parfois il est normal de se sentir perdu, surtout quand on ne sait pas qui on est. Mais tu es le maître de ta vie. Tu peux envisager de changer certains aspects pour te sentir plus épanoui.

— Ah, si je devais changer quelque chose, je commencerais par mon entourage... Et j'enlèverais ma peur de passer à l'action avec celle que j'aime en secret, je m'assumerais enfin, je pratiquerais du sport, j'arrêterais les boîtes de nuit pour me vider dans des personnes que je ne connais pas, et j'ajouterais la lecture à ma routine nocturne.

Ma réponse avait suscité une réflexion en lui. Je me réjouissais et ajoutais :

— Tu peux commencer par surmonter la peur de dire à la personne que tu aimes ce que tu ressens. On n'a qu'une vie...

— Mais j'ai peur qu'elle me voie différemment si je lui avoue mes sentiments.

Sans hésiter, je répliquais :

— Qu'as-tu à perdre ? Qui ne tente rien n'a rien.

— Je... Je... crois... que... je... t'aime, Ayden !

— Oui, voilà, tu peux lui dire ça, mais de manière plus convaincante et en utilisant son prénom. Tu as un petit faible pour Clara de ta dernière soirée ?

Il ne répond pas, fixe mes lèvres, agrippe mes mains comme pour m'immobiliser et pose ses lèvres sur les miennes. Je me détache de lui en disant :

— C'était quoi ça, Nicolas ? Je t'apprécie, mais tu ne devrais pas faire ce genre de choses... Fais-le avec Clara, et assure-toi d'avoir son autorisation avant de l'embrasser.

— Alors ce n'est pas réciproque ?

— De quoi parles-tu ?

— Il n'y a pas de Clara... C'est toi que j'aime, Ayden. Je voulais que tu sois le dernier visage que je vois.
Il s'éloigne vers le bord du toit. Je tente de le raisonner, mais c'est trop tard. Il se jette dans le vide...