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YLEANA

Ayden m'avait laissée là, soudainement, après avoir scruté mon visage plusieurs fois. Il m'a demandé de l'attendre, affirmant avoir une urgence, mais qu'il serait de retour dans moins de 25 minutes. Je lui fais confiance et je l'attends.

Je crois profondément qu'il existe des âmes destinées à se rencontrer, et je suis persuadée que c'est le cas avec Ayden. Depuis que je me suis rapprochée de lui et que je sors davantage, je ne ressens plus la douleur comme avant.

Avant, mes pensées étaient constamment occupées par ma mère et sa mort, un mystère que mon père n'a jamais pu expliquer. Je ne veux pas le brusquer, alors je reste dans l'incertitude.

La présence d'Ayden, ses mots et sa compagnie permettent à mon esprit de se concentrer sur des choses positives, loin de la noirceur de ma vie.

Je me demande où il est allé. Ce ne sont probablement pas mes affaires, mais la curiosité me taraude. J'aimerais en savoir plus sur lui, sur ses relations avec son frère, et pourquoi il est parti si soudainement l'autre jour sur le toit de l'immeuble.

La douleur dans mon ventre m'interrompt dans mes réflexions. J'ai ma main posée sur mon ventre, espérant que ce geste puisse apaiser la douleur. Même si Ayden m'a demandé de lui dire si j'avais mal, m'exprimer simplement à ce sujet me gêne.

La douleur est bien réelle, mais je préfère la garder pour moi. Mon visage reste impassible, bien que je me sente au bord du gouffre.

Une odeur délicieuse me parvient. Je tourne la tête et vois un couple partageant un petit-déjeuner. L'odeur de leur nourriture me met l'eau à la bouche, mais la douleur m'empêche de profiter de ce moment.

Je voudrais pouvoir dévorer des tablettes de chocolat, des pains au chocolat, des croissants, pour oublier cette douleur. Les bruits de la ville, les rires semblent lointains, comme si seule la douleur comptait.

Je ferme les yeux, essayant de calmer ma respiration. Les images du couple et la douleur se mêlent dans mon esprit. Je me dis que cette sensation finira par passer. En attendant, je garde un air calme, même si je me sens en morceaux.

Je plonge alors dans mon livre de Tessa Bailey, cherchant du réconfort dans ses pages. Les mots m'éloignent de ma douleur, me transportant dans un monde où la douleur n'existe pas, même pour un court moment. Je m'accroche à ces mots comme à une bouée de sauvetage, espérant que le récit pourra apaiser encore un peu cette douleur.

AYDEN

Je l'ai regardée attentivement, scrutant ses yeux. Elle avait mal, et je me devais de l'aider. Une idée me traverse l'esprit : pourquoi ne pas passer chez Paul pour prendre à manger ? Une solution pour le petit-déjeuner et le déjeuner. J'ai entendu dire que leurs salades sont délicieuses. Cela lui éviterait de faire la queue à la cantine et lui permettrait de se reposer.

Elle aurait pu dormir à cette heure-ci, mais de ma faute ce n'est pas le cas.

Je l'ai donc laissée au parc en prétendant avoir une urgence.

Je me dirige vers le magasin Paul le plus proche. En entrant, l'odeur des viennoiseries et des pâtisseries me met l'eau à la bouche. Je m'approche du comptoir et entame une discussion avec le vendeur.

— Bonjour ! Qu'est-ce que je peux vous servir aujourd'hui ? me demande-t-il avec un sourire.

— Bonjour ! Je vais prendre deux salades PAUL, s'il vous plaît.

— Très bien, je vous les prépare tout de suite. Et pour le dessert ?

— Hmm, je vais prendre une tarte au sucre à la praline rose, un smoothie Innocent fraise-bananes, et un plateau de pains au chocolat.

Deux cœurs , un destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant