-12

102 3 3
                                    




YLEANA

Je suis éveillée depuis plus de trois heures maintenant. J'ai passé 55 minutes en appel vidéo avec mon père. Il sera plus présent dans quelques semaines. La maison de vacances à Annecy est parfaite ; les travaux sont finis et il ne manque plus que quelques coups de peinture et des meubles pour l'appartement à Lille. Mon père est la personne la plus forte que je connaisse ; je lui dis tout.

Après avoir regardé deux épisodes de ma série, je décide de cuisiner des crêpes et deux gâteaux nature auxquels je vais ajouter un nappage vanille.

Je m'assure d'avoir tous les ingrédients nécessaires à portée de main : de la farine, du sucre, des œufs, du lait, de la levure et bien sûr, de l'extrait de vanille.

Une fois la pâte prête, je la verse dans deux petits moules que j'avais préparés, puis je les place dans un four préchauffé à la température adéquate. Pendant que les gâteaux cuisent, je prépare le nappage à la vanille.

Dans une petite casserole, je fais doucement chauffer de la crème liquide. J'ajoute une gousse de vanille pour parfumer la crème. Quand elle est suffisamment chaude, je la verse délicatement sur les gâteaux tout juste sortis du four. Les gâteaux absorbent ce délicieux nappage, ce qui les rend encore plus irrésistibles. Je les place ensuite dans le réfrigérateur pour qu'ils refroidissent.

Pendant que les gâteaux se refroidissent, je prépare les crêpes. Je chauffe une poêle antiadhésive à feu moyen et y ajoute une petite quantité d'huile pour graisser légèrement la surface. Je verse une petite portion de pâte à crêpes dans la poêle chaude, en inclinant légèrement la poêle pour répartir la pâte uniformément.

Lorsque les bords de la crêpe commencent à dorer, je la retourne délicatement pour cuire l'autre côté jusqu'à ce qu'il soit aussi doré et croustillant. Je répète cette opération jusqu'à ce que toutes les crêpes soient prêtes.

Enfin, après avoir préparé les crêpes, je sors les gâteaux du réfrigérateur. Je dresse les mini-gâteaux nappés de vanille sur une assiette, accompagnés des crêpes que j'ai garnies de sucre en poudre et de quelques fruits frais.

Je décide de faire goûter un gâteau à Ayden.






AYDEN

Quelqu'un toque à la porte alors que mon père est en train de jouer du piano dans le salon.

J'ouvre et je vois Yléana avec deux assiettes à la main. Elle entre, ignorant qu'elle vient d'interrompre un moment familial, mais je ne lui en veux pas. Lorsqu'elle s'en rend compte, elle dit bonjour à tout le monde et se dirige vers la sortie.

— Que je ne te revoie pas chez moi, je ne tolère pas le sang Martinez... ajoute ma mère.

Elle gâche tout.

— Maman, ça ne va pas ? dis-je, complètement dépassé.

— Ne t'en mêle pas ! répond ma mère en s'adressant à moi.

— Tu n'as pas le droit de la traiter ainsi ! répliquai-je.

— Émeline, te rends-tu compte de ce que tu es en train de faire ? Tu ne vas pas reproduire ce que tu as déjà fait, n'est-ce pas ? demande mon père.

— C'en est assez ! trancha ma mère.

Mon père s'excuse du comportement de ma mère envers Yléana, mais cette dernière répond : « Pas besoin de vous excuser pour son attitude, ce n'est pas grave. »

— Mon frère arrive comme une fleur en disant : « Oh, la femme de ménage est devenue la protectrice d'Ayden. »

— C'est ma meilleure amie ! rétorquai-je.

— Du calme, je ne vais pas te la voler ! assure-t-il.

— Tenez, c'est pour vous. Bonne journée, dit Yléana en me donnant les deux assiettes.

— À bientôt, charmante Luna ! lança Derek.

— C'est Yléana, rectifiai-je.






YLEANA


Qu'est-ce qui ne va pas chez moi, hein ? Pourquoi est-ce que sa mère me déteste ? Qu'ai-je fait ? Pourquoi déteste-t-elle les Martinez ? Est-ce de ma faute ? Désemparée, je pars me coucher, tirant les rideaux et éteignant la lumière.

Je n'ai pas de solution à ce problème, mais une sieste me fera oublier tout ça.

Quatre heures plus tard, je me réveille encore plus fatiguée qu'auparavant. Sans trop réfléchir, je connecte mon enceinte au Bluetooth et mets la musique à fond. Les premières notes de "I Wanna Be Yours" des Arctic Monkeys emplissent mon salon, et je me laisse emporter par les paroles.

Dans un élan d'énergie, je commence à danser comme une folle, secouant la fatigue qui m'envahit. Je décide de me poser un peu et de regarder ma série. Je lance trois épisodes à la suite, me perdant dans l'intrigue.

Cependant, au bout d'un moment, les souvenirs de ce qui s'est passé chez Ayden commencent à ressurgir dans ma tête. Je secoue la tête, préférant ne pas y penser pour l'instant.

La nuit tombe doucement, et je décide alors de me détendre davantage en prenant un bain. J'enfile mon pyjama pilou-pilou préféré. L'eau chaude du bain me fait un bien fou.

C'est alors que mon téléphone émet un petit bip. Je le sors de ma poche et découvre un message d'Ayden. Il me demande de le rejoindre sur le toit de l'immeuble.








AYDEN

Je la vois arriver sur le toit dans son pyjama pilou-pilou Mickey, et ça me fait sourire malgré moi. Elle s'approche de moi, et nous nous regardons en silence pendant un moment, puis je décide de briser la glace.

— Tu ne te moques pas de mon pyjama, j'espère ?

— Non, je trouve ça adorable. Mickey est génial.

Hésitant, je romps le silence qui s'était installé.

— Écoute, Yléana, je voulais m'excuser pour ma mère tout à l'heure. Elle peut être un peu... difficile.

Elle secoue la tête avec un sourire bienveillant : — Pas de souci, Ayden. Les parents sont parfois compliqués. Mais dis-moi, qu'est-ce qu'elle a contre les Martinez en particulier ?

Je hausse les épaules :
— Je n'en ai aucune idée, vraiment.

Elle acquiesce et répond d'un simple « OK ». Mon cœur se serre légèrement, mais je décide de changer de sujet.

— J'ai adoré ton gâteau et tes crêpes, d'ailleurs. J'ai presque tout fini.

Elle m'envoie des bisous volants en riant :
— Merci, contente que ça t'ait plu ! J'en ai fait en double, il y en a chez moi si tu veux.

Je la vois frissonner, et sans réfléchir, je m'approche d'elle et la prends dans mes bras pour la réchauffer. Un frisson électrique traverse mon corps lorsque nos peaux se touchent.

— Tu as froid ?

Elle hoche la tête, puis son visage s'assombrit légèrement.

— Ayden, il y a quelque chose dont j'aimerais parler... à propos de la soirée l'autre fois.

Je secoue la tête rapidement, évitant son regard.

— C'est ridicule d'encore y penser.

Évidemment que je mens, et je sais que ces mots vont la blesser.

Je me sens bête, mais je suis obligé.

Elle se lève brusquement, me laissant seul sur le rebord du toit. Sa voix trahit une pointe de déception quand elle s'éloigne.

— D'accord, Ayden.

Mais au fond de moi, je me demande si elle aurait préféré que je lui dise la vérité. Lui avouer que j'y pense tous les jours, que je ressens le goût de ses lèvres à chaque fois que je pense à elle, et que tout ce que je veux, c'est qu'elle ressente la même chose. Mais je ne le veux pas, je ne veux pas gâcher ce qu'il y a entre nous...

Deux cœurs , un destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant