Deux cœurs , un destin

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YLEANA

Cinq ans plus tard...

Je suis enfin de retour à Paris. Cela fait plus d'une semaine que je jongle entre le déménagement et la décoration, et je suis enfin bien installée. J'ai passé ces cinq dernières années principalement à Annecy, où je me suis reconstruite. Après mon année de césure, j'ai repris les études et, aujourd'hui, je suis rédactrice.

J'ai poursuivi mes rêves. Récemment, j'ai postulé dans une entreprise et j'ai été acceptée. C'est génial. Dans le mail de confirmation, ils ont été impressionnés par ma lettre de motivation et mon CV.

Ma première mission commence lundi : rédiger plusieurs textes et articles. Je vais collaborer avec un assistant juridique. J'ai vraiment hâte !

En ce moment, je suis en couple à distance avec Johvan. On s'est rencontré dans un café pendant que j'étais à Paris, et on ne se lâchait pas du regard. Ensuite, on s'est retrouvé sur une appli de rencontre. On a échangé, on s'est vus quelques fois, et il est venu plusieurs fois chez moi à Annecy.

Mais il y a quelque chose qui me blesse : il acceptait mon corps avant, celui que j'ai eu du mal à accepter après mon viol. Maintenant, il me fait des remarques dures sur mes vergetures et ma petite poitrine. Pourtant, il m'aime, reste avec moi et répond toujours à mes messages, même si son emploi du temps est chargé et qu'il peut mettre jusqu'à cinq heures à répondre.

Nous avons un rendez-vous demain à 12h30 dans un restaurant, et le lendemain, j'ai également un rendez-vous avec mon assistant juridique au même endroit, qui est aussi un café. Je n'en ai pas parlé à Johvan. Je préfère qu'il parle de lui ; ma vie à moi n'est pas intéressante.

Le lendemain.
Au restaurant.

Assise à la table, je scrute le menu. Je tombe sur

le nom d'une salade, la "Salade César", et cela me rappelle Ayden. Il va toujours me manquer, je crois.

Johvan est assis en face de moi. Je l'observe attentivement : ses yeux sont d'un vert profond, ses cheveux courts et blonds encadrent son visage. Il a des tatouages, dont un dollar derrière l'oreille. Il me fixe, mais j'évite son regard. Finalement, il regarde le menu et rompt le silence en demandant :

— Tu as déjà été amoureuse avant moi ?

Je réponds avec une touche de tristesse :
— Oui, et je pense qu'on garde une part de son premier amour en soi.

Soudain, il me donne une claque, et je le mérite. Je m'étais laissée emporter par mes pensées.

- Tu me dis ça devant moi ? Tu trouves ça normal ? Excuse-toi tout de suite, Yleana.

Je m'excuse rapidement :
— Désolée, je ne le referai plus !

Johvan change d'attitude et dit d'une voix douce : — Tu sais, j'aime quand tu me regardes avec ces yeux-là... Viens chez moi ce soir !

Je demande :
— On fera quoi ? Je n'ai envie de rien !

Il insiste :
— Si je te dis de venir, tu viens...
Puis il quitte le restaurant, me laissant seule avec un sentiment de malaise. Je me sens perdue.

Assise seule, je ressens un mélange d'émotions. La claque que Johvan m'a donnée résonne encore dans ma tête, et la douleur est à la fois physique et mentale. J'aurais aimé pouvoir parler de mes préoccupations à mes parents, mais cette option n'est plus possible. Alors, je décide de commander ma salade César, cherchant un peu de réconfort.