Chapitre 2: Couteau dans la plaie

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PDV Baptiste

Je mangeais tout en regardant le live de Lucas. Pourquoi les gens parlaient-ils d'un coming-out ? Il est gay ? Bi ? Je suis perdu.

Lucas et moi avions perdu contact depuis près de deux ans maintenant. Pas un appel, pas un texto pour régler cette histoire. Plus rien. Tout ça s'est passé pendant une soirée où nous avions tous beaucoup bu, et j'ai fait quelque chose que je n'aurais jamais dû faire. Cette petite erreur a entraîné plusieurs catastrophes. Mais bon, ce n'est pas le sujet, moi aussi j'ai un live à faire !

Je lançai mon live, et après trente minutes de blabla, je décidai enfin de lancer mon jeu préféré, Valorant. Le problème avec ce jeu, c'est qu'il me fait terriblement penser à Lucas.

Après notre dure rupture amicale, je tombai en dépression. Pendant près d'un an, je n'ai rien posté. Je passais simplement mes journées à regarder les lives de Lucas, en me demandant comment nous serions maintenant si je n'avais pas fait cette erreur.

Squeezie et Lucas sont vraiment très différents, même si c'est la même personne. Lucas, je l'ai rencontré en soirée grâce à Corentin, ils étaient amis via YouTube, et moi, j'étais dans mon coin. Mais je me souviendrai toute ma vie de comment Corentin a essayé de me faire vivre une vie meilleure. Quand je suis arrivé dans cette maison, avec une ambiance tamisée, mais surtout beaucoup de gens, j'ai cru que j'allais m'évanouir. Mais... je l'ai vu, seul dans un coin avec des écouteurs. Il avait l'air pensif. Pas comme quand tu penses à ta prochaine vidéo, mais plutôt comme quand tu appréhendes quelque chose. J'ai pris mon courage à deux mains et je me suis approché de lui.

— Tout va bien ?

— Je vais bien, me répondit-il, pas très sûr de lui.

— Je te l'accorde, on ne se connaît ni d'Ève ni d'Adam, mais je vois que tu ne te sens pas bien. Toi aussi, tu as été forcé de venir ici ?

— Oui.

Notre conversation n'avait rien de palpitant, mais pourtant, je sentais mon cœur rater quelques battements.

— Tu veux aller marcher ? lui dis-je en lui tendant la main.

Il la prit volontiers, sans dire un seul mot. Puis, il me tendit son écouteur, et nous descendîmes prendre l'air. Rien de plus ne s'ensuivit. Nous remontâmes simplement à la fête, qui se déroulait dans l'appartement de je ne sais qui, et nous nous séparâmes, chacun à la recherche de notre accompagnateur. Corentin était complètement saoul, mais je voulais tout de même dire au revoir à mon bel inconnu blond aux yeux bleu azur. Mais plus aucune trace de lui. Je rentrai chez moi, accompagné de Corentin qui dormait à l'arrière de ma voiture.

Squeezie ? Eh bien, à vrai dire, je l'ai rencontré par hasard. En regardant des vidéos sur YouTube, je suis tombé sur une vidéo de lui, et je l'ai reconnu immédiatement : son regard, son sourire, c'était lui ! Mais il était différent de la dernière fois, comme si je ne voyais pas la même personne. Un blond, aux yeux bleus, se trouvait face à moi, par l'intermédiaire de mon écran. Il me paraissait vide malgré son air enjoué. Mais bon, qui étais-je pour affirmer de telles choses ? Après tout, je le connaissais à peine. Mais j'étais tout de même intrigué. Que pouvait-il bien faire comme vidéos ? Sans voir le temps passer, je regardai les vidéos de Squeezie.

Tchat :

— Lock ?

— Les gars, je crois que Locklear est mort.

— T'as vu le son de Squeezie ?

***

— Désolé les bg, j'étais complètement ailleurs. Mais de quel son de Squeezie vous parlez ?

J'appris un peu plus tard dans le live qu'il avait sorti un nouveau son intitulé Adieu les filles.

C'est vrai que, de mon point de vue, ce titre porte à confusion. Mais d'un point de vue extérieur, Lucas n'a jamais parlé clairement de son orientation à qui que ce soit. Pourtant, j'ai essayé d'avoir des réponses à plusieurs reprises. Je ne crois tout de même pas à ces bêtises ; cette chanson est simplement humoristique, son dernier couplet parle quand même d'un concombre. Mais en même temps, les concombres font aussi allusion à...

Je me disperse là.

Je termine mon live. Les gens ont passé leur temps à me parler du son de Lucas. Comment remuer le couteau dans la plaie... Avec toutes ces conneries, je n'ai même pas eu le temps de manger, mais je crois que je n'ai plus faim.

Je me dirige vers mon lit avec beaucoup de difficulté.

J'aurais aimé pouvoir engloutir quelque chose, ne serait-ce qu'un minuscule morceau de pain.

Peut-être demain ? Qui sait.

Suite...

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Bien le bonjour. Il se pourrait que j'aie le syndrome de la page blanche, mais j'essaie d'écrire quand je trouve le temps et l'inspiration. Comme vous avez pu le constater, je suis loin d'être régulière. Je vous promets de faire des efforts ! 

Tout est de ta faute...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant