CHAPITRE 4 : Preuves suspectes

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Le lendemain, alors qu'elle sortait du bureau de son psychiatre pour rejoindre sa chambre en compagnie de Maria, Katerina aperçut deux agents de police dans le couloir devant elles. Ils étaient en train d'inspecter chaque cellule à l'aide d'une lampe torche et s'arrêtèrent devant celle de Cristobal Mirez. Celui-ci tapait en criant à s'en briser les cordes vocales contre la porte en acier.

-Laissez-moi sortir et je vous dirais qui a fait ça. Je sais tooouuut ! disait-il en s'époumonant.

Katerina suivit Maria qui passait devant les deux agents. Quand elle arriva à leur hauteur, Cristobal la pointa de son long doigt osseux avec des yeux exorbités.

-C'EST ELLE ! C'est de sa faaauuute !

Elle se stoppa un instant, ses yeux passant des deux hommes en uniforme à celui enfermé dans sa chambre. Il convulsait presque tant il devenait hystérique et l'inquiétude se lisait sur le visage de la jeune femme.

-Voilà pourquoi je n'aime pas enquêter dans des hôpitaux, déclara le plus vieux des policiers à son coéquipier d'un air blasé. Circulez mesdames, il n'y a rien à voir.

Katerina se hâta de rejoindre son accompagnatrice et pénétra d'un pas pressé dans sa chambre avec un sentiment de culpabilité qui ne la quittait plus. Comment Cristobal savait-il sa part de responsabilité dans la mort du docteur López ?

Par chance pour elle, personne ne le croirait. C'était l'avantage d'être dans une maison de fous. Et puis de toute façon, elle avait un alibi solide. Mais alors pourquoi avait-elle si peur que l'on découvre qu'elle avait peut-être quelque chose à voir dans la mort de son médecin ?


***


Quelques jours plus tard, alors qu'Enzo se préparait un café dans son logement de fonction, il entendit trois petits coups frappés à laporte.

Il enfila rapidement un pantalon gris en coton qui traînait au pied de son lit et alla ouvrir la porte aux visiteurs un peu trop matinaux à son goût. Les forces de l'ordre se présentèrent à lui.

-Enzo Garcia ? demanda celui qui portait une moustache épaisse et grisonnante.

-O-Oui ? balbutia-t-il surpris. Il n'était jamais en pleine possession de ses facultés mentales le matin avant au moins son deuxième café.

-Agent Cano et agent Jensen. Nous sommes chargés d'enquêter sur la mort de Bernardo López. Vous avez quelques minutes à nous accorder ?

-Bien sûr, entrez, répondit précipitamment Enzo en les laissant passer. Je me faisais du café, vous en voulez une tasse ? proposa-t-il en désignant la cafetière qui bouillonnait.

-Volontiers.

Enzo sortit deux tasses supplémentaires du placard derrière lui et y versa le liquide brun fumant.

-Du sucre ?

-Non merci, répondirent les deux agents.

Ils prirent place sur le vieux clic-clac et Enzo s'installa sur la chaise en plastique face à eux, nerveux. Il espérait que les deux policiers avaient du nouveau à lui révéler sur la mort de son mentor. Ne pas savoir ce qui lui était arrivé le rendait fou.

-Alors, en quoi puis-je vous aider ? commença-t-il.

-Est-il vrai que vous êtes le psychiatre qui remplace le docteur López depuis son décès ?

-Oui, enfin... je viens d'arriver à vrai dire. Il m'a embauché la semaine dernière pour l'assister et...

-Mais vous avez repris ses cas, n'est-ce-pas ? le coupa le plus jeune des agents, Jensen, d'un air impatient.

Psychose: La liberté a un prixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant