CHAPITRE 6 : Questions

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Le jeudi suivant, Enzo ne savait toujours pas comment s'y prendre avec Katerina. Il n'avait pas encore eu l'occasion de la voir depuis le soir où Cristobal l'avait attaqué. Esteban avait évidemment parlé de l'incident alors on l'avait obligé à prendre quelques jours.

Il leva la tête vers le miroir de sa salle de bain, essuya de la paume de la main le cristal embué et détailla son visage fatigué. Le pansement sur son front se décollait. Il attrapa sa trousse à pharmacie pour le changer encore une fois. La teinte violette de son cou commençait à tirer légèrement vers le jaune et il regretta de ne pas avoir de maquillage pour le cacher. Il se sentait idiot d'avoir baissé sa garde face à son patient le plus instable et il se promit de ne plus jamais refaire la même erreur. Il s'habilla en vitesse et sortit de sa salle de bain pour enfiler la veste en cuir accrochée sur le porte manteau de son entrée. Quand il ouvrit la porte, un vent glacial ébouriffa ses cheveux noirs. Il porta la main à la poche de son blouson pour en sortir son paquet de cigarettes et en alluma une en levant le menton vers le ciel dégagé. L'automne était frais cette année-là.

Il prit la direction de l'hôpital en marchant la tête baissée pour protéger son cou du froid mordant. Les arbres commençaient déjà à perdre leurs feuilles orangées, donnant au paysage des couleurs magnifiques sous ce soleil timide.

En passant dans le couloir menant jusqu'à son bureau, il croisa les agents Cano et Jensen qui discutaient avec Esteban devant la porte de l'ancien bureau du docteur López.

–Bonjour messieurs, salua Enzo.

Les deux policiers lui retournèrent la politesse d'un hochement de tête solennel.

–Vous avez du nouveau sur la mort du docteur López ?

–Effectivement, mais nous préférerions ne pas en parler dans le couloir, dit l'agent Jensen.

–Bien sûr, suivez-moi dans mon bureau si vous voulez. Nous y serons plus tranquilles.

Tandis que les policiers s'installèrent sur le petit canapé blanc, Enzo ordonna rapidement son bureau, cachant sous la paperasse quelques cassettes qui traînaient là. L'idée que les forces de l'ordre puissent vouloir écouter quelques enregistrements le mettait mal à l'aise même s'il savait qu'il pouvait appliquer son droit de silence dû à la confidentialité qu'incombait sa profession.

Alors, dit-il en prenant place sur une chaise face à eux. En quoi puis-je vous aider ?

–Que vous est-il arrivé ? s'inquiéta Cano en fixant ses blessures apparentes.

–Un patient à fait une crise lundi soir et je n'ai pas été assez rapide. Rien de grave, heureusement qu'Esteban était là.

–Nous voulions seulement vous demander si vous aviez pu découvrir de nouveaux faits depuis la dernière fois. Vous avez sûrement parlé du docteur López avec vos patients, j'imagine ?

–Nous en avons parlé mais personne n'a pu me dire quoi que ce soit sur sa mort, répondit simplement Enzo en se forçant à ne pas détourner les yeux sur la fameuse cassette de Katerina dissimulée sous la paperasse de son bureau.

–Ce n'est pas grave, c'était par simple curiosité. Le médecin légiste a terminé l'autopsie. Il apparaît finalement qu'une simple crise cardiaque est à l'origine de la mort du docteur López.

–Oh ! s'étonna Enzo en haussant les sourcils.

–Vous semblez surpris.

–Et bien oui... Qu'est-ce que signifiait cette voix en latin dans ce cas ?

–Nous pensons qu'il s'agissait sûrement d'un des patients dans sa chambre. C'était juste une étrange coïncidence.

Enzo s'appuya contre le dossier de sa chaise en posant ses mains à plat sur ses cuisses.

Psychose: La liberté a un prixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant