CHAPITRE 7 : Premier Diagnostique

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Enzo ne savait plus très bien où il en était. Les changements d'attitude soudains de Katerina le perturbaient. Elle jouait avec le feu et en était bien consciente. Il se concentra et reprit le fil de ses pensées.

–Alors... Comment se manifestent-ils ? Est-ce que ces esprits te parlent ?

Elle ne répondit pas et posa des yeux remplis de défi sur lui. Enzo ne savait pas si elle était sérieuse et si elle pensait vraiment voir des fantômes ou si elle le manipulait pour lui embrouiller l'esprit. Il trouvait ses sautes d'humeur assez déconcertantes. Katerina était soit très perturbée soit une sociopathe. Il se devait d'être très prudent quant au choix de chacun de ses mots.

–C'est nouveau pour moi. J'essaie de comprendre, je n'en ai moi-même jamais vu. Tu comprendras ma curiosité, non ? Tu accepterais de m'en dire plus s'il te plaît ?

Elle le dévisagea un long moment comme si elle analysait le moindre de ses mouvements et inclina la tête en pinçant les lèvres. L'irritation apparente de Katerina sautait aux yeux du médecin mais il sentait qu'elle était sur le point de répondre.

–Ça veut dire que vous me croyez ?

–D'abord, j'aimerais simplement en savoir plus, la pria-t-il d'une voix douce destinée à la mettre en confiance.

–Très bien, c'est vous qui l'aurez voulu, commença-t-elle en se redressant sur sa chaise. Et bien oui, ils me parlent quelques fois.

–Qu'est-ce qu'ils te disent ?

–Ça dépend.

–De quoi ?

–En voilà une question ! Des situations, de ce qui se passe autour, de ce qu'ils ont à dire tout simplement...

–Ils ne viennent que la nuit ?

–Non, pas nécessairement.

–Tu veux dire qu'ils sont là même en plein jour ? Comment tu les différencies des vivants dans ce cas ?

–Ce n'est pas compliqué. Je les sens avant de les voir. Je sens tous mes poils se dresser et mon sang se glacer...

Enzo voyait dans ses yeux qu'elle pensait vraiment ce qu'elle disait. Tous les traits de son visage exprimaient la sincérité. Elle est donc vraiment malade, pensa-t-il avec compassion. Il était soulagé qu'elle ne soit pas un monstre dépourvu de sentiments et prêt à tout pour arriver à ses fins. Il s'en voulait même d'avoir envisagé cette possibilité ; Il la voyait maintenant comme un petit chaton apeuré mais prête à sortir les griffes si l'on s'approchait de trop près. Il se promit de faire tout ce qui était en son pouvoir pour l'aider à aller mieux, sans la brusquer. La meilleure façon de procéder selon lui serait de jouer le jeu et faire semblant de la croire. Il avait enfin l'impression d'avancer.

–Est-ce qu'il y en a en ce moment dans cette pièce ?

–Non, répondit-elle en lui lançant un regard suspicieux.

–Il y en avait ce jour-là, quand cette cassette a été enregistrée ?

Elle hocha lentement le menton sans le quitter des yeux. Elle analysait chaque réaction que provoquaient ses réponses tandis qu'Enzo maintenait son regard en essayant de ne laisser paraître aucune émotion qui trahirait ses pensées. Il était déjà en train d'envisager un traitement médicamenteux. Ne serait-ce que pour soulager ses hallucinations qui la traumatisaient nuit et jour en attendant d'en trouver la cause.

–C'est cet esprit qui a prononcé cette phrase en latin ?

–Je ne sais pas ! Oui sûrement, je vous ai dit ne pas me souvenir de ce passage, répliqua-t-elle en tendant la main vers le lecteur audio.

Psychose: La liberté a un prixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant