POISON [Bucky Barnes]

2.

-les premiers chapitres seront plutôt courts-

Le destin, ou le hasard, avait voulu que la famille de Rhys se retrouve en Allemagne, sur Terre, et ce dans la même ville qu'Aurore, et l'enfant qu'elle avait mit au monde, issu du viol.

Si les deux familles n'avaient jamais été proches, dès que Aurore retrouva dans un rayon de l'épicerie du coin Lio et George, parents de Rhys, ils ne se quittèrent plus. Ils rencontrèrent la fille d'Aurore, Aidan, qui s'était découvert elle aussi des pouvoirs de guérisseuse : mère et fille pouvaient soigner n'importe quelle blessure. Aidan et Rhys devinrent aussitôt amies.

Mais malgré cette amitié, Rhys continuait de se sentir différente, et sans doute parce qu'elle l'était. La jeune fille ne pouvait ni guérir les autres, comme Aidan, ni contrôler le feu, l'air, la nature ou bien l'eau. Elle savait qu'elle était ce qu'on appelait un «bâtard», parce que sa mère contrôlait le feu, et son père l'air. Un bâtard, voire même une erreur de la nature, parce que ses parents n'auraient pas dû s'unir, pas dû donner naissance à la créature immonde qu'elle était.

C'est ainsi que Rhys se retrouvait sans pouvoir, et maudite par un mauvais sort. Il était celui qui avait tué l'homme : à chaque contact, peau contre peau, la personne qui la touchait mourrait aussitôt, comme brûlée, calcinée. Un simple effleurement, quant à lui, faisait brûler le membre qui avait été en contact avec Rhys. Son corps entier était un feu vif, un poison mortel, indomptable.

C'est pour cela qu'elle portait toujours des gants pour protéger les autres d'elle même. Elle vérifiait leur état tous les matins, cherchant la moindre fragilité du tissu qui aurait pu être mortelle. Quand elle en trouvait une, rien qu'une, elle les jetait et en choisissait un autre dans son tiroir de gant, rempli, puis, elle vérifiait la paire qu'elle avait prit. Et ce chaque matin.

Alors que tout se passait pour le mieux pour les exilés, en mille neuf cent trente trois, un homme arriva à la tête de leur pays adoré, dans lequel ces deux familles vivaient avec bonheur : Adolf Hitler. Alors que George et Lio ne considéraient pas ce changement comme particulièrement inquiétant, Aurore, elle, pressentait qu'il fallait partir, et rapidement.

C'est alors ce qu'ils firent, fuyant ensuite aux États Unis et s'installant dans la ville de New York.