Golden Heart

19

Isra

Je sors retrouver Aran près de sa moto, deux casques à la main.

-Euh on pourrait pas prendre une voiture plutôt ? je demande pas très sereine.

-Si t'as froid tu pourras toujours passer les mains sous mon t-shirt, tu sais.. les abdos tout doux. me dit-il en souriant.

Mes joues chauffent en me rappelant la scène. Je souffle et prends le casque. Si j'insiste il va encore se foutre de moi. Il monte en laissant un espace devant lui.

-Je préfère être derrière.

Il sourit maintenant de toutes ses dents.

-On le fera dans plusieurs positions mon coeur, pour l'instant je veux juste que tu montes sur la moto.

Quoi??

-Non mais je parlais de la moto!

Je suis sure d'être plus rouge qu'une tomate. Lui rigole en tapotant l'avant de la moto pour que je monte. Ce que je fais pour ne plus qu'il m'humilie.
Je me retrouve donc dos contre son torse, je place mes mains sur le guidon pour ne pas tomber. Il reproduis le même geste en posant ses mains sur les miennes avant d'exercer une pression et de démarrer.

-Ma mère ne sait pas que je travaille dans l'illégal garde ça pour toi.

Je crois que les casques possèdent des micros c'est pour ça que je m'entends si bien.

-Et ton père?

-J'en ai pas.

Hein?

-Mais à l'hôtel tu m'as dit que c'était ton père qui t'as appris à-

-J'ai regardé sur internet.

Oh.
Je ne sais pas pourquoi mais cette information me réchauffe le coeur.

Aran

On arrive chez Paula, Lou et maman nous attendent a l'intérieur. La miss descend de la moto et trébuche. Bien sûr, je ris au lieu de la rattraper.

-Connard.

-Eh, le contra-

-Dans le contrat t'es censé assurer ma sécurité sauf que là c'est pas le cas.

Elle passe devant moi en me bousculant l'épaule et en soufflant un petit « connard ». Ok, en général je déteste qu'on me réponde mais quand c'est elle, ça m'amuse ou ça m'excite ou les deux en fait.

-Mes enfants! crie Paula en se rapprochant de nous pour nous enlacer mais Isra l'esquive avant d'aller s'asseoir avec ma famille.
La vieille me regarde d'un air blessé.

-Elle m'en veut encore. Ce qui veut dire que tu ne lui as toujours pas dit.

-De quoi tu parles?

-Je ne sais pas Aran, peut-être que tu lui a écris des lettres pendant trois ans pour combler le manque d'affection du à la mort de son père.

Je me crispe avant de la regarder droit dans les yeux. Pourquoi elle n'a évoqué que la mort de son père ?

-Tu le savais? Sa mère? Tu le savais?

Elle sourit.

-Mon garçon, je suis comme l'auteure de cette histoire. Je sais tout. Comme le fait que tu ne la protège pas par simple culpabilité mais parce que tu t'es attaché à elle beaucoup plus que tu ne l'aurais voulu. Je me trompe?