A Nos Âmes Écorchées

𝟒𝟓. 𝐂'𝐞𝐬𝐭 𝐦𝐨𝐢 𝐪𝐮𝐢 𝐦𝐞𝐧𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐚𝐧𝐬𝐞

Les bougies parfumées, à la senteur de roses, se diffusent progressivement dans l'enceinte de la salle de bain, là où la lumière est tamisée pour accompagner le massage que je prodigue, à l'aide de mes connaissances, sur les épaules de mon amant. Nous sommes assis dans la baignoire, dans cette eau chaude et vaporeuse, agrémentée de quelques touches de couleur de l'arc-en-ciel, suite à la bombe de bain — aux saveurs exotiques et relaxantes — que j'ai laissé fondre au préalable, avant que l'on ne vienne s'installer dans ce cocon intime, avec fond sonore le dernier album de the Weeknd.

Jaekyung est de dos face moi, arqué et les bras croisés contre le rebord de la baignoire, dans lesquels il enfouit son visage pour profiter pleinement du massage, le faisant soupirer de contentement, à chaque fois que j'appuie sur ses boules de nerfs, causées par le sport intensif qu'il pratique, sans avoir de suivi kinésithérapique. C'est agréable, mais aussi attendrissant, de voir l'homme que j'aime en train de s'évader lentement sous mes caresses, de somnoler sous la pression de mes doigts, en faisant rouler ses nerfs jusqu'à ce qu'ils ne soient complètement détendus. De pouvoir le soulager de tout ce stress qu'il a accumulé au fond de lui, durant ces derniers mois, se répercutant inconsciemment dans la globalité de ses muscles et de ses articulations.

D'une certaine façon, je suis heureux de pouvoir lui apporter ces quelques instants de détente. Et je suis encore plus euphorique, à l'intérieur de moi, de savoir que c'est moi, et uniquement moi, qui suis la cause du plaisir qu'il ressent actuellement. D'être celui qui lui arrache ses soupirs et ses gémissements mélodieux, lorsque mes mains glissent le long de son dos musclé à souhait, pour s'arrêter au niveau de ses hanches, avant de les remonter en faisant chanceler la pulpe de mes doigts sur sa peau, réagissant à chacune de mes actions, dans des vagues de frissons satisfaisantes.

— Il va falloir que tu me dises où tu as appris à masser aussi bien, chuchote-t-il d'une voix endormie, en terminant sa phrase par un souffle tremblant. C'est Gabriel qui t'a appris ça ?

Un sourire suffisant naît sur mes lèvres.

— Nulle part, et Gabriel n'a rien à voir là-dedans, lui réponds-je d'une voix basse contre sa nuque, sur laquelle je dépose de doux baisers, ses cheveux étant attachés en un chignon déstructuré. J'ai peut-être un don secret pour les massages, hm ?

Je murmure ces mots en faisant remonter mes mains jusqu'à sa nuque pour la masser délicatement et détendre ses cervicales — elles aussi victimes des sévères coups qu'il emmagasine durant ses séances de boxe.

— D'ailleurs, mon ange, j'étais en train d'y penser, mais il y a quoi dans le carton qu'il t'a donné ? questionne Jaekyung, malgré le fait que son corps devient de plus en plus endolori par le sommeil le guettant de près. Il avait l'air tout excité en te le donnant, tout à l'heure. Ça m'intrigue.

— Je ne sais pas, je ne l'ai pas encore ouvert, rétorqué-je, en me concentrant pleinement sur ma gestuelle pour ne pas perdre le fil de ma lancée. Et de toute façon, tu n'as pas à le savoir ! C'est top secret ! Enfin... c'est ce qu'il a dit.

Mon homme rit à mes dernières phrases, avant qu'un nouveau soupir, parfaitement audible, s'échappe de ses lèvres quand l'un de mes doigts vient stimuler une zone très sensible de sa nuque.

— Putain, c'est vraiment putain d'agréable, jure-t-il avec complaisance, en finissant par se redresser, en tournant faiblement sa tête pour me regarder du coin de l'œil. Mais dis-moi, mon amour, est-ce vraiment ainsi que tu comptais me dévorer ?

Non. Ce n'est clairement pas de cette manière que je souhaite le dévorer tout entier. Cependant, le massage m'est soudainement venu à l'idée, comme étant une parfaite diversion pour me permettre de récolter assez de courage au fond de moi, pour pouvoir lui dire sans difficulté ce que j'ai réellement derrière la tête. Comme Gabriel m'a suggéré de faire. Toutefois, mon plan est très rapidement mis à l'eau lorsqu'il me pose cette question me faisant rougir instantanément sur place.