Chapitre 8

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JARRETT TRISTON HEXT

Il fallait faire quelque chose !

Maria avait toutes les informations nécessaires afin que la police d'état de la Virginie ferme les portes de La Pétale : ce club avait abusé de trop de femmes déjà pour être digne d'encore fonctionner de la manière qu'il le faisait en ce moment.

Je me demandais ce qui la retenait encore : elle n'avait pas d'amis à ce club, au contraire, elle aurait même pu être considérée comme étant un aimant à ennemis, et je le savais. Je savais qu'elle avait de la difficulté avec les interactions sociales.

Cependant, quelque chose m'échappait : dès qu'Alegro était revenu dans sa vie, Yvan et ses copains s'étaient lancés à ses trousses, ce qui compromettait le travail que nous étions sensés accomplir, elle et moi.

Pour quelle raison feraient-ils une telle chose ?

Pourquoi seraient-ils après le jeune avocat, qui plus est couronné de succès ?

Ces hommes se mettaient souvent dans des affaires certes exécrables, mais ces affaires en question étaient tout le temps assez privées, hors de vue. Alors là, qu'ils s'en prennent à une personnalité connue non seulement localement, mais dans tout l'état, cela me surprenait.

Pour quelle raison prendraient-ils un tel risque ? Que possédait Alegro qu'ils voulaient tant au point de commettre un meurtre ?

Mais là encore, il fallait que je creuse la question plus profondément, car si c'était vrai qu'ils voulaient d'Alegro, pourquoi s'attarderaient-ils sur Maria ?

Ils pourraient très bien en finir avec Alegro et c'est tout.

À moins que ces hommes ne fissent pas ce travail-là pour leur patron, mais pour quelqu'un d'autre.

Cela prendrait tout son sens, en effet.

M. Pattelso, leur patron — qui, par la même occasion, était le maître du club —, ne se serait autorisé— peu importait la situation — à commettre des crimes qui auraient pu rendre son nom public et sale. Il ne se serait jamais autant abaissé.

Aussi, j'eus une idée.

Mais afin de mettre mon plan à exécution, il fallait que je mette plus que mes deux seules mains à la tâche.

Je pris mon téléphone et composai le numéro du capitaine de la police d'état de Virginie, mais, avant même que je ne valide l'appel, j'en reçus un autre.

Numéro masqué ?

Je ne me sentis pas sceptique face à ce qui s'afficha sur l'écran de mon portable. Au contraire, pensant que c'était mon supérieur, je le décrochai avec confiance, puis j'attendis qu'il dise un mot. Comme d'habitude.

C'était notre façon d'être sûr que, lorsque nous utilisions de nouveaux numéros, nous ne nous trompions pas d'interlocuteur.

Après quelques secondes de silence qui me parurent interminables, j'entendis à l'autre bout du fil :
– Écoute-moi bien, hijo de puta ! Porque cherches-tu à savoir ce qui ne te concerne pas ? Tu ne voudrais sûrement pas avoir des problèmes avec El Pasillo, alors, je te conseillerais de rester bien calme et de me laisser remplir ma mission. Comprendes ?

Alvarazo AlegroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant