Chapitre 6 : Le Gouffre de Helm

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Alors que j'arrêtai Wrath dans la cour intérieure, un attroupement se fit autour de moi. J'entendis plusieurs voix près de moi mais ne les comprenait pas. Mon esprit était encore embrouillé par l'adrénaline et la douleur, me laissant dans le vague. Quelqu'un m'aida à regagner la terre ferme alors qu'une voix caverneuse me parvint.

- Vous êtes vivante Isidore ! Nous étions inquiets de ne pas vous apercevoir avec les villageois, nous allions partir à votre recherche.

Je souris faiblement au nain en posant une main sur son épaule.

- Je vous vois en bonne santé maître nain. Où sont les autres ? Quand êtes-vous arrivé ?

Le silence se fit autour de nous tandis que je me redressais totalement pour regarder les personnes présentes, espérant apercevoir mes deux autres compagnons. Les soldats et habitants qui nous entouraient avaient une mine sombre. Je sentis toutes les couleurs déserter mon visage tandis que mon regard croisait celui de Gimli. Il ne m'avait pas encore répondu et l'angoisse monta en flèche.

- Gimli... Où...

Mon regard croisa le regard de glace de l'elfe. Je vis une vague de soulagement détendre légèrement son visage mais une lueur douloureuse restait néanmoins dans ses yeux. Mon cœur s'allégea légèrement en voyant Legolas sain et sauf mais je compris rapidement qui il manquait à l'appel.

- Aragorn...

Gimli baissa la tête.

- Il est tombé de la falaise.

Je me mordis les lèvres en baissant la tête à mon tour. Je sentis ma poitrine se serrer tandis que des larmes dévalaient mes joues. Aragorn était parti, il était tombé... Je vis du mouvement autour de moi. Plusieurs personnes me saluèrent et me remercièrent mais je n'arrivais pas à me reconnecter à la réalité. De nouveau, un ami venait de mourir. De nouveau, je ressentais cette pression dans ma poitrine. Je me dégageais du groupe et m'éloignais en ignorant les appels du nain. Je me dirigeai ensuite en boitant au hasard des rues puis des couloirs en pierre. Après plusieurs minutes à déambuler, l'esprit vide, j'arrivais en haut d'un escalier débouchant sur le haut des remparts. Je m'avançai vers le muret et observait le soleil décliner à l'horizon. Le ciel dégagé se parait de ses plus belles couleurs du crépuscule. Je me perdis dans la contemplation du jaune orangé avant de voir une petite forme noire dans le ciel. Je plissai les yeux. Il s'agissais d'un oiseau. Un oiseau qui se rapprochait très rapidement. Après quelques secondes, je le vis planer au-dessus de moi en décrivant des cercles. J'écarquillais les yeux de surprise en reconnaissant le faucon. Le levais mon bras valide pour l'inviter à se poser. Le rapace descendit en flèche et se posa avec empressement sur mon avant-bras, me faisant légèrement grimacer. Il huit gaiment en secouant la tête. J'étais si heureuse de le revoir que de nouvelles larmes coulèrent sur mes joues. Je lui caressais doucement la tête en chuchotant.

- Je suis très heureuse de te revoir Ikar. Tu es décidemment plein de ressources...

Le faucon huit à nouveau, la tête relevée. J'avais toujours été impressionnée par ses capacités de compréhension dépassant de loin celles de ses congénères. En observant cet oiseau, je réfléchis une nouvelle fois aux évènements passés. Gandalf que je croyais disparu à jamais était revenue d'entre les morts, Boromir avait reçu trois flèches en pleine poitrine avant de déposer les armes et Ikar avait réussi à retrouver ma trace à travers la Terre du Milieu. Moi-même, mes capacités de survies m'étonnaient. Alors, pourquoi Aragorn serait mort ? Il est un guerrier plus que talentueux, il ne PEUT pas mourir aussi facilement !

- Ikar, je sais que nous venons juste de nous retrouver, mais j'ai un service à te demander.

L'oiseau secoua les ailes pour me montrer son attention.

Les périples d'une guérisseuse - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant