Chapitre 5 : Arrivée au Gouffre

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Nous nous arrêtâmes avant que la nuit ne tombe pour installer un camp. Tous s'affairèrent pour installer des couches et un lieu pour cuisiner. Je m'installais proche de mes compagnons sous les regards suspicieux des autres humains. Je sentais leurs regards me juger tandis que je m'asseyais sur ma couverture au sol près du feu. Aragorn était assis non loin de moi, nettoyant son épée d'un air concentré. Je vis ensuite Eowyn arriver, un chaudron et des assiettes dans les mains.

- J'ai fait du ragoût. Il y en a peu, mais c'est chaud.

Je zieutai du coin de l'œil le mélange ocre tandis que l'odeur peu attrayante me fit froncer le nez. Aragorn accepta néanmoins d'en prendre, ne voulant certainement pas froisser la dame.

- Merci.

Il prit une bouchée et se figea quelques secondes, hésitant apparemment à mâcher. Durant ce lapse de temps, Eowyn se tourna vers moi pour m'en proposer. Peu envieuse de malmener mes papilles gustatives comme le faisait le rôdeur, je levais la main en montrant mes quelques fruits et morceaux de viande séchée.

- Merci dame Eowyn, mais j'ai ce qu'il faut.

Elle me sourit en hochant la tête avant de se retourner vers Aragorn. Celui-ci hocha la tête avec un petit sourire crispé.

- Il est bon.

- C'est vrai !

Elle afficha un air soulagé avant de parler à nouveau.

- Mon oncle m'a dit une chose étrange. Il a dit que vous étiez à la guerre aux cotés de Thengel, mon grand-père ! Il a dû se tromper !

- Le Roi Théoden a une bonne mémoire. Ce n'était qu'un petit garçon à cette époque.

Eowyn ouvrit de grands yeux. Moi, je me rapprochai légèrement pour entendre au mieux la conversation.

- Alors vous avez au moins soixante ans.

Aragorn lui sourit.

- Soixante-dix ?!

L'homme continua de sourire. Et moi je commençais à chercher le comment du pourquoi. Il n'avait pas l'air d'avoir guère plus d'une trentaine, voir une quarantaine au maximum.

- Vous n'avez pas quatre-vingt ans ?

- Quatre-vingt-sept.

Eowyn eu un temps d'arrêt avant d'hocher la tête.

- Vous êtes l'un des Dunedains. Un descendant de Numenor, béni d'une longue vie. On m'a dit que votre peuple était entré dans la légende.

- Il ne reste que peu d'entre nous. Le Royaume du Nord a été détruit il y a longtemps.
- Je suis désolé. Mangez, allez.

Aragorn hocha la tête et s'appliqua à essayer de manger le temps que la dame s'éloigne. Je l'observai faire en souriant tandis que je dégustais mon maigre repas.

Quelques minutes plus tard, j'étais de nouveau installée sur ma couverture afin d'étirer mes jambes endolories par le voyage à cheval. Legolas passa au camp déposer ses affaires avant de s'éloigner aussi sec sans m'adresser un regard. Perplexe je l'observai discuter avec Aragorn et Gimli un peu plus loin, puis le vis me lancer un regard en coin. Voyant que je le regardais également, il fit volte-face et disparut dans le camp. Gimli alla se balader également tandis qu'Aragorn me jetai un regard songeur. Je me détournai et me concentrai sur mon sac de préparations. Je ne voulais pas me l'avouer, mais j'étais profondément vexée du comportement de l'elfe.

La nuit était tombée depuis plus de deux heures mais je ne trouvais pas le sommeil. Gimli ronflait paisiblement, Aragorn fumait sa pipe et Legolas n'était pas réapparut. Sentant que cela était inutile de rester couchée, je me levais et m'avançai vers l'homme. Je vis briller une lueur argentée autour de son cou tandis que je m'installai près de lui.

Les périples d'une guérisseuse - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant