Une vidéaste en herbe (30/05/2018)

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     Tous me regardent curieusement, sauf ceux qui étaient déjà au courant à savoir Olivier, Hugo, Antoine, Paul et même Florian.
     Mon père me prend dans ses bras et je lui rends son étreinte. Il salue l'équipe avant de me rejoindre dehors.

     Nous marchons un peu dans les jardins puis nous nous asseyons sur un banc.

  - Tu n'as pas l'air d'être heureuse de me voir, dit mon père au bout d'un long moment de silence.
  - Je suis toujours contente de te voir papa, mais j'aurais préférée que tu me prévienne de ton arrivé.
  - Laisse moi deviné, tu n'as dit à personne que tu étais ma fille n'est-ce pas ?

     Je baisse la tête. Mon père regarde l'horizon.

  - Je ne pensais pas que tu avais à ce point honte de moi...
  - Ça n'a rien à voir papa, tu le sais, lançais-je en le regardant. J'essaie juste de me faire des amis de moi-même. Et pas parce que mon père est champion de 98. Rappel toi au collège.
  - Je me souviens surtout de toutes les mères de tes petits camarades qui essayait de me draguer.

     Je ris à ce souvenir. Même si mon père n'a pas eu besoin de jouer de son talent de footballeur pour séduire ma belle-mère.

  - Je suis désolé ma chérie. Je voulais juste t'apporter ton matériel vidéo et du change pour la Russie.

     Je le fixe.

  - Tu n'as pas...
  - Rassure toi, c'est Claire qui s'est chargé de ta valise.
  - Merci papa, lui dis-je en posant un baiser sur sa joue.
  - Il y a au moins une chose de positif à ton voyage en Russie.
  - Lequel ?
  - Je serais pas très loin pour te surveiller, ajoute-t-il en me faisant un clin d'oeil.

     Je lui donne une petite tape sur l'épaule ce qui le fait rire.

  - Je plaisante, je te laisserais faire ton travail. Mais au moins je serais sur place si...
  - Si je fais une crise. Je n'en ai pas fait depuis 1 mois et demi, tu le sais.
  - On est jamais trop prudent.

     Je lève les yeux au ciel. Mon père et son côté sur-protecteur.

  - Sinon, tu te plait ici ? Tout le monde est gentil ?
  - Ils sont adorables. J'adore les embêter.
  - Le contraire m'aurait étonné. Bizutage ?
  - Yep.
  - Leur vengeance ?
  - Moi dans le jacuzzi. Pas chauffé.

     Papa rit et je le pousse doucement.

  - Mais ce n'est que le début, je compte bien en bizuter un max. Ici ou en Russie, peu m'importe.
  - Ça c'est bien ma fille. Et sinon...il y en a un qui te plaît ?
  - Papa ! m'exclamais-je en rougissant.
  - Plutôt 2 alors.

   Je tourne la tête en pinçant les lèvres.

  - Dois-je aller remonter quelques bretelles?
  - Ne t'en mêle pas stp. J'ai déjà Olivier qui veut faire le grand frère.
  - Raison pour laquelle je l'apprécie tant.

     Je souris et on se lève pour retourner vers le centre.

  - Du coup, qui sont-ils ?
  - Je ne dirais rien.
  - Je croyais qu'on se disait tout, toi et moi.
  - Papa stp. La dernière fois que je t'ai parler d'un footballeur, tu as voulu le suivre jusque chez lui pour lui demander ce qu'il attendait de notre relation, qui n'en étais même pas une à proprement parlé.
  - Mais je ne suis pas descendu sur Marseille pour lui parler.
  - Et tu veux une médaille ?
  - Celle de champion du monde me suffit.

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