A + F = D

Le match déclencheur (05/06/2018)

     Ce matin je me réveille avec une énergie décupler. Je vais enfin remettre les pieds sur un terrain et cette fois-ci pour jouer.
     Je me prépare convenablement.
     Je ne sais pas comment mon père a fait, mais ce matin, il m'a apporté mon ancienne tenue de l'équipe de France.

     Revoir ce numéro 3 floquer Lizarazu, ça faisait remonter les souvenirs.
     Les bons comme les mauvais.

     Je finis d'enfiler mes crampons lorsqu'on frappe à ma porte.

  - Entrer.

     Une tête bouclée passe la porte et je souris.

  - Salut Ben.
  - Salut Ela...wow. T'es incroyable !

    Je tourne sur moi même pour qu'il admire le tout.

  - Il date un peu celui là non ?
  - Ma dernière sélection. En 2015.
  - Tu ne veux toujours pas me dire pourquoi tu as arrêter ?
  - Non m'sieur.
  - Même si je fais ça, dit-il en me prenant par la taille, et que je te regarde dans les yeux, te suppliant.

     J'avale difficilement ma salive. Ce mec avait le don de me schotcher sur place ! Mais je tiens bond et lui donne un petit coup sur le nez.

  - Même si tu te mettais à genou, je ne cèderais pas.
  - Je garde le genou à terre pour une autre occasion.
  - Ai-je bien entendu ? Mr Pavard souhaite demandez ma main ? dis-je pince en rire en me dirigeant vers la sortie.
  - Si un jour tu acceptes de me l'a donner, dit-il sur le même ton.
  - Tu sais que tu dois d'abord passer devant mon père, puis mes "grands frères" de l'équipe.
  - Je braverais tout les obstacles pour vous, gente dame, proclame-t-il d'un geste théâtrale.

     Nous rions avant de descendre, direction le terrain pour rejoindre les gars. Nous en profitons pour élaborer une stratégie, espérant être dans la même équipe.

     Arrivés sur place, de nombreux regards se posent sur moi, certain l'air surpris, d'autre le sourire aux lèvres.

     C'est si choquant de me voir en tenue de sport ou quoi ?

     Antoine me fonce dessus pour me serrer dans ses bras.

  - Je t'emprunte ta "partenaire" Benji, tu ne m'en veux pas ?
  - Tant que tu me l'a rend, ça me va.

     Je lui souris et on part, bras dessus bras dessous avec Anto.

  - Dit donc toi, me dit-il un peu plus loin. Il se passe quoi avec le petit Ben ?
  - Je ne vois absolument pas de quoi tu parles ?
  - Me prend pas pour une bille. Il te plaît tant que ça ?

     Inconsciemment je rougis provoquant l'euphorie chez mon ami.

  - Doucement kangourouman ! Tu vas nous faire repérer.
  - Je parie que ni l'un ni l'autre n'a encore fait le premier pas ?
  - Disons qu'il y a un rapprochement plus important depuis quelques jours mais...
  - Mais quoi ? Arrête d'hésiter, fonce !

     Comment dire à Antoine que ce qui me retient c'est l'attraction qu'il y a entre Flo et moi ?
     Même si je ne veux rien de plus avec lui, le connaissant bien et connaissant surtout ses sentiments pour son ex, il n'empêche que l'attirance est là.
     Je pense qu'il me faut un coup de main.

  - Tu pourrais m'aider ?
  - J'ai cru que tu ne le demanderais jamais.

     Il me sourit et on convient un accord : quand j'aurais besoin de parler à Ben, il occupera les gars pour que je puisse être tranquille avec lui.