𝚋𝚎𝚕𝚕𝚊𝚍𝚘𝚗𝚎

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Il fait chaud dans la mezzanine couleur soleil de la maison Belladona. C'est calme, étonnamment calme, insidieusement calme. D'habitude, et surtout à l'heure tapante de ce milieu d'après-midi, les cris fusent de tous les côtés.

Aujourd'hui, non. Les enfants sont affreusement silencieux, même la benjamine de la fratrie ne pipe mot. C'est doux, mais viendra un moment où une embrouille, un quelque chose viendra éclater cette bulle de calme olympien.

- Zarys, rend moi mon putain de téléphone.

Éléanor, debout sur la chambranle de la porte de sa propre chambre, croise des bras impassibles devant son jumeau. Ce dernier, avachi sur le parquet devant Tyfa et Avyi, tient le précieux entre ses mains. Lançant un coup d'œil à son double déjà colérique, il balance l'objet dans les bras d'Avyi et descend l'escalier quatre à quatre pour se réfugier, du haut de ses dix-neuf ans, dans les bras de sa mère. Zarys sait très bien que le portable n'est qu'une excuse d'Eléanor pour pouvoir passer sa haine fraternelle sur lui. Cependant, et il est particulièrement au courant de ce fait là, Grace, leur mère, déteste les embrouilles. Il se cache derrière la silhouette de sa génitrice alors qu'Eléanor le fusille du regard en haut des marches.

- On sait tous très bien que tu m'en veux pas vraiment. Tu veux juste me frapper, grognasse.

- Ferme ta grande gorge ou je m'en occupe moi-même, c'est clair ?

Grace, les mains dans la pâte à pizza, soupire en fermant les yeux. Quelle idée lui est-elle passée par la tête quand elle a décidé d'avoir des enfants ? D'ailleurs, elle a rarement vu une famille où ce sont les deux plus grands qui mettent sa maison sans dessus dessous. Ses benjamines sont bien plus calmes, Avyi jouant avec Tyfa sur le tapis jaune canari de la mezzanine. Elle agite les gros legos et les playmobils devant les yeux de l'enfant de cinq ans, désignant avec patience les animaux de la ferme. Assise sur ses petites jambes, la plus jeune fixe consciencieusement les formes marrons et grises que lui montre Avyi. Elle lève des yeux ennuyés sur Eléanor, en se relevant de sa position de baleine échouée.

- Vous savez que le but c'est de calmer Tyf' avant de lui faire faire sa sieste, hein ? Ou alors votre cerveau est trop lent pour assimiler ces infos là ?

Eléanor se tourne lentement, comme une ombre mesquine s'insinuerait dans les recoins de la chambre. Avyi sent un frisson lui parcourir le dos, parce que la dernière fois que sa soeur l'a regardé comme ça, c'était quand elle avait fini le pot de crème Stracciatela. Autant dire qu'Eléanor lui en a voulu, très longtemps.

On ne finit jamais la crème de la Big Sister.

- Ose me reparler comme ça et je t'envoie au goulag avec le crétin de service, déclare t-elle en descendant au rez-de-chaussée.

Avyi éclate de rire, sachant pertinemment qu'Eléanor n'en fera rien. Elle aime trop sa famille pour ne serait-ce que penser pouvoir les maltraiter.

Comprenant que l'attention d'Avyi ne lui est plus destinée, Tyfa empoigne un éléphant en plastique et le promène en face du visage de la brune. Elle regarde la gamine faire virevolter l'animal dans les airs, sa petite main serrant avec véhémence l'objet, mais il atterrit finalement sur les genoux de la plus âgée.

𝙍𝙚𝙞𝙣𝙚 - 𝙈.𝘽𝙖𝙘𝙝𝙞𝙧𝙖Où les histoires vivent. Découvrez maintenant