TW : SANG, MENTION & DESCRIPTION DE MUTILATION, DYSPHORIE DE GENRE, ANXIÉTÉ/DÉPRESSION, PSYCHOPHOBIE
DANS LA TOURMENTE ; tinysunshinee
"You know I'll never be what you wanted
And this fire, this fire is keeping me alive"
— Keeping Me Alive ; Jonathan Roy
Je crois qu'au plus profond de moi, j'ai toujours su que j'étais un garçon. Un vrai. De ceux qui ont une barbe, la voix grave, le torse plat, les cheveux courts et tout ce qui va avec. Mais aux yeux du monde, j'ai toujours été une fille et j'en resterai une quoiqu'il arrive, quoique je fasse.D'aussi loin que je me souvienne, j'ai grandi en pensant que mettre des robes faisait trop "fille" pour la personne mal à l'aise que j'étais, que les cheveux longs étaient une gêne et que les princesses étaient chouettes mais pas pour moi. J'ai toujours refusé de mettre des robes, porter du maquillage, avoir mes cheveux trop longs parce qu'ils représentaient une gêne ; je n'ai jamais apprécié qu'on me dise quoi faire, comment le.s faire et surtout comment je devais me comporter parce que, comparé aux garçons, une fille c'est doux et chaleureux, tu sais. Mais j'en ai rien à faire que je suis supposée être agréable sous prétexte que je suis née fille. Ce sont des conneries, des balivernes, des trucs instaurés par des gens désagréables qui pensent avoir le monopole sur tout.
Vers l'âge de dix ans, suite à des crises de panique répétées, des angoisses de plus en plus dévorantes et un besoin urgent de tout contrôler pour me sentir mieux, on m'a diagnostiqué de l'anxiété généralisée ainsi que des troubles obsessionnels compulsifs avec un soupçon de dépression (mais c'était encore trop tôt pour l'affirmer apparemment) et je me souviens que ça avait dérangé ma famille. Comment un enfant bien élevé, aimable, poli et bon élève pouvait avoir tout ça? Pourquoi j'angoissais? Après tout, je n'avais aucune raison de penser autant, à un tel point que tout mon corps me fasse mal. Vraiment, c'était absurde. Alors, après le diagnostic conjoint du médecin de la famille et celui d'un de ses amis psychologues, on m'a interdit de reparler de cette affaire et bien fait comprendre que la folie c'est chez les autres, pas dans cette maison. Alors j'ai refoulé toutes mes crises, n'ai pas appris à respirer correctement, ai fait des crises d'asthme assez conséquentes à répétition — hospitalisation, cris, inquiétude, mais toujours pas cette volonté d'admettre que, oui, tout ce que les médecins ont dit est vrai. Toujours nier, nier, nier, feindre que tout va bien, sourire, faire taire les mauvaises langues et rassurer le voisinage afin que leurs inquiétudes n'agrandissent pas celles de ma famille. Afin que je me taise, que j'apprenne également à faire semblant sous peine de les agacer. Au fur et à mesure que je grandissais, mon anxiété et mes TOC sont devenus si étouffants que j'avais déjà pensé à en finir avec ma vie ; j'étais devenue incapable de sortir, de me concentrer, tout ce que je faisais me demandait un effort mental et physique considérable et ce n'était plus vivable. Puis, peu à peu, j'ai fini par rencontrer des personnes qui ont su m'apaiser, m'écouter et m'aider et mes crises ont diminuées. Elles n'ont pas disparu, simplement diminuées. Et je leur en serai à jamais reconnaissante.
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𝐒𝐄𝐍𝐓𝐈𝐌𝐄𝐌𝐓𝐀𝐋𝐄𝐌𝐄𝐍𝐓 𝐕𝐎𝐓𝐑𝐄
FanfictionSENTIMENTALEMENT VÔTRE | parce que les émotions sont le reflet de l'âme et qu'elles nous enrichissent au quotidien. september 2023 | recueil collaboratif avec les merveilleuxes @0Akayah0 @armyourhopeff @SoLeenae @yunhxmen @Ostaraa_ et @Adiaaa_03