Lorsque sa correspondante virtuelle, dont il est tombé amoureux, lui propose de venir en France, Hyunjin n'hésite pas une seconde avant de prendre ses billets et de faire ses valises.
Et ça, c'était de loin la pire idée qu'il n'ait jamais eue.
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L'AUBE TIRA LES DEUX AMOUREUX DE leur sommeil inconfortable. Le ciel devenait à peine plus clair qu'ils rentraient déjà dans la maison. Ils s'étaient endormis sur le trampoline même si la température n'était pas des plus agréables, et, blottis l'un contre l'autre, avait malgré tout réussi à dormir.
À pas feutrés, ils remontèrent à l'étage. Ils avaient les mains et les pieds gelés et ne souhaitaient qu'une chose, se recoucher sous une couette épaisse et dormir jusqu'à l'heure du déjeuner.
Hyunjin s'apprêta à rejoindre sa chambre. Silencieusement, Jeongin l'invita à venir dans la sienne plutôt. Il n'avait qu'un lit simple mais cela ferait bien l'affaire. De toute façon, Hyunjin n'en avait rien à faire tant qu'il était avec le décoloré.
Il s'invita alors dans sa tanière, à peine éclairée par son clavier d'ordinateur et par les fines rainures de ses stores. Jeongin referma la porte et tendit un paquet de gâteau au chocolat à Hyunjin après s'être servi. L'atmosphère était étrangement agréable, apaisante même. Ils étaient debout, côte à côte, dans la pénombre, encore embrumés par leur court sommeil et dans un silence presque complet. Les premiers chants d'oiseaux s'entendaient de manière étouffée, il faisait frais dans la maison, et leurs biscuits croustillants étaient les plus bruyants dans ce calme absolu.
Enfin, ils se glissèrent dans les draps de Jeongin et se collèrent l'un à l'autre, de sorte à ne pas tomber. Hyunjin se cala du mieux qu'il put contre Jeongin, la tête sur son torse et le reste du corps blotti entre ses jambes frêles. Ils étaient bien, là. Leurs sourires étaient aussi bruyants que leurs battements de cœur joyeux. Hyunjin caressait ses côtes du pouce. Jeongin caressait ses cheveux au même rythme.
Ils fermèrent les yeux, et se rendormirent peu après, rassurés par la présence de l'autre.
Jamais il ne s'était senti aussi bien avec quelqu'un, jamais. Alors Jeongin espérait vraiment que son vœu se réaliserait, un jour.
Tardivement, ils se réveillèrent à nouveau et cette fois-ci, ne traînèrent pas. Ils descendirent dans la cuisine, affamés, et se préparèrent un petit déjeuner copieux, pour compenser le fait qu'ils ne déjeuneraient probablement pas.
Hyunjin lui demanda s'ils avaient quelque chose de prévu. Jeongin répondit que non, mais qu'il venait d'avoir une idée pour s'occuper. Alors ils rangèrent la vaisselle sale, se douchèrent tour à tour avant de se tartiner de crème solaire, et se préparèrent à sortir, s'armant chacun d'une gourde, de lunettes et d'une casquette.
Jeongin rangea leurs quelques affaires dans une sacoche verte à bandoulière et invita le brun à le rejoindre devant le portail de la maison, là où attendaient sagement leurs deux vélos.
⠀⠀— On va où ? demanda Hyunjin en enfourchant son bicycle.
⠀⠀— Tu verras sur place, répondit l'autre d'un ton presque mystérieux.
