il persiste dans ton regard une sorte d'animosité. j'y reconnais les soirs où je suis rentrée trop tard et que tu n'avais que trop veiller. et tu prétends pouvoir me pardonner. je ne t'apporte que du mal, auquel tu sembles pourtant vouloir te raccrocher. je ne tire que vers le bas la comète que tu as un jour été. je suis désolé. je n'aurais jamais dû prétendre pouvoir un jour exacerber ta beauté. elle était plus flamboyante que tous les paysages que ce monde aurait pu me montrer. tu faisais rêver l'homme qui m'a un jour habité. malheureusement, mon amour, je ne suis plus qu'un raté. même avec toi à mes côtés. tu n'as pu empêcher la vie de me dépouiller. de me retirer tout semblant de liberté. je suis un soldat désarmé. je ne veux plus voir le soleil se lever, ni la lune scintiller, même si c'est ton visage de plume qu'elle éclaire sans vanité. ce n'est pas ta faute si aujourd'hui je n'aspire plus à vaincre mon irrépressible envie de m'arrêter de marcher. je n'aime pas voir que tu n'as pas abandonné. nous qui rêvions de pouvoir dire qu'on l'avait fait. je dois désormais te laisser avancer. tu n'aurais rien pu faire, je te le promet. tu m'auras tant apporté. si je le pouvais, je t'aurais emmené. je nous aurais enfermé dans une capsule et nous aurais envoyé, loin, ou le temps et l'espace n'auraient plus d'intérêt. je t'aurais gardé, pour moi tout seul, pour que je puisse continuer à sentir le reste de ton amour éreinté. mais je ne te mérite plus, ma guerrière adorée. je ne t'aime pas comme tu le fais. je ne te donnerai jamais l'amour que tu aurais tant espéré. je ne peux que le reconnaître et te laisser t'en aller. alors pourquoi restes-tu, mon ange blessé? nous ne pouvons plus rien l'un pour l'autre, et tu le sais. alors pourquoi continues-tu de t'acharner? pourquoi tiens-tu tant à me sauver, moi, qui te suis délibérément devenu étranger?
mon affection pour toi s'est affaiblie, je ne peux le nier, et de te chérir tu ne peux m'obliger. tout ça, je te l'ai déjà confessé, mais tu continues de me supplier à chaque fois de te laisser recommencer, et de ton désespoir tu m'affliges quand dans mes bras tu me mets à pleurer. je ne suis qu'un incapable, de te faire souffrir, mais l'homme que je suis ne peux plus rien pour l'en empêcher. je n'en peux plus, ma complice d'éternité, de cette trop lourde responsabilité. tu tiens encore dans tes mains la promesse d'un monde que je ne peux plus faire tourner. nous étions trop aveuglés par l'euphorie des premiers baisers pour voir que le sol sous nos pieds commençait déjà à s'affaisser. et voilà que tu tangues, ma fée brisée, tes ailes ne peuvent supporter le poids que je représente quand tu essaies de me porter. alors lâche moi, s'il-te-plaît, ne me force pas à te tordre le poignet. l'homme que tu as un jour aimé a changé, il n'a plus la force de te voir te démener pour quelque chose qui à ses yeux déjà cessé d'exister.
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𝔪𝔦𝔡𝔫𝔦𝔤𝔥𝔱 𝔱𝔥𝔬𝔲𝔤𝔥𝔱𝔰
Non-FictionJe vous dévoile quelques uns de mes textes écrits musique dans les oreilles au plein milieu de la nuit sur un coup de tête. Ils sont courts (600 mots environ) et décrivent par le biais du regard des victimes des accidents et des facettes de la vie r...