Il Maestro

01. Chapitre 1

Felicia

Vérone, Italie

Cela fait presque qu'une heure que je bloque sur ce fichu exercice, presque une heure que j'ai littéralement envie de sauter par la fenêtre. Je ne peux même pas demander de l'aide à mes camarades de classe parce que je n'en ai pas. Mes parents ont choisi de faire l'école à la maison pour moi et mon demi-frère Enzo depuis petit pour la simple est bonne raison qu'on pourrait être distrait par nos potentiels camarades et perdre du temps à faire les trajets jusqu'à l'école tous les jours. C'est un véritable cauchemar !

Mais bon il faut que je tienne, c'est ma dernière ligne droite. Dans une semaine, je passe mon dernier examen de littérature !

Je regarde l'heure sur mon ordi et je vois qu'il est 17h46, merde je suis déjà en retard. Je range rapidement mes affaires et prends la route pour aller au boulot.

Depuis l'âge de 17 ans, je travaille au restaurant Casa Perbellini, soit l'un des meilleurs restaurant de la ville, pour subvenir à mes besoins et aider également ma famille qui rencontre des problèmes financiers depuis ... toujours. Je me sens redevable envers eux, donc c'est tout naturel que je partage avec eux mon salaire. Ils ont sacrifié leurs vies pour nous assurer un minimum de confort, c'est le moins que je puisse faire.

Je m'empresse d'entrée dans le restaurant et de me mettre en tenu pour le service. Tout en essayant de me faire toute petite, je tente de me faufiler discrètement dans les couloirs pour entrer dans les cuisines. Alors que je pensais avoir réussi à ne pas me faire remarquer, j'entends derrière quelqu'un tousser de manière exagérée. Merde pensais-je.

Je me retourne très lentement, trop visiblement.

-On n'a pas tout notre temps Felicia, tu es encore en retard dit-il agacé.

-Je sais. Je suis vraiment désolé. C'est la dernière fois, je te le promets.

-Tu me l'as déjà promis hier, avant-hier, avant avant-hier dit-il en comptant sur ses doigts. Toute la semaine enfaite !

-Cette fois, je te le promets c'est vraiment vraiment la dernière fois. N'en parle pas au chef, je ne peux pas me permettre de perdre cet emploi le suppliais-je.

-C'est bon céda-t-il. Aller range-moi ta tête de chien battu, mais tu dois vraiment te ressaisir. Tu n'auras pas toujours la chance de tomber sur moi insista-t-il vaincu.

-Oh merci vraiment. T'es le meilleur Alessio ! le gratifiais-je.

Celui-ci laissa échapper un petit rire et nous emmena en cuisine, là où je trouve Hannah, ma meilleure ami.

-Salut, ma poule me dit-elle

Je me dirige vers elle tout en lui répondant et lui accorde une gentille accolade comme celles dont nous avions l'habitude de le faire ici, au risque de nous faire prendre pour des folles aux yeux des autres employés car quand nous somme en dehors du travail, on se jette l'une sur l'autre, tout en vacillant exagérément.

Nous sommes interrompus dans notre discussion par notre manager et bien heureusement parce qu'elle s'était mise à me faire la morale sur mes retards incessants.

Après nous avoir expliqué qu'il ne fallait faire aucune gaffe ce soir et être le plus rapide possible, nous nous sommes mis au travail. Le manager semble plus stressé que d'habitude, ce qui est assez inhabituel venant de lui. L'ambiance est encore plus tendue et stressante. Les clients affluent et les commandes s'accumulent rapidement. En tant que serveuse j'essaye de répondre aux demandes des clients aussi rapidement que possible tout en évitant de commettre des erreurs. Les allées et venues sont incessants, les assiettes et les verres s'empilent sur les plateaux, mes gestes sont précis et efficaces. Je lançais des regards inquiets à Hannah. L'atmosphère est vraiment pesante. Finalement, la tension a commencé à se dissiper au fur et à mesure que le service avançait, et nous avons pu enfin relâcher un peu la pression une fois que la dernière commande avait été servie.