02. Chapitre 2

12 1 0
                                    

Felicia

Vérone, Italie

Rien de grave ne t'es arrivée.

Tu es saine et sauve.

Tout va bien se passer.

Voilà les phrases que je me suis répété un nombre indénombrable de fois, tentant de me rassurer. Je fouille dans mes poches à la recherche de mes clés mais ne les trouvent pas. J'en ai assez, je viens de me faire agresser à deux reprises et je perds mes clés. Je n'arrive plus à retenir toute la douleur qui me submerge. Les souvenirs de cette nuit tragique me hantent sans cesse, et chaque fois que j'essaie de les repousser, ils reviennent me hanter avec encore plus de force. Je m'effondre sur le sol, secoué par les sanglots, me sentant plus vulnérable que jamais.

Pourquoi ?

Pourquoi certaines personnes prennent du plaisir à faire du mal à autrui, à les détruire ? Que gagnent-t-ils ? C'est insensé ! Comment s'est possible de manquer d'autant d'humanité ? Me demandai-je en me recroquevillant sur moi-même. Ces questions me hantaient. Comment pouvait-on être aussi cruel et insensible ? Comment pouvait-on blesser les autres sans la moindre trace de remords ? Je ne pouvais pas comprendre. Mais une chose était sûre : je ne voulais pas devenir comme eux. Je voulais garder mon humanité, ma compassion et ma bonté, même si cela signifiait parfois être vulnérable. Car c'était cela qui nous distinguait des monstres qui arpentaient notre monde.

Je suis bloqué dans cet état durant de longue minutes ne parvenant pas à faire cesser mes larmes.

Je reconnu Hannah arriver de loin. Celle-ci tourne le regard vers ma maison et m'aperçois, par terre à même le sol, les joues ruisselantes de larmes. Je fais pitié, putain. Elle écarquilla les yeux et se rua vers moi. Arriver à ma hauteur, elle saisit mon visage de ses douces mains et me dévisagea, paniquée.

-Hé ma chérie, qu'est-ce qu'il se passe ? me demanda-t-elle calmement.

Je tente de lui répondre et de lui expliquer ce qu'il s'est passé mais aucun mot ne sort de ma bouche et m'effondre une nouvelle fois. C'est beaucoup trop compliqué de placer des mots pour décrire ce qui s'est passé, ça me ferait remonter des souvenir que je souhaite enterrer à tout jamais. Hannah compris cela et m'attira dans ses bras, avec une tendresse infinie. Je sens sa chaleur contre moi, sa main qui caresse doucement mon dos. Je m'y abandonne, en fermant les yeux, en me laissant imprégner de sa douceur. Je sens le poids de toutes mes peines s'évanouir, remplacé par un sentiment de paix et de réconfort. Le temps s'arrête alors que nous nous serons l'une contre l'autre. C'est comme si toutes les barrières entre nous s'effaçaient, ne laissant que la pureté de cette amitié qui nous lie. Elle pleure avec moi et partage ma peine. Je sens ses larmes sur mes cheveux, et je la serre plus fort dans mes bras. Plusieurs minutes s'écoulèrent durant lesquelles nous pleurions ensemble à chaude larmes. C'est bien plus qu'une amie, c'est une sœur qui occupe la majeure partie de mon cœur meurtri.

J'ai rencontré Hannah à l'âge de 8 ans lorsque nous venions d'emménager à Vérone avec ma famille. Nous habitons dans le même quartier. De ce que je me souviens, Hannah a toujours était une fille empreinte de gentillesse, de compassion et d'empathie. Elle se souciait profondément des autres et cherchait toujours à les aider de quelque manière que ce soit. Cela à donc était naturel de sa part de m'aborder dès notre arrivé. Elle s'est tout de suite proposée de devenir mon ami, mais j'ai refusé. Je n'avais pas l'habitude à ce que l'on m'aborde et qu'on demande à être mon ami. A vrai dire, jamais personne ne souhaitait devenir mon ami. J'étais la petite fille qu'on évitait, toujours dans son coin, seule et qui n'adressait la parole à personne. Et ça me convenait parfaitement jusqu'à que certains ce soient décidés à devenir méchant avec moi, commençant par des insultes et ensuite des actes plus violents. Je crois que c'est la raison pour laquelle mes parents ont décidé de quitter la ville pour Vérone. Je m'isolais encore plus et plus un mot ne sortait de ma bouche. Si j'ai refusé la proposition d'Hannah, c'est tout simplement parce que j'avais peur. C'était tout nouveau pour moi.

Il MaestroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant